Témoignage - Le prêtre d’Arlit raconte l’engagement dans la vie locale des otages.
Arlit est devenue une ville fantôme. Depuis l’enlèvement de cinq Français, un Malgache et un Togalais dans cette ville créée après la découverte d’un gisement d’uranium, il ne reste plus un seul ressortissant français sur la base d’Areva.
Parmi les otages, figure aussi Jean-Claude Rakotoarilalao, originaire de Madagascar. Un homme "discret, mais très gentil" qui venait à la messe tous les dimanches, se souvient le religieux. "Il a récemment pris des photos lors de la messe pour les montrer à sa famille", raconte, ému, Antoine Chenu.
Antoine Chenu vit depuis 35 ans au Niger. Il était prêtre à Arlit, mais a dû, lui aussi, quitter la ville. Il s’est installé à Niamey, la capitale. Depuis le 16 septembre, il n’y a pas une journée où il ne prie pas ou ne pense pas aux otages, qu’il connaît bien.
"J’y pense tout le temps et tous les jours depuis qu’ils sont partis", confie le prêtre, sur Europe1 ;
Je connais bien le couple Daniel et Françoise. On se voyait souvent. On a des amis communs d’il y a 20 ans", raconte-t-il, précisant que le couple a vécu au Tchad et en Namibie, avant de s’installer au Niger.
"Il ne faisait plus son jogging"
Pour le religieux, ce couple était très apprécié et investi dans la vie locale. "Ils étaient très gentils avec tout le monde. Ils s’occupaient d’une petite ONG", jusqu’à récemment. Mais, avec les nouvelles consignes de sécurité, "ils avaient vraiment arrêté tout ça", explique Antoine Chenu. "Monsieur allait au travail et rentrait directement. Son jogging quotidien, il ne le faisait plus. Ils faisaient attention de ne pas sortir de leur zone rouge", précise-t-il.
Le prêtre d’Arlit est aujourd’hui hébergé à la mission catholique de Niamey. Mais il espère pouvoir retrouver sa paroisse, même s’il sait que, désormais, plus rien ne sera comme avant.
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