Friday, December 23, 2011

Editorial - Empoisonnement tous azimuts

L'espoir fait vivre des million de malgaches...


Voilà plus de 50 ans que les dirigeants et les politiciens font avaler des couleuvres à la population malgache.
Elle continue d’être au bord de l’asphyxie et ne manque pas de s’en étrangler tous les ans et sous tous les régimes politiques. Aucun d’entre ces derniers n’a réussi à réaliser et à concrétiser les promesses mirobolantes d’un mieux-être. Au contraire, elle s’enfonce de plus en plus dans la misère et la pauvreté. Les inégalités socio-économiques vont apparaître plus flagrantes encore à l’occasion des fêtes de fin d’année, à commencer par Noël. La classe politique et dirigeante va se gaver, ou plutôt va continuer à le faire avec une indécence qui provoque colère et révolte. Personne n’a été sans remarquer les joues pleines et les ventres rebondis des politiciens, très vite après qu’ils aient accédé au pouvoir ou qu’ils occupent des postes élevés dans la hiérarchie du pouvoir. Un train de vie qui ne peut pas seulement se justifier par des salaires et des rémunérations fabuleux, mais qui provient aussi d’indélicatesses sur fond de corruption, de trafic d’influence, d’exactions et d’abus pour ne pas dire des vols dans les caisses de l’Etat et des détournements divers. Face à cette opulence, la majorité de la population se meurt sous les yeux des dirigeants et des politiciens qui se donnent bonne conscience en donnant quelques kilos de riz et quelques poignées de friandises. Le « kobaka am-bava » (ou démagogie populiste) est devenu une seconde nature chez ceux-là. Les opérateurs ne sont pas en reste dans cette même démarche de se livrer à des œuvres de bienfaisance en cette période de fêtes. Tous vont donc au chevet des plus démunis et des plus défavorisés comme ils les appellent. Une catégorie dont le nombre augmentent d’année en année, voire de jour en jour et la situation qui prévaut dans la Capitale du pays est le reflet de l’état des lieux sur tout le territoire. La dégradation des conditions de vie de cette majorité est telle que les qualificatifs et les attributs sont à la fois insuffisants et en deçà des réalités. Il semble que personne ne soit plus sensible à cette situation qui n’est pourtant pas une fatalité mais bien le fait d’une gouvernance et d’un système avilis par les tenants du pouvoir. Ce n’est pas la première fois qu’il est fait état d’empoisonnement alimentaire dans le pays. Mais le phénomène s’est amplifié et aggravé ces dernières années. Notamment au cours de cette Transition avec tous ces produits venant de l’étranger dont les contenus sont incompréhensibles et d’origine douteuse. Non seulement la vie humaine et la santé n’ont plus aucune valeur mais la morale –juste le respect des autres- va à vau l’eau. Elles sont sacrifiées sur l’autel des profits financiers et commerciaux. Les dons dans le cadre des fêtes de fin d’année se déroulent dans des écoles publiques. Ils sont une occasion de plus de révéler les conditions déplorables et piteuses dans lesquelles « l’avenir de Madagascar » est en train de se construire. Le cas n’est pas non plus exceptionnel : celui d’enfants qui s’évanouissent sur les bancs de l’école. Plus de faim que de fatigue ou des deux combinées. Cette calamité est largement répandue dans le pays surtout dans les campagnes. Les dirigeants et les politiciens ne sont pas sans le savoir. Ou alors ils seraient atteints d’une grave cécité. Mais c’est semble-t-il le cas. La responsabilité est rejetée, comme de coutume, sur la suspension des cantines scolaires parce que les bailleurs de fonds ont fermé les robinets des financements. Les tenants du pouvoir seraient donc innocents et se laveraient les mains de cette détresse. Comme ils dénoncent les importations sauvages de produits alimentaires dangereux voire mortels. Ils ne cessent de déclarer qu’ils vont prendre des mesures draconiennes et se livrent à la destruction de quelques tonnes de produits périmés de temps en temps. Mais personne, parmi eux, ne s’engage à traiter le fond du problème. De tous les problèmes de ce pays d’ailleurs. Car il y a toujours des intérêts intouchables.
Entre les vaches maigres des fêtes et l’insécurité, les fêtes sont de plus en plus de tous les dangers. La population trinque des gabégies des dirigeants qui ne cessent de lui empoisonner la vie. C’est cela Noël…

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