Friday, March 09, 2012

Courrier du lecteur : « On veut faire couler Air Madagascar »



Publié le Vendredi 9 mars 2012



Que veut-on faire d’Air Madagascar? La question se pose au vu des machinations des tenants actuels du pouvoir.

L’on ne sait que trop bien que les nominations des administrateurs des sociétés d’Etat malgaches ont plus systématiquement privilégié les affinités politiques pour promotion des intérêts personnels des hauts responsables du gouvernement que l’expertise et l’expérience nécessaires à la direction efficiente de ces entreprises. Mais, l’instance dirigeante actuelle d’Air Madagascar décroche la palme dans cette course effrénée à l’enrichissement personnel rapide et durable. Des dossiers bien fournis circulent actuellement dans la Capitale sur la mauvaise gestion, et pire, sur les malversations du Ministre du Transport et de ses acolytes au sein d’Air Madagascar. Le Pr Zafy a d’ailleurs dit en détenir une bonne partie.

Depuis sa nomination, le Ministre n’a fait que verrouiller le système, jusqu’à s’incruster et siéger dans le CA d’Air Madagascar, afin de décider des contrats bien juteux à son avantage. Pour ne citer que le contrat avec Euroatlantic dont il a négocié le coût, et dont il est le seul à en connaître les modalités financières. Ledit contrat a creusé un gouffre financier dans lequel Air Madagascar se noie depuis. Le B777 affrété n’était pas approprié au marché, et a occasionné des charges financières très lourdes à la Compagnie : dans l’incapacité technique de rallier directement l’Europe à Nosy-Be, Air Madagascar a dû mettre en place des appareils pour livrer les passagers à Nosy-Be au départ d’Antananarivo. Les coûts annexes inhérents à l’exécution du contrat sont faramineux et sont conclus avec les acolytes, pour ne citer que l’hébergement des équipages Euroatlantic à l’hôtel Colbert, appartenant à l’un des administrateurs de la Compagnie aérienne, et non auprès des hôteliers partenaires habituels plus économiques ! Tout point du contrat est objet à commission sonnante et trébuchante, et c’est Air Madagascar qui casque bien sûr !

Depuis quelques semaines, à une période où les voyageurs affluent, le B777 a été remplacé unilatéralement par l’affréteur par un B767 dont la performance technique est très limitée. Une escale technique est désormais obligatoire, et les passagers tolèrent très mal ce changement. Les conditions de vol et les prestations laissent à désirer et beaucoup ont dit adieu à la compagnie nationale. Beaucoup réclame réparation des préjudices, et les multiples incidents et irrégularités engendrés par le changement coûtent directement ou indirectement un bras à Air Madagascar mais le Ministre et le DG n’ont cure ! En interne, le personnel ne sait plus à quel saint se vouer car le système semble être pourri, et il ne peut que constater avec effarement les effets dévastateurs de l’incompétence du CA et du DG. Cette équipe semble choisir un avion comme ils choisissent un taxi-brousse pour une randonnée à la campagne.

Et pourtant le DG se targue de détenir une expérience de la Compagnie pour avoir commencé à la base de l’organisation, mais même ses pairs pilotes désespèrent face à ces agissements qui ternissent l’image et la notoriété des techniciens malgaches de l’industrie aéronautique. A sa prise de fonction, il a déclaré sortir la Compagnie de la fameuse liste Annexe B en trois mois sinon il se retirera : « tsy ny toerana no tadiaviko fa rehefa tsy vitako io dia hiala aho! » Cela fait presque huit mois qu’il est à la tête d’Air Madagascar et aucune évolution positive n’est constatée, et il est bien décidé à garder sa chaise !

L’organisation de la compagnie, qui vient à peine d’être mise en place, elle par contre, a bien gonflé car de nouvelles directions ont été mises en place ! Cerise sur le gâteau : des expatriés étrangers ont été recrutés et sont grassement payés. La nomination de l’ancien DG James Andrianalisoa, rémunéré comme un expatrié a été déjà fortement critiquée par les cadres, mais le DG ne s’est pas arrêté là !

L’envergure de l’organisation est surdimensionnée par rapport aux activités actuelles (même futures) d’Air Madagascar : pour une compagnie aérienne qui n’a même pas de vol cargo, le département fret a été transformé en direction ! Idem pour le département IT dont ni la mission ni les activités ne justifie sa redéfinition en tant que Direction. De nombreuses nominations aux fonctions de responsabilité ont été faites par le DG sans que ces postes ne figurent dans l’organigramme général ! Tous les copains qui sollicitent titre et rémunération conséquente obtiennent satisfaction : il suffit juste de brosser le DG dans le sens du poil, et de flatter son égo. Pourtant, officiellement il a fait adopter en interne comme valeurs : honnêteté, intégrité, respect et excellence.

Parlons « honnêteté » : les nombreuses nominations injustifiées aux postes de responsabilité sont-elles honnêtes vis-à-vis de la compagnie ?

Parlons « intégrité » : la gabegie et les malversations du Ministre et du DG ainsi que de leurs Dalton relèvent-elles de l’intégrité ?

Parlons « respect » : les recrutements externes occasionnant surcoûts inutiles et très préjudiciables à la santé financière d’Air Madagascar respectent-ils le personnel malgache ! Outre la nomination du sieur James Andrianalisoa, ex DG (rémunéré outrageusement au titre d’un expatrié or sans résultat concert ni probant jusqu’à ce jour) un tunisien a grossi le rang des directeurs, et il semblerait qu’un autre étranger devrait venir bientôt pour occuper une fonction de directeur!

La réalité est que le DG souffre d’un complexe qui l’empêche d’accepter la compétence des malgaches, et préfère s’entourer d’étrangers qui ne le connaissent pas, et en face de qui il peut se pavaner en tant que DG, exercice qu’il affectionne tant partout où il va.

Huit mois après sa nomination, Air Madagascar n’a pas encore finit d’instaurer sa nouvelle organisation, bon nombre des directions vient juste d’officialiser leur note d’organisation ! Notes qui s’apparentent juste à de la littérature puisque la réalité est tout autre, et les programmes trop ambitieux et trop prétentieux sont utopiques vu les moyens et l’environnement actuel. Le DG est le premier à ne pas respecter les principes de gestion qu’il aime blablater partout !

Plusieurs projets et programmes sont lancés mais ne sont guère pertinents ni au contexte économique malgache actuel ni aux problèmes prioritaires d’Air Madagascar. Ils ne font que générer des charges financières additionnelles qui vont dans les poches des prestataires et fournisseurs alliés du DG : nombreux exemples illustrent ce cas : l’achat de fournitures informatiques auprès de l’une de ses nombreuses muses et égéries basée en Chine, auprès de laquelle l’approvisionnement a été fait, sans qu’aucun appel d’offres n’ait été lancé préalablement !!! Les équipements qui y ont été achetés, et ne sont pas totalement opérationnels car ne sont pas compatibles avec le parc informatique existant d’Air Madagascar.

Avec la bénédiction du DG, ladite dame agit en tant qu’opérateur fret au nom et pour Air Madagascar, mais sur le dos de la Compagnie, et sans respecter les normes professionnelles en vigueur : les colis sont présentés aux comptoirs d’enregistrement avant les passagers sur des chariots bagages, et ne suivent pas le circuit réservé au fret ! Le système est légitimité par le DG car déclaré moins économique que les autres offres ! Bien sûr : si Air Madagascar offre le beurre et l’argent du beurre, le premier quidam peut faire une offre économique !

Le DG projette d’éliminer un bon nombre de partenaires et fournisseurs de la Compagnie, et de les remplacer par un groupe réduit de fournisseurs privilégiés composés d’amis et de compères! Ho lany ihany ny paiso an-kady fa aleo raofiko ho ahy daholo !

Entre autres projets du DG : déménager le siège d’Air Madagascar de l’avenue de l’Indépendance pour le transférer dans les locaux d’un opérateur économique indo-pakistanais très proche et très écouté du Phat, et acquérir des mobiliers auprès de la dame fournisseur en Chine !!!

Air Madagascar ne peut pas plus payer ses fournisseurs actuellement, et des vols ont failli être annulés car les prestataires ont menacé de ne plus traiter les vols d’Air Madagascar dans les escales extérieures sans le paiement des arriérés qui s’élèvent de jour en jour ! A titre de solution, comme à son habitude, Air Madagascar a juste changé de prestataires !

Le personnel est consterné, et se décourage car il est impuissant face aux ravages faits par le CA et le DG. Les beaux discours avec effet d’annonce sont très loin de la réalité, et l’on craint même que l’objectif de cette équipe et de dépouiller totalement la compagnie pour que certains puissent l’acquérir à un franc (euro ?) symbolique. Les deux conseillers très écoutés du Phat, dont l’un siège dans le CA font tout pour !

Toutes les manœuvres actuelles confirment ces craintes : des lignes et des lignes ont été écrites sur l’acquisition d’appareils par Air Madagascar mais le dossier traîne : après multiples annonces contradictoires de la part du DG et du Ministre, le choix d’Air France se précise beaucoup plus.

Le personnel a manifesté ses craintes et sa désapprobation de ce projet mais à quoi bon ? Il est impuissant face aux loups voraces que sont le DG et le Ministre. Les marchandages et les négociations des commissions de chacun des innombrables intermédiaires (locaux et étrangers) retardent encore la finalisation du dossier mais le contrat sera bien finalisé contre vents et marées !

Air France qui a annoncé une perte colossale de 151 millions d’euros sur la période de Janvier à Septembre 2011, a publié officiellement son plan de réduction de coûts et de restructuration. Ce plan intègre l’abandon progressif des A340 quadrimoteurs trop budgétivores qu’Air Madagascar s’est empressé d’acquérir, avec la promesse folle qu’une fois ces avions acquis auprès d’AF, MD sera retirée de la liste B!

Les donnes sont claires et démontrent à qui profite le crime ! En la personne du DG, parvenu, cupide et incompétent, le Ministre a fait entrer le loup dans la bergerie ! Ce dernier joue bien son rôle de marionnette malléable aux mains des manipulateurs !

Pleure ô ma douce Air Madagascar, ils vont finir par avoir ta peau !

Des projets qui profitent toujours à la France...

Air Madagascar annonce l’achat de plusieurs Airbus
Par RFI

Le cyclone tropical Giovanna a frappé dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 février 2012 la Grande Ile. Air Madagascar a annulé tous ses vols de la journée à cause du cyclone. Hasard du calendrier, alors que ses avions sont cloués au sol, la compagnie nationale s’apprête à annoncer une bonne nouvelle : l’achat de deux Airbus A340, pour pallier les limites de ses Boeing, toujours suspendus par l’Union européenne.
Une solution transitoire pour Air Madagascar

Même si le contrat n’est pas officiellement finalisé des proches d’Air Madagascar affichent leur optimisme. La compagnie nationale va acheter à Air France, en crédit-bail, deux Airbus A340.

La compagnie franco-néerlandaise a plongé dans le rouge en 2011 avec une perte nette de 809 millions d'euros, sous l'effet notamment d'une augmentation de la facture carburant, qui devrait encore s'alourdir cette année.
"L'année 2011 a été difficile pour le groupe en raison d'une conjoncture incertaine combinée à une forte augmentation du prix du pétrole", résume le président Jean-Cyril Spinetta.
"L'année 2011 a été difficile pour le groupe en raison d'une conjoncture incertaine combinée à une forte augmentation du prix du pétrole", résume le président Jean-Cyril Spinetta.


Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a plongé dans le rouge l'an passé avec une perte nette de 809 millions d'euros, sous l'effet notamment d'une augmentation substantielle de la facture carburant qui s'alourdira encore cette année. "L'année 2011 a été difficile pour le groupe en raison d'une conjoncture incertaine combinée à une forte augmentation du prix du pétrole", résume le président Jean-Cyril Spinetta. Troubles au Maghreb, guerres civiles en Afrique et tremblement de terre au Japon "ont profondément désorganisé notre réseau", a-t-il souligné jeudi devant des journalistes. Et les conséquences s'en font encore sentir.
6,5 milliards d'euros de facture carburant

La facture carburant, deuxième poste de dépenses après les coûts de personnels, s'est élevée à fin 2011 à 6,438 milliards d'euros, soit une augmentation de 904 millions (+16,3%) et elle devrait encore augmenter de 1,1 milliard cette année, a prévenu Air France-KLM. Pour autant, le groupe, qui a en outre accusé une perte d'exploitation de 353 millions d'euros, a pour "priorité absolue" de stabiliser en 2012 sa dette nette à 6,5 milliards d'euros.
Discussions "informelles" avec Etihad

Le président d'Air France-KLM a reconnu jeudi mener des discussions "informelles" avec la compagnie d'Abou Dhabi Etihad en vue d'un éventuel accord commercial, invoquant le pragmatisme au moment où le groupe franco-néerlandais est en grandes difficultés. "On leur a répondu pendant des années: On va réfléchir et j'ai décidé lors de la dernière réunion de l'Iata (association internationale du transport aérien), de leur dire: Ouvrons de manière informelle des discussions pour voir s'il y a du sens économique à imaginer une coopération", a déclaré Jean-Cyril Spinetta, lors d'une conférence de presse.

Les pertes annoncées sont supérieures à celles anticipées par les analystes qui tablaient sur une perte d'exploitation de 241,5 millions d'euros, selon des données compilées par l'agence Bloomberg et une perte nette de l'ordre de 650 millions d'euros, selon une estimation médiane d'analystes financiers. Pour la première fois depuis sa création en 2004, le groupe aérien publiait ses résultats suivant une année calendaire. Mais comme à l'accoutumée, il n'a pas divulgué les résultats par compagnie.

Selon des chiffres proforma, Air France-KLM avait dégagé en 2010 un bénéfice net de 289 millions d'euros et un bénéfice d'exploitation de 28 millions, liés à une plus-value exceptionnelle. Compte-tenu d'un contexte incertain et d'un pétrole toujours plus cher, Air France-KLM estime que le résultat d'exploitation du premier semestre sera moins bon que celui de 2011.
"Trésorerie confortable"

"En revanche, le second semestre devrait enregistrer l'impact positif des premières mesures du plan à trois ans", souligne le groupe. Pour retrouver de la compétitivité, Air France-KLM a initié un plan triennal, baptisé Transform 2015.

Annoncé en janvier, ce plan (2012-2015) vise à réduire l'endettement de deux milliards à fin 2014, à améliorer la productivité du groupe et le retour à l'équilibre de l'activité moyen-courrier à fin 2014, réseau sur lequel Air France est particulièrement concurrencée par les compagnies à bas coûts. Pour cette seule activité, la perte du groupe s'est élevée à 700 millions d'euros l'an passé.

En dépit de ces résultats négatifs, les dirigeants se montrent confiants, pointant un chiffre d'affaires annuel en hausse de 4,5% à 24,36 milliards d'euros. "Nos liquidités restent à un niveau confortable. Nous disposons d'une trésorerie de 2,9 milliards d'euros et d'une ligne de crédits de plus de 1,8 milliard", a en outre souligné Jean-Cyril Spinetta. "Nous avons une situation de trésorerie confortable pour envisager l'avenir avec gravité mais aussi sérénité", a-t-il ajouté.

De son côté, le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, s'est dit convaincu de ramener la compagnie à l'excellence, insistant sur le fait que les mesures d'économie ne concerneraient ni les services aux clients, ni la sécurité. Les dirigeants doivent présenter au printemps le second volet du plan triennal destiné cette fois à restructurer en profondeur le groupe. Mais ils ont refusé de dévoiler la nature des mesures envisagées. "Nous devons retrouver une ambition pour le groupe Air France-KLM. L'effort de productivité (demandée aux salariés) doit assurer l'emploi stable", a-t-il dit. Il a enfin démenti une rumeur d'une augmentation de capital, qui serait "une absurdité".

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