Mission biodiversité à Madagascar

Collaboration franco-malgache pour une approche de la biodiversité végétale tropicale de Madagascar et des conséquences de la déforestation

A propos

Des étudiants français passionnés de sciences naturelles ont pour projet de collaborer avec des doctorants malgaches pour une étude de la biodiversité dans ce pays tropical extrêmement touché par la déforestation.

A Madagascar, pays qui compte parmi les plus pauvres au monde, la déforestation massive est l'un des seuls moyens de survie de la population locale : pour la culture sur brûlis (rizières), l'exploitation forestière (bois précieux) ou encore pour produire du charbon de bois. Cette catastrophe écologique, économique et sociale majeure, est une conséquence directe de l'explosion démographique. D'une part la déforestation détruit des écosystèmes entiers et avec eux, de nombreuses espèces animales et végétales, beaucoup n'étant présentes nulle part ailleurs dans le monde (on les appelle espèces endémiques). D'autre part le pays, qui connaît actuellement une situation politique instable, perd progressivement ses ressources naturelles et se prépare un avenir encore plus sombre.

A gauche : L'ampleur de la déforestation à Madagascar, vue du ciel. Cette grande île, jadis connue comme "l'île verte" du fait de son immense surface de forêt, est aujourd'hui appelée "l'île rouge". En effet, la végétation saccagée a laissé place à de gigantesques étendues de sol composé de latérite, une roche de couleur rouge.
A droite : un lémurien sifaka, primate endémique de Madagascar


Nous sommes 6 étudiants en biologie, membres de l'association naturaliste Timarcha. Le projet "Mission biodiversité à Madagascar" est une idée initiale de Catherine, chercheuse en botanique au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, présidente d'honneur et fondatrice de Timarcha, et qui a déjà effectué plusieurs missions scientifiques à Madagascar.

Sous sa responsabilité, nous allons travailler pendant 3 semaines (du 26 juin au 16 juillet 2012) au côté de deux étudiants malgaches, Ainazo et Christian.

                                  Ainazo                                                                       Christian

Notre mission consistera à faire un inventaire, en termes de biodiversité (nombre d'espèces) et d'écologie (fonctionnement de l'écosystème, interactions entre eux et avec les animaux), des végétaux de la forêt tropicale à l'est de la capitale malgache (Tananarive).

L'objectif à moyen terme est d'estimer l'impact de la déforestation sur la biodiversité et le fonctionnement global des écosystèmes malgaches. A plus long terme, les connaissances accumulées serviront de base aux scientifiques et aux décideurs politiques, pour mettre en place des politiques de gestion durable de l'environnement plus adaptées aux réalités écologique, économique et sociale du pays.

Un aperçu de notre périple :

A - Le 25 juin, arrivée à Tananarive (Antananarivo), la capitale de Madagascar

B -  Du 26 juin au 2 juillet, l'inventaire se fera dans la réserve de Vohimana, gérée par l'ONG malgache l'Homme et l'Environnement, qui oeuvre pour le développement durable et la préservation de la biodiversité par l'implication des populations locales défavorisées :  http://www.madagascar-environnement.com/ 

C - Du 3 au 11 juillet, l'inventaire se poursuivra dans le parc d'Andasibe-Mantadia

D - Enfin, du 12 au 16 juillet, nous nous rendrons à l'université de Mahajanga, où nous suivrons des cours avec des étudiants malgaches, qui nous feront également découvrir le mode de vie des jeunes de Madagascar. L'aspect de collaboration scientifique et d'échange culturel franco-malgache est une composante centrale du projet. Un de nos objectifs est de renforcer les liens entre les universités de Paris et de Mahajanga.

Une fois rentrés en France, nous organiserons sur le campus Jussieu une grande exposition de photographies et plusieurs conférences pour présenter un compte-rendu de notre mission et sensibiliser le public aux problématiques abordées pendant le séjour. Venez nombreux !

A quoi va servir le financement ?

Votre contribution financière aidera les 9 participants :
- pour l'hébergement et larestauration dans les réserves naturelles forestières
- pour l'achat dematériel scientifique nécessaire au suivi et aux relevés botaniques : sacs de conservation étanches, mètres, loupes, GPS, matériel de photographie...
- pour l'achat devêtements, matériel quotidien etmédicaments: vêtements et chaussures adaptés aux conditions de la jungle humide, hamacs et sacs de couchage étanches, lampes-torches, moustiquaires et répulsifs anti-moustiques, pharmacie de premier secours, vaccins et traitements antipaludiques...
- pour l'achat dematériel de première nécessité pour la population locale, par exemple des lampes dynamo pour les nombreux habitants ne possédant pas l'électricité dans leur village.

A propos du porteur de projet

Nous sommes 6 étudiants en biologie, membres de l'association Timarcha. Timarcha existe depuis 1997, c'est l'association naturaliste du campus Jussieu, qui regroupe les universités Paris 6 et Paris 7. Son site web : http://www.timarcha.org/

Les participants français devant le local de Timarcha (de gauche à droite et de haut en bas) : Laetitia, Jeoffrey, Mathilde, Clara, Catherine, Adrien et Lucie
L'objectif principal de l'association est de permettre aux étudiants, de la Licence au Doctorat, d'approfondir leurs connaissances en sciences naturelles de façon pratique, en complément de leurs cours théoriques à l'université. Ainsi, de nombreuses sorties sur le terrain sont organisées toute l'année, par des scientifiques bénévoles (doctorants, professeurs et chercheurs) spécialistes de différents domaines : botanique, entomologie, ornithologie, géologie, etc. Cependant, l'association est ouverte à tous les Franciliens passionnés de sciences naturelles, quels que soient leur âge et leur activité.
Timarcha s'implique particulièrement dans l'approche par les étudiants français des écosystèmes tropicaux. Au cours des étés 2003, 2004 et 2005, des Timarchiens ont séjourné en Guyane française pour y découvrir la biodiversité tropicale.
En 2006, ce fut le premier voyage de Timarcha à Madagascar, pour y effectuer des relevés écologiques sur des espèces de fougères. Cela a permis un recensement quasi exhaustif des fougères présentes dans la réserve de Vohimana. Les fougères sont de bons indicateurs de l'état du milieu naturel (pollution...) et leur connaissance détaillée dans cette région représente une grande avancée de la recherche. La mission de 2012 complètera le travail déjà réalisé, grâce à l'inventaire d'autres végétaux comme les mousses, d'autres indicateurs de la santé du milieu.

Timarcha à Madagascar en 2006

"Mission biodiversité à Madagascar" s'inscrit donc dans la continuité des actions scientifiques menées depuis la création de l'association Timarcha pour la sauvegarde du patrimoine naturel. La perspective d'échanger avec la population malgache pendant plusieurs semaines et de créer des liens culturels nous séduit particulièrement ; c'est pour nous une motivation supplémentaire. Nous ferons notre maximum pour promouvoir au mieux ce projet et le mener à bien.

Une page Facebook a été dédiée à notre projet. Elle sert de lien entre les différents acteurs de la mission (Français et Malgaches) et nous permettra de tenir les personnes qui nous soutiennent au courant de l'avancée du projet : http://www.facebook.com/TimarchaMada

Pour que ce projet qui nous tient vraiment à coeur puisse aboutir, nous avons besoin de votre soutien financier. Nous sommes sur-motivés... alors aidez-nous ! Toute l'équipe vous remercie chaleureusement !

Un court portrait des étudiants français :

Adrien, en 1ère année de licence de biologie à l’université Paris 7 : « Je suis avant tout passionné de biologie. Partir à Madagascar est un rêve. Partir à Madagascar pour pouvoir y observer la biodiversité et faire connaissance avec une partie de la biologie de terrain qui m’est inconnue ne fait qu’embellir ce rêve. Je compte mettre toute mon énergie dans ce projet. »
Clara, en 2ème année de licence de biologie à l’université Paris 6 : « Je suis passionnée par la diversité du vivant. Je souhaite intégrer un master d'écologie et environnement, et être actrice dans la gestion de la diversité biologique. Ce projet à Madagascar va me permettre de découvrir la forêt tropicale, qui, si elle est encore en partie préservée à ce jour, aura sûrement besoin d'acteurs pour sa protection contre la déforestation. »
Jeoffrey, en 2ème année de licence de biologie à l’université Paris 6 : « Je souhaite poursuivre par un master de biologie et physiologie végétale, puis un doctorat pour devenir chercheur. Ce voyage à Madagascar est pour moi une expérience formidable. Je vais pouvoir m’initier au milieu tropical, tout en découvrant la culture malgache. »
Laetitia, en 3ème de licence de biologie à l’université Paris 6 : « Je voudrais faire de la recherche en botanique et en évolution des plantes et je me dirige vers un master d'évolution et biodiversité. Ce projet à Madagascar me permettra de compléter la formation théorique de l'université et des stages en laboratoire par des techniques de terrain en milieu tropical, où j'espère être amenée à travailler, de me familiariser avec des familles de plantes qui ne sont pas présentes en Europe et d'apprendre à travailler en équipe et au contact de la population. »
Lucie, en 3ème année de licence de biologie à l’université Paris 6 : « Je m’intéresse tout particulièrement à l’écologie et à la diversité des organismes. Je souhaite poursuivre mes études en master d'écologie afin de travailler dans la gestion des écosystèmes (réserves, parcs...). Ce projet me permettra d'observer l'écosystème de la forêt malgache et de comprendre sa gestion par l'Homme, afin d'acquérir une expérience enrichissante autant sur plan scientifique que humain. »
Mathilde, en 1ère année de master d’écologie et gestion de la biodiversité à l’université Paris 6 : « Je me prépare à la recherche en écologie végétale. Je suis passionnée de botanique, et mon objectif est de travailler dans les pays du "Sud", pour la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité. Ce projet constituera une expérience très enrichissante, tant en termes de connaissance de la botanique des pays tropicaux que d’un point de vue social et culturel, à travers l’échange avec les étudiants malgaches et la population locale. »