Friday, May 22, 2009
Une nouvelle ruée vers l'or
La commune de Belambo abrite une mine d’or exploitée dans les années 80. La découverte au mois de mars d’un nouveau filon attire des milliers de gens.
Le paysage a une forte ressemblance avec celui de la mine de saphir d’Ilakaka. Des amoncellements de terre un peu partout témoignent de l’existence de nombreux trous creusés par les chercheurs d’or.
Les mineurs utilisent une technique inspirée de celle des chercheurs de saphir, en creusant des puits très profonds jusqu’à 30 mètres pour atteindre le filon. De là partent plusieurs dizaines de mètres de galeries souterraines pour permettre de remonter la terre contenant le précieux métal vers la surface et la tamiser. Un travail extrêmement risqué car les galeries risquent de s’effondrer à tout moment.
« Pour l’instant, il a eu un seul accident grave depuis que la ruée à débuté au mois de mars. Heureusement, il n’y a pas encore eu de mort », déclare Richard Ranaivoson, habitant du village voisin d’Ambatofotsy.
Le gramme à 50 000 ariary
Les mines de Belambo datent déjà du milieu de 1980. Mais depuis qu’une compagnie étrangère y a effectué de nouvelles prospections l’année dernière, elles revivent. Dès que les étrangers sont partis, les habitants du voisinage sont revenus creuser. Les nouvelles se sont très vite répandues dans les alentours, jusqu’à 60 kilomètres.
Des milliers de gens sont déjà venus. Les hommes creusent et remontent la terre tandis que les femmes font le tamisage. « Il faut trois jours pour six hommes pour atteindre le filon à 30 mètres », témoigne Rakoto en guettant avec anxiété la couleur jaune de l’or, grâce au reflet du soleil sur le tamis. Ces trois jours de dur travail risquent d’être vains. Il faut beaucoup de chance pour trouver le précieux métal. D’ailleurs, beaucoup ont préféré se reconvertir dans le petit commerce.
Les graines de paddy servent d’unité de pesage de la poudre d’or à Belambo. L’équivalent du poids d’une graine coûte entre 500 et 600 ariary. Difficile de faire l’équivalence en grammes, mais ont peut deviner aisément que ce sont les intermédiaires qui ramassent le plus gros du bénéfice.
Le prix d’achat des bijoutiers à Ambatolampy, à une douzaine de kilomètres, est de 50 000 ariary le gramme. Les mineurs n’ont pas le temps d’y aller. Pour beaucoup, c’est une activité de subsistance. Ils doivent rentrer au village le soir avec ce qu’ils gagnent, généralement entre 7000 et 10 000 ariary pour une journée de travail.
C’est de bouche à oreille que les visiteurs apprennent de la façon la plus inattendue l’existence d’une mine d’or à Ambatoaranana, commune de Belambo située à une dizaine de kilomètres de la RN 7, en bifurquant vers l’est à l’entrée d’Ambatolampy.
Une zone surtout connue comme étant agricole et fertile comme le sont la plupart des vastes étendues de plaines de cette région du Vakinankaratra. La route en terre très poussiéreuse et pleine de nids de poule qui y mène ne laisse même pas deviner l’existence d’une richesse dans une zone cachée à hauteur d’une colline.
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