Saturday, March 24, 2012

Démenti de Charles Chapouilly : La France n’est pas derrière Andry Rajoelina

Samedi, 24 Mars 2012



Quai d’Orsay rassure encore une fois que la France n’est pas derrière Andry Rajoelina.

« Monsieur Madagascar » du ministère des affaires Etrangères français effectue en ce moment un court séjour à Madagascar. Il s’agit de Charles Chapouilly qui prend en charge depuis août 2011 le dossier Madagascar au niveau du Quai d’Orsay. Il remplace ainsi Béatrice Lederl, celle qui a été toujours présente lors des rendez-vous africains (Maputo, Addis-Abeba et Pretoria) pour la résolution de la crise malgache. Assisté par Rémy Perraud, « premier conseiller temporaire » de l’ambassade de France à Madagascar et Claude Blevin, deuxième conseiller, Charles Chapouilly a organisé hier un petit déjeuner de presse à l’hôtel Palissandre à Mandrosoa Ambohijatovo. Une occasion pour lui non seulement de s’imprégner de la réalité politique malgache, mais surtout d’apporter certaines précisions sur la politique de la France à Madagascar.

Avant fin 2012. Charles Chapouilly de démentir que La France n’est pas derrière Andry Rajoelina. « La France comme les autres pays de la communauté internationale adhère au processus piloté par la SADC. », ajoute Claude Blevin. « Monsieur Madagascar » du Quai d’Orsay d’affirmer : « La politique de la France à Madagascar ne changera pas après l’élection présidentielle française d’avril 2012. » Une manière pour Charles Chapouilly de rassurer que l’éventuelle victoire du socialiste François Hollande n’aura pas d’impacts sur la politique française à Madagascar malgré le fait que l’actuel président de la transition Andry Rajoelina a été reçu à l’Elysée en décembre 2011 par le président Nicolas Sarkozy. Un événement qui a suscité des polémiques dans le monde diplomatique. Charles Chapouilly s’est également exprimé sur la tenue des élections à Madagascar : « Je suis optimiste que des élections puissent se tenir avant la fin de cette année. » « Sinon, ce sera au mois de mai 2013. », précise Claude Blevin.

Lutte d’influence. Interrogé sur l’éventuelle lutte d’influence entre la France et les Etats-Unis sur la résolution de la crise à Madagascar, « Monsieur Madagascar » du ministère des Affaires Etrangères français de répondre : « Je ne pense pas qu’il y a cette lutte d’influence. » Le deuxième conseiller de l’ambassade de France Claude Blevin d’ajouter : « Les Etats-Unis se soucient plutôt de la bonne gouvernance à Madagascar. La position des Etats-Unis peut également s’expliquer par le fait que l’aide financière américaine pour Madagascar est plus conséquente que celle de la France, plus de 80 millions USD par an contre environ 65 millions USD. » Des observateurs politiques avertis ont cependant l’existence de cette lutte d’influence au moment de la nomination du premier ministre de consensus de la transition en cours. La France aurait mené un lobbying pour le Gal Sylvain Rabotoarison, qui a d’ailleurs la nationalité française, tandis que les Etats-Unis et l’Afrique du Sud auraient soutenu Pierrot Botozaza de la mouvance Ravalomanana.

Début juin. Arrivé à Tana mardi dernier, Charles Chapouilly regagnera Paris demain, donc un bref séjour de 6 jours qui lui permet selon Claude Blevin de connaître beaucoup plus la réalité de la crise malgache. « Au cours de ce séjour, il essaie de rencontrer plusieurs personnalités politiques malgaches », explique le deuxième conseiller de l’ambassade de France. Quant à Rémy Perraud, « premier conseiller temporaire », il a débarqué à Madagascar le 17 mars 2012 et retournera à Paris fin mai. En fait, Rémy Perraud a fait la transition entre Marie Annick Bourdin qui a quitté la Grande Ile en novembre 2011 pour un poste d’ambassadeur en Zambie, et Jérôme Bresson, l’actuel conseiller chargé de l’Afrique du ministre des Affaires Etrangères français, Alain Juppé. Quant à l’ambassadeur Jean Marc Chataîgner, il rejoindra début juin le Quai d’Orsay où il remplacera Georges Serre (récemment nommé à Abidjan) en tant que directeur général adjoint de la Mondialisation, du développement et des partenariats.

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