Wednesday, April 21, 2010
PPN et matériaux de construction dans la tourmente
Les effets de la crise politique commencent à peser lourd au niveau des entreprises du commerce. Les clients fréquentent toujours les magasins mais n’achètent pas forcément quelque chose.
Le premier trimestre n'a pas été facile pour les commerçants. Selon la déclaration de l'un de ces opérateurs, les entreprises du secteur ont enregistré une chute de 20 à 40% de leurs chiffres d'affaires durant les trois premiers mois de l'année. «En 2009, à la même période, les gens pouvaient encore acheter des produits voire investir sur certaines choses mais cette année, l'on sent que le comportement des consommateurs a réellement changé», un responsable de magasin de produits de première nécessité de noter.
Ces opérateurs économiques font remarquer que la baisse des chiffres d'affaires est fortement ressentie dans les caisses des magasins. Les clients sont là, expliquent-ils mais c'est le volume de vente qui diminue. Pour les opérateurs qui font du commerce de ppn (produits de première nécessité), le recul des ventes est réel (-20%) mais il est moins important que celui des autres commerçants opérant dans d'autres secteurs (-40%). Ceci s'explique par le fait que les gens peuvent réduire leur consommation en produits de première nécessité mais par contre, ils ne peuvent pas les effacer de la liste de leurs courses. Pour ce qui concerne les autres articles, les consommateurs, faute de moyens, décident carrément de ne pas les acheter. Un comportement tout aussi naturel dans la mesure où le contexte actuel n’a rien de rassurant pour la population. D’ailleurs, personne n’est en mesure de dire quand cette crise se terminera.
Quoi qu’il en soit, les commerçants trouvent que l’origine de cette mauvaise performance de leur entreprise vient d’un problème de trésorerie dont sont victimes les consommateurs. Ces derniers, dans de tels cas, suppriment de leur poste budgétaire les articles dont ils peuvent se passer.
L’inflation s’élargit. Après les PPN dont les prix ne cessent d’augmenter, c’est au tour du ciment de subir l’inévitable hausse des prix consécutive à la situation de crise actuelle.
Une flambée des prix puisque la hausse atteint une moyenne de 8% pour les différentes catégories de ciment disponible chez Holcim, le plus grand producteur opérant au pays. Aux revendeurs, le prix affiché chez Holcim passe en effet de 15.500 Ar à 17.000 Ar pour la gamme CM 22.5 (ciment utilisé pour le mortier). Le prix aux détaillants dépend de la marge bénéficiaire pratiquée par les revendeurs, mais ce ne sera pas moins de 80.300 Ar le sac de 50 kg. Pour la gamme CM 32.5, le prix du sac est passé de 17.200 AR à 18.600 Ar aux revendeurs. Ce qui fait un prix aux détaillants d’au moins 19.300 Ar. Enfin, pour le CM 42.5, le ciment utilisé pour le béton, le prix du sac passe de 19.200 Ar à 19.900 Ar aux revendeurs, soit un prix au détail d’au moins 20.500 Ar. Des prix qui rendent, en tout cas, le ciment de plus en plus inaccessible aux consommateurs et qui vont certainement entraîner une baisse de la consommation. Un secteur de plus frappé par la crise actuelle.
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