"Les risques pour les perspectives (de croissance) ont diminué, mais les prix de l'énergie, élevés et volatils, restent un sujet d'inquiétude et nous resterons vigilants", a prévenu le G8.
Pour Rodrigo Rato, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), "les anticipations d'inflation sont primordiales pour l'évolution de la croissance mondiale". Or les prix de l'or noir alimentent la hausse des prix et incitent les banques centrales (BCE, Banque d'Angleterre) à relever leurs taux d'intérêt, risquant ainsi de freiner l'activité économique.
Depuis des semaines, les cours sont tirés par la faiblesse du niveau des stocks d'essence aux Etats-Unis à la veille des grandes migrations des automobilistes, qui débute fin mai.
Jamais autant de raffineries (BP, Valero, ConocoPhillips, Murphy Oil...) n'ont été arrêtées pour incident ou maintenance, et jamais l'écart qui se creuse entre les prix du brut et ceux de l'essence (Le Monde du 12 mai) n'a été aussi élevé depuis la fin des années 1980.
Les inquiétudes des opérateurs sont renforcées par les violences persistantes dans le sud du Nigeria depuis l'élection présidentielle d'avril. Un quart (800 000 barils par jour) de la production du 6e exportateur mondial d'or noir est ainsi soustrait au marché. Or ce pétrole facile à transformer en essence est très recherché par les compagnies de raffinage.
Les prix du pétrole sont repartis à la hausse fin de la semaine dernière. Le prix du baril s'accroche aujourd'hui au plafond symbolique des 70 dollars, un cours qu'on n'avait plus vu depuis huit mois. La raison de cette hausse est classique, elle est le résultat de la peur.
Une peur liée aux problèmes de raffinage aux Etats-Unis et puis l'autre peur, c'est celle qui constate que les réserves d'essence sont très bas en cette saison et cela toujours pour les Etats-Unis. Si vous ajoutez à cela le fait que d'ici quelques semaines, c'est la grande saison des transhumances automobiles, vous avez un cocktail détonant et qui explique à lui seul ce baril à quasi 70 dollars.
La peur n'est pas la seule variable qui joue dans le monde pétrolier, il y a aussi les rumeurs et la dernière en date voudrait qu'une fusion entre le groupe Shell et BP soit imminente. Un mariage qui serait sans doute inacceptable sur le plan géopolitique mais aussi un mariage qui a l'art d'intéresser les investisseurs à la recherche de plus-values.
En effet, si le raisonnement des analystes de la banque ABN AMRO est juste, il faudrait rapidement acheter des actions SHELL pour profiter d'une éventuelle fusion. Sans doute, mais il faut aussi garder à l'esprit que cette fusion ne sera pas une promenade de santé si elle se fait.
Pour quelle raison ? La première, la plus évidente, c'est que l'un des mariés, en l'occurrence BP, n'a pas bonne presse en ce moment et notamment aux Etats-Unis. Le Congres américain qui n'est pas de nature anti capitalistes, vient d'épingler le pétrolier britannique pour avoir négligé la sécurité et donc d'avoir pollué une partie de l'Alaska en 2006. En clair, BP a voulu faire des économies sur ses investissements anticorrosion. Le problème, c'est que faire des économies de bout de chandelles quand on gagne 106 milliards de dollars de profit entre 1999 et 2005, cela fait plutôt désordre.
Le moins que l'on puisse dire est que cela n'est pas bon pour l'image de cette société, une image qu'elle a essayé de redorer en s'impliquant dans des programmes verts. Mais là encore, sa tentative de reverdir son image a été un échec total, reste à voir si cela aura un impact sur une éventuelle fusion,...
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