Thursday, April 29, 2010
Origine de la mort subite des nourrissons
La mort subite du nourrisson, à l'origine de quatre cents décès par an en France, serait due à l'activité exagérée du nerf vague, qui ralentit la fonction cardiaque, selon une étude multidisciplinaire de la faculté de médecine de l'université de Strasbourg.
"L'originalité et l'intérêt majeur des travaux strasbourgeois résident dans la perspective d'un diagnostic précoce des risques courus par le nouveau-né, grâce à l'examen d'un simple échantillon sanguin et d'un traitement préventif, puisque les médicaments existent", a indiqué mercredi le professeur Pascal Bousquet, directeur du laboratoire de neurobiologie et pharmacologie cardiovasculaires.
Depuis une dizaine d'années, une équipe associant pédiatres, pharmacologues et biologistes moléculaires a comparé les cœurs de bébés décédés de mort subite et ceux décédés de mort traumatique, par exemple. L'examen des échantillons a permis de découvrir sur les premiers une augmentation importante des récepteurs spécifiques à l'acétylcholine, la substance produite par le nerf vague, qui assure la transmission de l'influx nerveux. Le nerf vague, qui contrôle le fonctionnement du cœur, agit comme un frein cardiaque. S'il fonctionne exagérément, il peut mener à des ralentissements très importants du rythme cardiaque, voire à des arrêts cardiaques, explique le professeur Bousquet.
Le syndrome de la mort subite du nourrisson, qui frappe dans la première année de la vie, est la troisième cause de mortalité infantile dans cette tranche d'âge et frappe un bébé sur deux mille en moyenne en France. Depuis une quinzaine d'années, lorsqu'on a découvert que le risque pouvait être réduit en faisant dormir les bébés sur le dos et non plus sur le ventre, le taux de décès par mort subite a diminué de plus de 50 %, mais ce syndrome n'a pas été éliminé.
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