Saturday, May 19, 2007

Réparer sa voiture à moindre frais : voici quelques adresses utiles à Madagascar

«Il n’y a pas de sot métier», dit le dicton. Avec leur sens aigü de la création et leur impétueuse volonté, les bricoleurs malgaches impressionnent les étrangers habitués aux pièces et produits d’origine. Allant de la confection de divers accessoires, en passant par les réparations et les adaptations de moteur, jusqu’au retapage de carrosseries, les Malgaches se trouvent parmi les grands en matière de «système D». Des petits métiers qui nourrissent leurs hommes. Aucun diplôme n’est nécessaire, certains ont été formés dans le tas, en commençant comme de simples apprentis. Ils arpentent les coins et recoins de la capitale, proposant leur service, pour le bonheur de leurs clients, dans des petits ateliers chargés de tout et de rien.



Un atelier à ciel ouvert

Parmi eux, Rapasy, ancien paysan, qui a fui la campagne en 1998 pour se rendre dans la capitale. Cet exode l’a conduit à Anosizato, près de la gare routière «Fasan’ny Karana». Là, il a construit avec trois membres de sa famille un atelier à ciel ouvert où il fabriquait des accessoires automobiles à base de caoutchouc comme des joints d’étanchéité, des silentblocs, des pattes-moteurs et des pattes-boîtes.

«Le départ était un peu dur. Nous avons commencé avec des petits gadgets comme des bracelets mais voyant qu’on pouvait améliorer, nous avons essayé de confectionner des joints. La demande s’était accrue alors nous avons exploité au maximum ces atouts. Progressivement, nous avons réussi à attirer pas mal de clients», a-t-il expliqué.

Un client fidèle de Rapasy témoigne. «Ici, c’est moins cher qu’aux magasins. De plus, je n’éprouve pas de difficultés à avoir ce dont j’ai besoin. Auparavant, il m’a fabriqué des pattes-boîtes qui m’ont entièrement satisfait. Là, j’ai commandé des joints d’étanchéité pour mon camion».

Avec leur rudimentaire tour manuel, Rapasy et son ami transforment les pneus usagés des gros engins en des pièces, avec des précisions au dixième de millimètre près.




Raedy, un apprenti devenu spécialiste en carburateur



Edmond Célestin Rakotonirina communément appelé Raedy, a commencé comme apprenti mais a réussi à percer le marché en combinant l’effort et la volonté. Marié et père de quatre enfants, il est resté dans la réparation de carburateurs et la mise au point des allumages depuis une dizaine d’années. Actuellement, aucun carburateur n’a de secret pour lui. Dans son petit atelier (Atelier Ezaka) sis à Andravoahangy, près du collège Saint-Antoine, Raedy reçoit quotidiennement environ 4 à 5 clients. Il a déclaré avoir ses petites astuces à lui, des astuces qu’il garde jalousement secrètes. «Réparer, nettoyer et régler. Je n’ai que ça comme devise car il y va de la satisfaction de mes clients et de l’avenir de ma famille», s’exprime Raedy.

Maminiaina Rarivoson, un transporteur à Andravoahangy, se déclare satisfait de la prestation de Raedy. «Jusqu’ici, je suis satisfait de son service. Aujourd’hui, je suis là car ma voiture commence à consommer trop d’essence».




Les fissures se réparent



Ne vous précipitez pas à jeter les vitres de votre voiture qui ne représentent que des petites fissures. Il y a toujours des solutions. Avec ses 10 ans d’expérience derrière elle, la société Car Center vous réparera en un rien de temps la fissure sur votre pare brise, à raison de 48.000 ariary par 10 centimètres. La réparation consiste à injecter une résine spécifique incolore qui pénètre dans la fissure. Grâce à ce procédé, le produit va se solidifier et donnera un nouvel aspect à votre pare-brise. Mais n’attendez pas trop longtemps pour vous décider, sinon les salissures laisseront des traces indélébiles.




Les amortisseurs et leur secret



«Mieux vaut avoir une voiture dépourvue de frein que d’amortisseurs. Et ce pour la simple et la bonne raison qu’une voiture aux amortisseurs défectueux ne tient pas la route. Curieusement, bon nombre de gens risquent leur vie en utilisant des voitures aux amortisseurs défectueux». La déclaration est de Lihé dit Nini, spécialiste en amortisseur et propriétaire du garage Autochoc d’Antaniavo-Antanimena.

En 1998, un technicien en amortisseurs lui a dispensé, avec trois autres collègues, une formation sur la réparation des pièces et outils à système hydraulique tels les amortisseurs, les vérins et les criques. «Au début, nous n’étions que deux à avoir réparé des amortisseurs dans la capitale puis au fil du temps, des petits réparateurs ont surgi de partout. Bon nombre d’entre eux ne sont autres que nos anciens employés. Voilà pourquoi je n’ai pas trop de soucis pour la concurrence. Il n’y a que les gens de classe moyenne qui viennent ici mais il y a aussi les députés, les ministres, ainsi que les ‘vazaha’ du fait qu’ils ont du mal à trouver des amortisseurs ‘d’origine’ chez les concessionnaires. D’autant plus que mon tarif est compétitif par rapport aux autres. Il varie entre 10.000 et 30.000 ariary», a-t-il lâché.

Toujours d’après Nini, les amortisseurs à gaz et à l’huile sont toujours réparables tant que les dégâts ne sont pas trop graves.




Des produits qui n’ont rien à envier aux originaux



Sortant de l’Institut national de promotion et de formation en qualité de spécialiste en carrosserie et peinture, Herilala Rakotoasimbola s’est orienté vers la confection et la réparation de pare-choc, de calendre, d’aileron et de tableau de bord, ainsi que de divers kits tuning pour tous types de voiture, dans son atelier à Andrefan’Ambohijanahary.

N’ayant pas de ressources financières complémentaires, il s’est consacré entièrement à ce métier depuis bientôt 11 ans. Utilisant comme matières premières des fibres de verre, de la résine, du catalyseur et de l’octoate, Hery, comme on l’appelle, arrive à réaliser des pièces qui n’ont rien à envier aux neuves. «Nous formons nous-mêmes nos moules. Il suffit que le client propose le modèle ou la photo et nous faisons le reste, de la conception à la réalisation, jusqu’à la peinture. Cela ne prend que quelques jours, une semaine tout au plus», a expliqué Hery.

Défiant toutes sortes de concurrence, Hery et ses six journaliers s’appuient principalement sur la qualité de leur service. «Tant que je ne suis pas satisfait, je ne livre jamais le produit. De plus, à ma connaissance, parmi la horde de concurrents dans le métier qui pullulent dans la capitale, nous sommes les seuls à proposer des garanties à la clientèle. Grâce à cela, de plus en plus de gens viennent chez nous chaque jour», a-t-il ajouté.

«Comme pour toute autre petite et moyenne entreprise semblable à la mienne, le coût exorbitant des outils sur le marché est un grand obstacle pour son essor. Néanmoins, je suis actuellement à la recherche d’un endroit plus spacieux et accessible en voiture car je compte bien étendre mon activité», a terminé Hery.

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