“Je suis parti en France pour suivre une formation professionnelle, le contexte à l'extérieur exige des diplômes pour pouvoir contracter”, souligne Rossy pour expliquer son départ en mars 2002. Il a ainsi obtenu sa licence d'entrepreneur en spectacle. Il a participé à divers festivals, fait la tournée du Fihavanana avec Sareraka, et sorti l'album “Gasikara”. Ensuite, il a monté un projet visant à narrer des contes à des enfants, “I Manga”, à raison de trois dates par semaine pour 50 représentations, touchant 500 enfants à chaque apparition.
« Le faiseur de spectacles »
Car si on connaît de Rossy l'artiste, l'auteur-compositeur qui a créé des chapelets de tubes, on se souvient aussi de l'organisateur événementiel qui a fait rêver les Malgaches par des concerts, des spectacles, et surtout des cérémonies de grandes rencontres internationales, inégalables, qui s'imprègnent dans l'histoire du show biz pour encore très longtemps.
“On a organisé des grands événements, mais ce qu'on a fait était vraiment très amateur. On a eu de la chance parce qu'il n'y a pas eu d'incidents majeurs. Les scènes étaient instables, les lumières étaient mal placées et le décor en tissu pouvait facilement brûler… mais avec le recul, et maintenant que j'ai appris ce métier, je peux affirmer que ce qu'on peut faire sera encore plus grandiose. Et de toute façon, si on pouvait faire ça avec les moyens du bord, on ne peut que faire mieux”.
Cependant, Rossy n'a pas encore avancé de date pour un éventuel concert. Son bref passage au pays a surtout été un pont entre lui, sa famille et ses racines. Et même si l'accueil a été chaleureux, encourageant pour l'artiste, il n'ose pas encore se montrer. “J'ai déjà du mal à sortir de chez moi, la foule est en liesse et se précipite vers moi. Peut-être qu'il faudrait un régiment entier pour me protéger”, lance-t-il sur une note d'humour. En ajoutant que la reprise de ses titres par les jeunes chanteurs d'aujourd'hui l'a profondément touché.
Volontairement évasif sur les évènements de 2002, Rossy est pourtant revenu avec un message clair sur son départ et sur son bref retour au pays : «J’ai quitté Madagascar en mars 2002, je n’ai rien vu de la crise. Je suis parti sans aucun problème, je rentre aussi sans problème.» Un exil qui lui a laissé le temps de prendre du recul sur les cinq dernières années : «Je me rends compte qu’il y avait un fossé entre les rumeurs qui circulaient dans le pays et les choses qui se sont réellement déroulées.» Aujourd’hui, Rossy a fait un virage en épingle et laisse même un avant-goût d’un prochain Tapolaka Glady. En effet, pour le roi du bal kabôsy, «2002, c’est du passé. Sans regret !»
Et c’est aussi avec de nouveaux principes que Rossy entend continuer sa carrière : «Maintenant, je me consacre entièrement à mon métier d’artiste, ce pourquoi je suis fait.» Une nouvelle vision qu’il entend appliquer au pied de la lettre : «Je ne m’occuperai plus des autres. A une époque, j’étais partout. Les uns et les autres avaient des soucis, je me chargeais de leur trouver un avocat, je me débrouillais pour leur venir en aide. Et voilà qu’en 2002, je me retrouve seul, sans personne pour me prêter main-forte. C’est fini cette époque où je me donnais à fond pour les autres…»
Et puis, après deux semaines de cache-cache dans la capitale, un voyage à Analalava pour des raisons familiales et pour un tournage (d'une biographie, dit-on), Rossy se montre enfin en public, ou plutôt devant la presse. C'était hier dans la soirée, à l'Arabesque (ex-la Plage) à Betongolo.
C'était l'euphorie totale. Devant un parterre de sympathisants, d'artistes, d'organisateurs de spectacles, des membres de sa famille et de journalistes (toutes rubriques confondues : politique, économie, faits divers), Rossy a été accueilli en véritable star. Tout le monde a voulu se faire prendre en photo avec lui. La séance a duré environ une demi-heure.
Et puis est venue la grande nouvelle. Un nouveau Dvd intitulé “Ino vaovao ?” (Quoi de neuf?) regroupant onze morceaux sur des images datées de 1997, en passant par les tournées nationales depuis 2002, jusqu'au dernier clip sorti il y a quelques mois. Et là, c'est un voyage fascinant, avec surtout la glorieuse cérémonie d'ouverture des Jeux de la francophonie de 1997, quand le gigantisme du père de Tapôlaky glady a marqué à l'univers du spectacle à Madagascar.
Un concert en vue ? Oui, mais pas pour le moment. "Je suis en phase de pourparlers avec les “grandes personnes du pays", et ce ne sera possible que quand j'aurai l'esprit vraiment tranquille", a précisé Rossy. Tôt ce matin, l'artiste s'est envolé vers Paris.
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