Tuesday, June 05, 2012

Tête-à-tête Ravalomanana - Rajoelina à Tana cette semaine

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Mardi, 05 Juin 2012 
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Il appartiendra au médiateur Joaquim Chissano et au vice-ministre Marius Fransman de déterminer dans les jours qui viennent l’endroit et la date de ce rendez-vous.
Quatre capitales figurent dans la liste des endroits susceptibles d’accueillir le tête-à-tête Ravalomanana- Rajoelina tel qu’il est ordonné par les chefs d’Etat de la SADC qui ont tenu un sommet extraordinaire à Luanda vendredi dernier. Il s’agit d’Antananarivo (Madagascar), Luanda (Angola), Pretoria (Afrique du Sud) et Maputo (Mozambique). Ces quatre capitales sont déjà inscrites dans les annales de la résolution de la crise malgache. Outre l’endroit qui va abriter cette rencontre cruciale ou au sommet (c’est selon), la date du rendez-vous reste également à déterminer. Pour répondre à ces deux questions qui attendent de réponses de la part du médiateur Joaquim Chissano et le vice-ministre sud-africain, Marius Fransman, les partisans de l’ancien président Marc Ravalomanana ont proposé Antananarivo cette semaine. Hier au Magro, un CT de la mouvance Ravalomanana est allé jusqu’à déclarer : «Si ce sera à Antananarivo à la fin de cette semaine, le président Marc Ravalomanana a besoin de rentrer samedi. Nous devons nous y préparer dés maintenant. » A en croire les différents discours qui ont été prononcés hier au Magro, les différentes commissions chargées de préparer le retour de Marc Ravalomanana seront mises en place dès aujourd’hui.
Accord dans un accord. Interrogé sur le lieu et la date du tête-à-tête, le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo a adopté une attitude prudente en se contentant de répondre : « Le lieu et la date de la rencontre restent à déterminer. » Par contre, le président du Congrès de mettre les points sur les « i » : « La SADC n’aura plus à demander l’avis de qui que ce soit sur l’opportunité de cette rencontre. C’est un ordre. Je tiens cependant à préciser que la rencontre entre les deux principaux protagonistes de la crise ne sortira pas du cadre de la Feuille de route. Pour la mouvance Ravalomanana, il ne s’agira pas de remettre en cause la Feuille de route. Par contre, les deux personnes vont se pencher sur les questions en suspens quant à la mise en œuvre de cette Feuille de route. Un accord dans un accord serait possible. » Le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana de rassurer ensuite les autres signataires de la Feuille de route qui ne pourraient pas participer à ce tête-à-tête : « Les autres entités signataires de la Feuille de route restent dans le système. Seulement, les deux principaux protagonistes ont besoin de s’entendre sur certaines questions qui les concernent particulièrement. Après, les autres y adhèrent. Il ne s’agit pas d’un retour à la case départ. »
4 semaines après. Lors du dernier Conseil des ministres auquel les membres du gouvernement issus de la mouvance Ravalomanana ont assisté, le vice-premier ministre chargé de l’Economie et de l’Industrie, Botozaza Pierrot, a directement interpellé le président Andry Rajoelina sur la nécessité de ce tête-à-tête. Car selon ce membre du gouvernement, le bras de fer entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina se trouve à l’origine de la crise interminable actuelle. Le président Andry Rajoelina n’a pas immédiatement réagi à cette interpellation. Quatre semaines après, les chefs d’Etat de la SADC confirment l’urgence de cette solution qui ne semble pas plaire à ceux qui veulent prolonger en leur faveur la transition. Quoi qu’il en soit, les pro-Ravalomanana ont salué hier au Magro la décision de la SADC. Ils ont encore confirmé que la clé de la sortie de crise se trouve entre les mains de ces principaux protagonistes de la crise et non ailleurs, faisant ainsi allusion au mouvement de contestation actuellement dirigé par les deux animateurs de la « Free FM », Lalatiana Rakotondrazafy et Fidèle Razara Pierre. « A force de dénigrer le président Marc Ravalomanana, ce mouvement s’essouffle », a affirmé la congressiste Fanja de la mouvance Ravalomanana.
Unanimité. Jusqu’ici, aucun des dirigeants politiques membres des entités signataires de la Feuille de route s’opposent à la tenue de ce tête-à-tête entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Les réactions sont conciliantes : « On ne voit pas le pourquoi de dire non si c’est pour trouver la solution à la crise. » Même les plus extrémistes de la mouvance Rajoelina, pour ne citer que l’association des Victimes du 07 Février (AV7) approuve la décision de la SADC. Peut-être pour la simple raison que la crise a trop duré et qu’il est temps d’y mettre fin. Seuls ceux qui n’ont pas signé la Feuille de route trouvent inopportune la décision des chefs d’Etat de la SADC. Ces derniers optent pour la formule : « Ni Ravalomanana, ni Rajoelina ». Une formule qui annonce un nouveau coup d’Etat que la communauté internationale n’acceptera jamais. Pour cette communauté internationale, il faut appliquer en intégralité la Feuille de route pour permettre la tenue d’élections libres, transparentes, crédibles et démocratiques à Madagascar. Hors de cette Feuille de route, point de salut.
RAJAOFERA Eugène.

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