Sunday, June 03, 2012

Rencontre avec Ravalomanana: Andry Nirina Rajoelina lâche du lest.


Le président de la Transition au salon du tourisme, hier,  au Carlton. (Photo : Mamy Mael)
Le président de la Transition au salon du tourisme, hier, au Carlton. (Photo : Mamy Mael)
Le président de la Transition et l'ancien président Marc Ravalomanana ouvrent la voie à une possibilité de rencontre. Les principaux protagonistes de la crise vont dialoguer.
L'idée fait de nouveau son chemin. Andry Rajoelina, président de la Transition et l'ancien chef de l'État Marc Ravalomanana ont tous deux fait savoir leur disposition à discuter ensemble.
« Je ne trouve pas d'inconvénient à un éventuel dialogue [avec Marc Ravalomanana] si cela apporte du bien au pays », a indiqué l'homme fort de la Transition à Anosy hier après-midi, en marge de la visite du Salon international du tourisme. « Pour l'instant, je n'ai pas l'écho d'une telle lettre », a-t-il poursuivi.
Andry Rajoelina a ainsi répondu à une question relative à la proposition formulée par Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud. Ce dernier avait indiqué qu'il est « prêt à répondre à Andry Rajoelina à tout moment, n'importe où, pour parvenir à un accord sur les questions en suspens ». Proposition qu'il avait faite dans une lettre adressée à Tomaz Salomao, secrétaire exécutif de la Com­munauté de développement de l'Afrique australe (SADC) le 27 mai.
La déclaration du président de la Transition donne un peu plus de corps à une autre annonce qu'il avait faite après sa rencontre avec Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, le 18 mai. Il avait indiqué qu'il est « prêt à discuter pour rétablir la paix » et avait fait part de son « ouverture dans le cadre de ce que l'on appelle « fihavanana » pour rétablir la paix à Madagascar », tout en réaffirmant que « tout ce qui est question juridique est clos », sur le cas de l'ancien Président.
Les deux déclarations notent un changement de la position du président de la Transition. Marc Ravaloma­nana avait déjà fait part de sa proposition d'une rencontre entre eux, formulée par l'ancien président mozam­bicain Joaquim Chis­sano, ancien médiateur à la crise, lors du déplacement d'Andry Rajoelina à Maputo en avril 2011.
Questions pendantes
Mais ce dernier avait décli­né l'invitation déclarant qu'il « n'était pas disponible ». « La dernière fois que le président de la Transition était prêt à me rencontrer sous la forme d'un dialogue en tête-à-tête était en avril 2010 à Pretoria », avait rappelé l'ancien Président dans sa lettre.
De là à interpréter ce revirement comme étant les résultats des rencontres d'Andry Rajoelina avec le SG des Nations unies, puis avec Eduardo Dos Santos, président angolais et de la SADC, il n'y a qu'un pas. Joao Honwana, directeur de la division Afrique I (australe et orientale) au département des Affaires politiques des Nations unies, avait soutenu la nécessité d'un règlement des questions politiques pendantes à la crise avant les élections.
L'expression d'une volon­té conciliante des principaux protagonistes à la crise ne semble pas fortuite. Celle-ci intervient au moment du Sommet de la SADC à Luanda pour examiner la mise en œuvre de la Feuille de route. Les deux derniers communiqués de la Troïka, organe de coopération du bloc économique régional, déploraient une « impasse » sur la situation politique et avaient brandi des sanctions contre ceux qui entravent la mise en œuvre du document censé gérer la transition.
Me Hanitra Razafima­nantsoa, vice-présidente du Conseil supérieur de la transition, pense que « la rencon­tre devrait être organisée incessamment s'il y a vraiment une réelle volonté allant dans ce sens ». « L'initiative appartient au président de la Transition dans la mesure où le président Ravalomanana avait fait part de sa disponibilité pour le rencontrer à tout moment et n'importe où », rappelle la membre de la mouvance de l'ancien Président.
La question qui se pose concerne l'entité qui pourrait organiser la rencontre. La vice-présidente de la Chambre haute n'est pas contre une initiative conjointe du Conseil œcuménique des églises chrétiennes et du « Raiamandreny Mijoro », association regroupant des personnalités considérées comme les anciens, ou bien de la SADC.
Les Raiamandreny Mijoro ont exprimé leur disposition à organiser une telle rencontre. « Mais cela ne dépend pas entièrement de nous », a toutefois fait remarquer le pasteur Paul Ramino, président de l'association, hier matin à Ankadivato.
Iloniaina Alain

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