Sunday, May 20, 2007

La relation sino-africaine fait peur aux occidentaux.

L'Afrique sub-saharien
Le développement économique de l'Afrique a été au centre des discussions au sommet du G8, réuni samedi 19 mai à Potsdam. Les huit pays les plus industrialisés se sont notamment inquiétés du processus de réendettement de certains pays ayant bénéficié d'un effacement de leur dette multilatérale auprès du FMI et de la Banque mondiale et ont appelé de leurs vœux la création d'une "charte internationale du prêt responsable" pour éviter les dérapages.

La responsabilité de la Chine, alléchée par les formidables ressources naturelles du continent, a été pointée du doigt. De façon implicite dans un communiqué où les ministres des finances du G8 ont indiqué chercher "à impliquer d'autres parties, dont le G20", un forum incluant pays riches et grandes économies émergentes, parmi lesquelles figure la Chine.

Et de façon tout à fait explicite, par la voix de l'Allemagne qui assure la présidence tournante du groupe. "Nous observons qu'il y a un intérêt grandissant de la Chine pour les ressources africaines", ce qui la conduit "à recommencer ce à quoi précisément nous voulions mettre un terme avec notre programme d'allègement de la dette, à savoir un surendettement des pays africains", a déclaré le ministre des finances Peer Steinbrück. "Cela ne correspond pas du tout aux critères que nous avons édictés", a-t-il encore souligné.

Les Occidentaux, qui ont promis il y a deux ans d'effacer 35 milliards de dollars de dette des pays les plus pauvres, s'irritent de voir la Chine investir massivement sur le continent noir et prêter généreusement des fonds, sans être trop regardant ni sur la capacité des pays à rembourser, ni sur la nature des régimes politiques. Au Soudan, la Chine est ainsi soupçonnée de fermer les yeux sur le rôle de Khartoum dans le génocide au Darfour pour pouvoir mieux profiter des ressources énergétiques du pays.

Le secrétaire adjoint au Trésor américain, Robert Kimmitt, a appelé à "maintenir un niveau d'endettement supportable dans les pays les plus pauvres", regrettant que la ligne de conduite de certains créanciers "particulièrement en Afrique, menace de réduire à néant les succès difficilement obtenus grâce aux récents programme d'allègement de la dette".

Malgré cela, la Chine, de plus en plus présente en Afrique, est prête à investir d’ici à trois ans quelque 20 milliards de dollars (14,8 milliards d’euros) sur le continent, notamment pour les infrastructures, a rapporté hier le Financial Times.

Lors de l’assemblée générale de la Banque africaine de développement (BAD) à Shanghai, mercredi et jeudi derniers, des responsables de la Banque d’import-export chinoise, l’Eximbank, ont indiqué vouloir investir «quelque 20 milliards de dollars» dans les trois ans, selon le président de la BAD, Donald Kaberuka, cité par le journal économique.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la BAD, Eric Chinje, a précisé qu’il s’agissait d’une estimation. «C’est une estimation grossière de ce que les responsables de l’Eximbank ont indiqué vouloir investir dans les trois à cinq ans, y compris les prêts à taux préférentiels», a-t-il dit.

Jusqu’à présent, les annonces officielles chinoises faisaient état d’un engagement de cinq milliards de dollars de crédits et de prêts d’ici à 2009 pour le développement de l’Afrique, a rappelé M. Chinje. Cette somme serait également supérieure aux promesses des donateurs traditionnels, dont celles des agences de développement multilatérales, a expliqué au Financial Times M. Kaberuka.

L’ensemble de leurs promesses «en faveur d’un fonds spécial destiné à soutenir l’Afrique subsaharienne, pour faire face aux retards en matière de réseau d’électricité, de routes et autres infrastructures» est d’environ sept milliards de dollars, a-t-il affirmé.

Madagascar

Tous les bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux sont prêts à soutenir les efforts de développement de Madagascar. La Banque Mondiale accordera une somme de 700 millions USD pour la mise en œuvre du MAP. La Banque Africaine pour le Développement augmente davantage ses appuis dans le cadre du financement des programmes de développement, dont les infrastructures ayant des impacts directs sur la population. Voilà maintenant que la Chine a affirmé sa volonté de renforcer ses aides pour le pays. De nombreux projets d’investissements sont ainsi en vue. Tel est le bilan de la visite du Président Marc Ravalomanana en Chine.

Parmi les projets d’investissements en cours, on peut citer notamment la construction du Centre de Conférence Internationale à Ivato, dont les travaux avancent déjà à grand pas. Il sera inauguré en juin 2008. Les travaux de construction d’une usine de cimenterie démarrent également à Ambohimanambola. Le Chef de l’Etat a donné l’ordre au maître d’œuvre de ce projet, financé par le gouvernement chinois, de le réaliser au plus vite, car le ciment est une matière indispensable pour les travaux d’infrastructures dont le pays a besoin. Normalement, la première production de ciment aura lieu avant la fête nationale. D’autres grands opérateurs économiques chinois ont par ailleurs manifesté leur volonté d’investir à Madagascar. Le Numéro Un de l’Etat leur a présenté le MAP comme base d’intervention.

Dans la même foulée, « un grand hôtel de cinq étoiles sera construit dans la Capitale, toujours en partenariat avec la Chine », a annoncé le Président Marc Ravalomanana, lors de son retour, à l’aéroport d’Ivato. Ce partenariat entre les deux pays s’étend même à d’autres secteurs, dont l’appui à la réalisation de la Révolution Verte, un des grands défis inscrits dans le MAP. A cet effet, le gouvernement chinois prévoit l’installation de trois grands centres de production de semences de riz hybride dans la Grande Ile. Quant aux échanges commerciaux entre les deux nations, les opérateurs malagasy sont incités à produire davantage, car le marché chinois s’ouvre à eux, a conclu le Chef de l’Etat. En effet, de nombreux produits exportés par le pays peuvent y entrer avec une facilitation douanière, voire une suppression de toute barrière tarifaire. Fini le problème de débouchés de nos produits !

Réserve en devises

Selon une source provenant de la Télévision centrale de la Chine (CCTV), les plus récentes statistiques du département intéressé ont montré que la réserve en devise de la Chine a dépassé 240 milliards de dollars.

La CCTV a diffusé vendredi une nouvelle, selon laquelle, jusqu'à la fin juin de cette année, la réserve en devise de la Chine a atteint 242 milliards 700 millions de dollars, soit une augmentation nette de 30 milliards 600 millions de dollars américains par rapport à la fin de l'année dernière.

Les personnalités intéressées considèrent que l'augmentation rapide de la réserve en devise de la Chine est due tout d'abord à la balance favorable du commerce, au cours des 5 premiers mois de cette année, la Chine a réalisé au total un excédent commercial de 10 milliards 400 millions de dollars, et également due à l'augmentation rapide des investissements en Chine des hommes d'affaires étrangers. Au cours de cette période, le montant des capitaux étrangers utilisés par la Chine a atteint 16 milliards 900 millions de dollars, soit une augmentation de 12% par rapport à la même période l'année précédente.


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