La région de Pékin est assez fréquemment plongée dans une brume beige et âcre créée par la pollution industrielle. Mais ce week-end, c'est un énorme nuage, en forme de champignon, qui a plané au-dessus de la capitale chinoise. Les autorités ont tenté de rassurer la population en expliquant ce phénomène par des feux de paille dans les environs. Pas très convaincus, les internautes ont relancé la polémique sur la situation environnementale de la seconde puissance mondiale.
Il y a moins d'une semaine, c'est la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, qui s'est retrouvée plongée dans un épais nuage jaunâtre. "Nous sommes très inquiets, car nous ignorons de quoi il s'agit", a confié Li Yunzhong, un résident de cette agglomération industrielle qui compte 9 millions d'habitants. Le jeune homme raconte que plusieurs de ses voisins ont quitté la ville, d'autres se sont rués sur des masques filtrants. Le Bureau de protection de l'environnement, cité par l'agence officielle d'information Chine nouvelle, a assuré que le nuage avait été causé par des paysans brûlant la paille restée dans leurs champs après les récoltes...
UNE POLLUTION SOUS-ESTIMÉE
Des internautes ont, quant à eux, avancé l'hypothèse d'une pollution due à une explosion dans un complexe chimique situé au nord-est de Wuhan. Le consulat général de France a préféré rester prudent. "L'origine de l'épais nuage qui recouvre la ville de Wuhan depuis le début de la journée n'est, pour l'heure, pas connue, pouvait-on lire sur son site Internet. (...) Il est conseillé, dans la mesure du possible, de demeurer à la maison, de fermer les fenêtres et de limiter l'usage de la climatisation."
Wuhan est une mégapole industrielle, où se sont établies de nombreuses entreprises étrangères. Le groupe automobile français PSA Peugeot Citroën y a installé depuis vingt ans ses usines en partenariat avec le groupe Dongfeng. Alstom y fabrique également des chaudières pour des centrales thermiques au charbon.
Le problème de la pollution atmosphérique est de plus en plus aigu dans les grandes villes chinoises. Sous la pression de l'Organisation mondiale de la santé, Pékin a amélioré ses normes de surveillance de la qualité de l'air en janvier dernier. Mais les habitants se méfient désormais des mesures officielles, qui sont parfois en contradiction avec d'autres relevés non gouvernementaux. Les autorités chinoises ont, par exemple, demandé à l'ambassade des Etats-Unis à Pékin d'arrêter de publier sur son compte Twitter son indice de qualité de l'air calculé par une station installée sur son toit.
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