Saturday, April 10, 2010
Un état dans l'état
Monja Rondefo ex premier ministre de Andry Rajoelina:
« Je suis littéralement étonné de voir que la Commune urbaine d’Antananarivo a adopté l'inertie quant au projet que mes partenaires thaïlandais voudraient entreprendre sur l’Avenue de l’Indépendance ». Cet étonnement a émané hier, devant des journalistes triés sur les volets à son domicile sis à Ambolokandrina, de Monja Roindefo. C’était lors de la petite cérémonie où il a apposé sa signature aux côtés de celles des dits Thaïlandais pour marquer le bouclage du partenariat privé entre les deux parties. Ainsi, cet ancien Premier ministre a révélé que « le Cabinet de la Commune urbaine d’Antananarivo et le mien ont pourtant déjà été en pourparlers pour la finalisation de ce projet et, jusqu’ici, aucune objection n’a émané de la part de celle – ci ». Pour peu qu’il allait qualifier le Directeur de Cabinet de la Cua de menteur, dans la mesure où ce dernier a fait une déclaration, avant – hier sur une chaîne de télévision privée, que la Cua ne connaît rien de ce projet thaïlandais.
Défi lancé aux Tananariviens
En tout cas, Monja Roindefo a fait hier une déclaration qui, cette fois – ci, a étonné plus d’un. En effet, il a indiqué, apparemment en répliques à cette déclaration du Directeur de Cabinet dont il s’agit, que « les Tananariviens ont leur propre décision sur ce projet thaïlandais ». Une manière plutôt menaçante, et à peine voilée, pour cet ex – Chef de Gouvernement de faire valoir que, même si la Cua irait rejeter ce projet thaïlandais, la population tananarivienne pourrait le soutenir, et pourquoi pas le revendiquer. Et une manière également menaçante pour Monja Roindefo de faire valoir qu’il pourrait passer outre la bénédiction, voire une éventuelle objection de la Cua, dans la concrétisation de ce projet. Sans qu’il n’ait besoin de recourir au service d’un quelconque expert, Monja Roindefo est là en train d’indiquer que, bon gré malgré la décision que la Cua pourrait être amenée à prendre, lui et ses partenaires thaïlandais iraient concrétiser ce fameux projet, confiants d’un soutien que les Tananariviens iraient leur donner.
Alors que le projet en question a trait à la construction notamment de galeries et autres centres commerciaux souterrains le long de l’Avenue de l’Indépendance. En ce sens que ces Thaïlandais et leur compère de Monja Roindefo compteraient creuser, avec de gros engins, cette Avenue, voire tordre le cou à son allure architecturale, laquelle Avenue est pourtant classée naturellement comme un patrimoine national. Ceci, sans plus évoquer les conséquences désastreuses que ce fameux projet pourrait générer en matière environnementale. Quoi qu’il en soit, plus d’un observateur averti ont assimilé hier cette déclaration de Monja Roindefo comme un véritable défi lancé aux Tananariviens, en particulier, et aux ténors de la Cua, en général. D’ailleurs, en vertu de quels critères, crédibles et professionnels, Monja Roindefo a - t - il tiré sa « confiance » inébranlable en la population tananarivienne pour soutenir son projet ? Est - ce à dire que, la Capitale étant peuplée par tant des originaires des Hauts plateaux que ceux des régions côtières, cet ex - Premier ministre compterait dresser les uns contre les autres sur la faisabilité ou non de son projet ?
Nouveau… Samaritain de la place
De toutes les façons, point n’est besoin de contourner la vérité pour avancer que Monja Roindefo, avec sa « déclaration de guerre » d’hier, pourrait également penser être dans son bon droit si, un de ces quatre matins, il va également compter, avec d’autres partenaires étrangers, construire des galeries et autres centres commerciaux souterrains, par exemple, sous le… Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra. En d’autres termes, et il l’a d’ailleurs clairement indiqué hier, Monja Roindefo croit dur comme fer que son projet sera à concrétiser, avec ou sans l’autorisation des autorités étatiques compétentes. En clair, cet individu se comporte comme s’il est un État dans l’Etat. D’ailleurs, ayant cru pouvoir charmer les Tananariviens dans sa déclaration d’hier, selon laquelle « les gens de Tana ont le droit de jouir du développement de leur Cité », Monja Roindefo s’est comporté comme un véritable… bienfaiteur. Ce qui reste encore à démontrer. Au contraire de ses récentes « œuvres de bienfaisance » où, durant la soirée dansante organisée par l’association des natifs de Toamasina, il a déboursé le pactole de 16,5 millions Fmg pour s’acquérir, lors d’une vente aux enchères, d’une dinde rôtie assortie d’une bouteille de whisky. Et il récidiva, quelques jours plus tard, quand, durant la soirée dansante organisée par l’association des natifs du Boeny, il a remis les mains dans ses poches pour en sortir la cagnotte de 12,5 millions Fmg pour avoir, toujours lors d’une vente aux enchères, un poulet rôti et une bouteille de whisky. Vive Monja Roindefo, le nouveau… Samaritain de la place !
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