Jean Marc Châtaigner : « La France, spectateur et non acteur de la crise malgache »

L’ambassadeur de France à Madagascar réagit par rapport à l’article révélateur écrit par Thomas Deltombe dans « Le Monde diplomatique » et relayé hier par certains quotidiens de la place. L’article accuse Paris d’avoir eu une main agissante derrière le renversement de Marc Ravalomanana en 2009. Jean Marc Châtaigner précise que la France n’est pas un acteur de la crise malgache, mais un spectateur. « L’article en question est à côté de la réalité. L’intérêt de la France à Madagascar, c’est le développement politique, économique et social de la Grande Ile. La France agit pour la restauration de la bonne gouvernance à Madagascar. La France aide Madagascar à sortir de la crise par la tenue d’élections libres et transparentes. Mon souhait, c’est que ces élections se tiennent cette année. Sinon, l’essentiel est d’organiser des élections qui ne sont pas contestables », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Notre intérêt n’est pas de soutenir tel ou tel personne. Par contre, la France a soutenu toute initiative de médiation internationale. Nous avons sur ce point discuté avec l’Afrique du Sud. »

Amnistie et retour de Ravalo. Interrogé sur les polémiques qui enflent en ce moment sur la mise en œuvre de la feuille de route, Jean Marc Châtaigner de souligner : « La feuille de route est le seul cap soutenu unanimement par la communauté internationale. Maintenant, il faut aller vers les élections. Il faut toujours aller de l’avant. » Sur la loi d’amnistie, l’ambassadeur de France ne veut pas accorder une importance particulière au respect de la date du 29 février. « Je pense qu’il n’y aura pas de problème. C’est comme la feuille de route qui aurait du être signée en juin, mais finalement elle n’a été signée que le 16 septembre. J’espère que la loi d’amnistie sera adoptée dans les prochaines semaines », rassure-t-il. Interrogé sur les tentatives de retour au pays de Marc Ravalomanana, Jean Marc Châtaigner de répondre : « Il faut que le retour de Marc Ravalomanana s’inscrive dans le cadre de la feuille de route. Ce retour doit s’inscrire dans le cadre de l’apaisement et de la consensualité. Il faut éviter un retour unilatéral. »