Monday, June 18, 2012

Befotaka – Amboasary Sud : Le repaire de Remenabila encerclé, les corps des 4 militaires introuvables 896 villageois ont pris la fuite

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Lundi, 18 Juin 2012 
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Au moins un effectif de 150 militaires a été envoyé dans la région d’Esira, district d’Amboasary Sud pour la sécurisation de la zone et l’arrestation de la bande de « dahalo ».
3 généraux. Les faits : samedi 9 juin, vers  8h du matin, 50 hommes de la CSI (Compagnie de Sécurité Intérieure) Sakaraha partent en mission à Iabohazo (Befotaka – Amboasary Sud). Objectif: démanteler un réseau de « dahalo » mené par le tristement célèbre Remenabila.  Mais au niveau de Bekolintsa, à deux jours de marche d’Esira, la localité la plus proche, une brigade de 25 hommes, tombe dans une embuscade des « malaso ». Après cinq heures de combat, six hommes de la compagnie sont tués.
4 disparus. Récupérés par les malfaiteurs, leurs corps restent jusqu'à présent introuvables. Au moins, 15 militaires ont survécu, dont six blessés par balles. Quatre autres sont encore portés disparus. Sans tarder, l’Etat a déployé une centaine d’hommes de l’EMMO-NAT (Etat-Major Mixte Opérationnel) pour capturer Remenabila et sa bande. 3 généraux, en l’occurrence, Tatanjaka Martin, Manakay Augustin et Iavizara sont à la tête du commandement de ces militaires. La mission s’annonce difficile, puisque cette zone est très enclavée et Remenabila utilise des boucliers humains pour se protéger.
Force. «Nos éléments sont partis de Farafangana, d’Ihorombe et d’Esira. Ils sont actuellement en progression vers Iabohazo, le repaire de Remenabila et ses hommes. Afin d’éviter un affrontement sanglant, nous essayerons jusqu’à la dernière minute de convaincre les bandits de se rendre. Dans le cas contraire, nous serions obligés de recourir à la force. », nous explique le Général Randrianazary, Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie. Les militaires sont guidés par un avion léger et un hélicoptère, déployés spécialement pour cette mission. Selon les dernières informations du poste de commandement d’Esira, la zone est actuellement et entièrement encerclée. Les militaires débarqueront sur les lieux, au plus tard mardi, c’est-à-dire demain.
Témoignage. Le Gendarme Principal de 2ème classe (GP2C) Romain Bonheur, l’un des survivants de cet accrochage à Befotaka  apporte son témoignage sur cette mission périlleuse.  "C’était une prise de risque professionnel, entièrement assumé, et non une erreur de manœuvre, précise-t-il d’emblée. Avant de continuer que « une fois arrivés  à Bekolintsa vers 11 heures, on a demandé à quelques villageois le repaire de Remenabila. Des hommes se sont portés volontaires pour nous indiquer le chemin, mais en un battement de cils, l’un d’entre eux a sorti son fusil et a tiré sur l’adjudant, notre chef d’élément. Puis, ça tirait de partout, de tous les côtés. [...] On s'est caché dans les buissons et c'est là que tout a commencé. Un groupe de « dahalo » nous tirait dessus. L’accrochage a duré au moins cinq heures".
Armes. Moins nombreux que le camp d’en face, les militaires se sont repliés, tout en ripostant. Après des heures de combat, les soldats se sont dispersés dans la forêt de ce coin perdu. Quatre d’entre eux ne sont pas encore arrivés au poste de commandement d’Esira, jusqu’à hier. Les blessés ont été évacués d’urgence à Tolagnaro et à Antananarivo. D’après le GP2C Rabefanaterana Gasman, « les hommes de Remenabila ont utilisé des fusils semi-automatiques (FSA), des kalachnikovs, ainsi que des fusils mitrailleurs et autres fusils de chasse. La plupart d’entre eux portent des tenues vert armée ».
Réfugiés. Menacés par la bande de Remenabila, les autochtones de la vallée de Manampanihy (regroupant les villages de Ranomafana, Bevoay, Enaniliha, Mahaly, Ampasimena, Fenoarivo) fuient vers les grandes villes, surtout à Tolagnaro. « Ne revenez plus ici, sinon vous mourrez tous ! » auraient menacé les hommes de Remenabila. La panique s’est emparée des villageois. Ces « milices armées » raflent tout sur leur passage, même les ustensiles de cuisine. D’après Razafindranoro Pâquerette, présidente de l’association des femmes de Ranomafana, « en deux mois, les malaso ont volé plus de 3000 zébus et une vingtaine de tonnes de riz ». Arrivés à Fort Dauphin, les 896 réfugiés, composés en majorité de femmes et d’enfants, sont placés provisoirement au Lycée Paul, où ils sont pris en charge par les membres de la Croix Rouge locale.
26 juin . Le week-end dernier, le Premier ministre Omer Beriziky et quelques membres du gouvernement se sont rendus à Esira, pour s’informer et rassurer la population locale  « Le pouvoir fera tout pour arrêter ces malfaiteurs. Ils seront punis selon la loi. » a promis le PM. Hier, la délégation gouvernementale a octroyé 3 tonnes de riz, et une importante somme d’argent aux réfugiés. Les militaires survivants de l’embuscade de Befotaka ont également reçu leur part. Rassurés par cette descente des autorités, les réfugiés espèrent retourner dans leurs villages respectifs avant le 26 juin, et demandent en même temps l’installation permanente d’une brigade de la gendarmerie dans chaque commune.

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