Tuesday, May 05, 2009
Vista, Windows7 et la crise...
Ce n'est pas un lancement comme un autre. Microsoft prépare la commercialisation de Windows 7, son nouveau système d'exploitation pour PC, qui va remplacer l'actuelle version, Vista. Une première ébauche avait été diffusée aux développeurs début 2009. Mardi 5 mai, une seconde mouture pourra être téléchargée librement sur le site Web de Microsoft, une façon pour le groupe américain de tester la satisfaction du public. La date de mise en vente de la version finale n'est pas encore arrêtée, mais les professionnels tablent sur fin 2009.
Pour le premier éditeur mondial de logiciels, fondé en 1975 par Bill Gates et Paul Allen, l'enjeu est considérable. Le système d'exploitation ("operating system", OS), ce logiciel qui permet de faire tourner des applications (traitement de texte, etc.) sur un ordinateur, c'est son produit phare. Celui qui, avec la gamme MS-DOS dans les années 1980, puis Windows à partir du milieu des années 1990, a assuré sa fulgurante ascension et un quasi-monopole planétaire.
Microsoft s'est diversifié ces quinze dernières années, avec le lancement de la suite bureautique Office, des logiciels professionnels (SQL Server), des jeux vidéo (Xbox 360) et des services en ligne (portail MSN). Mais les ventes de Windows représentent encore un quart du chiffre d'affaires et surtout la moitié des profits du groupe.
Avec Windows 7, il s'agit de faire oublier l'échec relatif de Vista, lancé début 2007. Cet OS était censé pallier les failles de sécurité de Windows XP. Mais à sa sortie, Vista s'est révélé très gourmand en ressources informatiques (démarrage des PC trop long, batteries se déchargeant trop vite...).
Côté grand public, Microsoft a limité les dégâts. "Nos clients redoutent les problèmes de compatibilité de leur OS avec d'autres applications ou machines, Windows les rassure", selon Daniel Trachino, directeur de la division grand public chez Acer France.
Microsoft a quand même pâti, courant 2008, du succès des mini-PC, ces ordinateurs à bas prix servant surtout à se connecter sur Internet. Vista étant trop lourd et trop coûteux pour ces machines, elles ont d'abord été vendues avec l'OS "libre" et quasi gratuit Linux.
Pour éviter d'être exclu de ce marché, Microsoft a dû ressortir une version de Windows XP adaptée. Aujourd'hui, il a rattrapé son retard. "Les mini-PC tournant sur Linux pèsent moins de 15 % des ventes", selon Annette Jump, du cabinet Gartner.
LE DANGER GOOGLE
Dans les entreprises, en revanche, l'adoption de Vista a été beaucoup plus lente. "Non seulement l'OS avait mauvaise presse, mais en plus, la situation économique s'est détériorée peu après son lancement et beaucoup de décisions d'adoption ont été repoussées", explique Mme Jump. "Beaucoup de PC d'entreprises tournent encore sous Windows XP", selon Mathieu Poujol, du cabinet PAC.
Pour l'instant, les premiers retours sur Windows 7 sont bons. C'est la fin de la course à la puissance au profit de l'économie et de l'ergonomie. "Il occupera 10 % de ressources de moins que Vista", promet Arnaud Lambert, responsable marketing chez Microsoft.
La principale menace pour Windows 7, c'est la baisse des ventes de PC liée à la crise. Au premier trimestre 2009, elles ont reculé de 7,1 % en volume, selon le cabinet IDC. Microsoft a prévu une version de Windows 7 pour mini-PC, les seules machines dont les ventes devraient croître cette année. Mais ce sera aux dépens de ses marges.
Autre danger pour Microsoft, Android, l'OS de Google, initialement conçu pour les téléphones. L'éditeur est déjà confronté à la concurrence de Linux et de Mac OS (d'Apple), mais ces deux types d'OS se cantonnent au marché des entreprises pour le premier et aux ordinateurs haut de gamme pour le second. Gratuit, Android pourrait séduire les constructeurs d'ordinateurs, pour équiper les mini-PC. En juin, le chinois Skytone commercialisera un mini-PC tournant sur Android. "Nous testons Android", confirme aussi Olivier Gillet, directeur marketing chez Hewlett-Packard, premier constructeur d'ordinateurs au monde.
Cécile Ducourtieux
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