Thursday, December 01, 2011

Transports aériens : Air Force One II, livré au soleil et à la pluie

L’un des premiers défis de la HAT a été de vendre l’avion présidentiel Air Force One 2. Trois ans plus tard, la vente n’a pas encore eu lieu.

Pire, cet aéronef dont l’acquisition était un des facteurs qui ont entraîné la chute de l’ancien Président Ravalomanana semble actuellement être mis à l’abandon. En effet, l’avion a été sorti du hangar de l’aéroport d’Ivato, donc parqué dehors et livré aux effets néfastes du soleil et de la pluie.

Force « Oanina ». Et pourtant, c’était un joyau acquis par l’Etat malgache. Après l’accession au pouvoir de Andry Rajoelina, ce dernier en avait fait un véritable instrument de propagande en promettant aux Malgaches qu’il allait le vendre afin de le transformer en nourritures. Le terme de Force « oanina » était d’ailleurs en vogue à un certain moment pour indiquer que c’est le peuple qui devait manger les fruits de la cession du Boeing de ce Boeing de luxe. Les autorités transitoires avaient effectivement mis l’aéronef en vente. Plusieurs démarches ont été entreprises mais ont toutes échoué. D’ailleurs, le dossier Force One II avait été confié tantôt au ministère des Finances et du Budget, tantôt au ministère des Transports. La dernière démarche a eu lieu, lors du passage de Bernard Tapie à Madagascar où il a été question de la vente de l’appareil à cet homme d’affaires français. Lequel d’ailleurs a été reçu par le PHAT Andry Rajoelina. Une démarche qui n’a visiblement pas abouti, puisque Air Force One II est toujours là, inactif à Ivato.

1/3 du budget. Et en attendant un éventuel repreneur pour Air Force One II dont la valeur d’acquisition est de 60 millions USD du temps de Marc Ravalomanana, voilà qu’une fois de plus, la HAT lance un projet d’achat de deux Airbus A 340. A lire, l’article paru hier dans les colonnes de l’Express de Madagascar, le projet se fera tout d’abord sous forme de location pour se transformer ensuite en achat. Plusieurs questions se posent cependant en ce qui concerne la réalisation du projet. Côté prix tout d’abord, un A340 vaut sur le marché environ 250 millions USD, soit à peu près 500 milliards Ar. Au bas mot, et si le projet existe réellement, les deux Airbus que la HAT compte acheter vaut 1000 milliards Ar. Somme que le régime transitoire n’aura jamais, puisqu’elle représente 1/3 du budget de l’Etat pour 2012, lequel, selon le projet de loi de finances se chiffre à moins de 3000 milliards Ar.

Hors budget. Par ailleurs, comme le projet de loi de Finances 2012 ne comporte probablement pas de ligne budgétaire destinée à un tel achat, l’opération pourrait éventuellement se faire hors budget. C’était d’ailleurs ce qu’avait fait le régime Ravalomanana, à l’époque, mais l’on sait que cela avait provoqué le tollé général du côté des bailleurs de fonds bilatéraux ou multilatéraux, dont certains avaient même interpellé les dirigeants malgaches. En tout cas, certains pensent que cet achat pourrait se faire dans le cadre d’un partenariat privé entre les nouveaux milliardaires qui sont apparus depuis la transition et un grand groupe de financiers internationaux. Une opération louche en perspective et qui pourrait même aboutir à la cession de la grande majorité de part de l’Etat sur Air Madagascar. Une opération qu’un régime transitoire n’a pas, en principe, le droit d’engager.

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