Au
moins un effectif de 150 militaires a été envoyé dans la région
d’Esira, district d’Amboasary Sud pour la sécurisation de la zone et
l’arrestation de la bande de « dahalo ».
3 généraux. Les faits : samedi
9 juin, vers 8h du matin, 50 hommes de la CSI (Compagnie de Sécurité
Intérieure) Sakaraha partent en mission à Iabohazo (Befotaka – Amboasary
Sud). Objectif: démanteler un réseau de « dahalo » mené par le
tristement célèbre Remenabila. Mais au niveau de Bekolintsa, à deux
jours de marche d’Esira, la localité la plus proche, une brigade de 25
hommes, tombe dans une embuscade des « malaso ». Après cinq heures de
combat, six hommes de la compagnie sont tués.
4 disparus. Récupérés
par les malfaiteurs, leurs corps restent jusqu'à présent introuvables.
Au moins, 15 militaires ont survécu, dont six blessés par balles. Quatre autres sont encore portés disparus. Sans
tarder, l’Etat a déployé une centaine d’hommes de l’EMMO-NAT
(Etat-Major Mixte Opérationnel) pour capturer Remenabila et sa bande. 3
généraux, en l’occurrence, Tatanjaka Martin, Manakay Augustin et
Iavizara sont à la tête du commandement de ces militaires. La mission
s’annonce difficile, puisque cette zone est très enclavée et Remenabila
utilise des boucliers humains pour se protéger.
Force. «Nos
éléments sont partis de Farafangana, d’Ihorombe et d’Esira. Ils sont
actuellement en progression vers Iabohazo, le repaire de Remenabila et
ses hommes. Afin d’éviter un affrontement sanglant, nous essayerons
jusqu’à la dernière minute de convaincre les bandits de se rendre. Dans
le cas contraire, nous serions obligés de recourir à la force. »,
nous explique le Général Randrianazary, Secrétaire d’Etat à la
Gendarmerie. Les militaires sont guidés par un avion léger et un
hélicoptère, déployés spécialement pour cette mission. Selon les
dernières informations du poste de commandement d’Esira, la zone est
actuellement et entièrement encerclée. Les militaires débarqueront sur les lieux, au plus tard mardi, c’est-à-dire demain.
Témoignage.
Le Gendarme Principal de 2ème classe (GP2C) Romain Bonheur, l’un des
survivants de cet accrochage à Befotaka apporte son témoignage sur
cette mission périlleuse. "C’était une prise de risque professionnel, entièrement assumé, et non une erreur de manœuvre, précise-t-il d’emblée. Avant de continuer que « une
fois arrivés à Bekolintsa vers 11 heures, on a demandé à quelques
villageois le repaire de Remenabila. Des hommes se sont portés
volontaires pour nous indiquer le chemin, mais en un battement de
cils, l’un d’entre eux a sorti son fusil et a tiré sur l’adjudant,
notre chef d’élément. Puis, ça tirait de partout, de tous les côtés.
[...] On s'est caché dans les buissons et c'est là que tout a commencé.
Un groupe de « dahalo » nous tirait dessus. L’accrochage a duré au moins
cinq heures".
Armes. Moins
nombreux que le camp d’en face, les militaires se sont repliés, tout en
ripostant. Après des heures de combat, les soldats se sont dispersés
dans la forêt de ce coin perdu. Quatre d’entre eux ne sont pas encore
arrivés au poste de commandement d’Esira, jusqu’à hier. Les blessés ont
été évacués d’urgence à Tolagnaro et à Antananarivo. D’après le GP2C
Rabefanaterana Gasman, « les hommes de Remenabila ont utilisé des
fusils semi-automatiques (FSA), des kalachnikovs, ainsi que des fusils
mitrailleurs et autres fusils de chasse. La plupart d’entre eux portent
des tenues vert armée ».
Réfugiés. Menacés
par la bande de Remenabila, les autochtones de la vallée de Manampanihy
(regroupant les villages de Ranomafana, Bevoay, Enaniliha, Mahaly,
Ampasimena, Fenoarivo) fuient vers les grandes villes, surtout à
Tolagnaro. « Ne revenez plus ici, sinon vous mourrez tous ! »
auraient menacé les hommes de Remenabila. La panique s’est emparée des
villageois. Ces « milices armées » raflent tout sur leur passage, même
les ustensiles de cuisine. D’après Razafindranoro Pâquerette, présidente
de l’association des femmes de Ranomafana, « en deux mois, les malaso ont volé plus de 3000 zébus et une vingtaine de tonnes de riz ». Arrivés
à Fort Dauphin, les 896 réfugiés, composés en majorité de femmes et
d’enfants, sont placés provisoirement au Lycée Paul, où ils sont pris en
charge par les membres de la Croix Rouge locale.
26 juin . Le
week-end dernier, le Premier ministre Omer Beriziky et quelques membres
du gouvernement se sont rendus à Esira, pour s’informer et rassurer la
population locale « Le pouvoir fera tout pour arrêter ces malfaiteurs. Ils seront punis selon la loi. » a
promis le PM. Hier, la délégation gouvernementale a octroyé 3 tonnes de
riz, et une importante somme d’argent aux réfugiés. Les militaires
survivants de l’embuscade de Befotaka ont également reçu leur part.
Rassurés par cette descente des autorités, les réfugiés espèrent
retourner dans leurs villages respectifs avant le 26 juin, et demandent
en même temps l’installation permanente d’une brigade de la gendarmerie
dans chaque commune.
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