Le club mondial et très sélect des millionnaires (en dollars) s'est élargi de 500 000 membres en 2005, pour atteindre 8,2 millions, selon l'étude publiée, mardi 20 juin, par la banque américaine Merrill Lynch et la société de services informatiques française Capgemini. Même si certains d'entre-eux ont quitté le classement, leur nombre a augmenté de 6,5 % en un an. Et leur fortune cumulée a atteint 33 300 milliards de dollars (26 400 milliards d'euros) en hausse de 8,5 % par rapport à 2004.
Depuis que Merrill Lynch comptabilise les riches de ce monde, leur nombre a presque doublé. En 1996, ils étaient 4,5 millions contre 8,7 millions dans les derniers calculs, avec une hausse annuelle de 7,6 % sur la décennie, un rythme lui-même légèrement inférieur à la hausse de leur fortune (+ 8 % par an).
Les pays émergents ne sont pas à l'écart de ce phénomène, bien au contraire. Ils affichent en effet les plus fortes hausses entre 2004 et 2005. Les millionnaires sont 21,3 % de plus en Corée du Sud, 19,3 % de plus en Inde et 17,4 % de plus en Russie. Avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,4 % en 2005 et une hausse de l'indice du CAC 40 de 23,4 %,
Si l'on retient un découpage par régions du monde, l'Afrique revendique le plus grand nombre de nouveaux venus en 2005, avec 11,7 % d'augmentation. Pourtant, on ne compte que 100 000 grandes fortunes africaines comparées aux 2,9 millions de nantis Nord-Américains.
En termes de richesse totale, le Moyen-Orient rafle la mise et affiche un taux de croissance de 19,7 %, grâce aux revenus pétroliers et aux hausses records du marché des actions en Arabie saoudite et dans les Emirats arabes unis en 2005. Les pays de cette région du monde ne rassemblent cependant que 1 200 milliards de dollars loin derrière les Etats-Unis avec 10 200 milliards et l'Europe et ses 9 400 milliards.
En 2005, les millionnaires ont choisi d'investir de manière plus offensive en se retirant des places financières occidentales et en diminuant leurs dépôts pour déverser leurs liquidités sur les marchés émergents.
Ces très riches - leur résidence principale et leur patrimoine non financier (oeuvres d'art, yachts...) sont exclus du calcul - ont en particulier choisi de répartir leur portefeuille à 30 % en actions (contre 28 % en 2004), à 21 % en produits obligataires - seul poste en recul depuis 2004 -, à 20 % en produits non cotés de type hedge fund ou fonds spéculatif (contre 19 % en 2004), à 16 % dans l'immobilier et à 13 % sous forme de dépôts, qui restent inchangés.
Le groupe des "ultra" riches - ceux qui détiennent plus de 30 millions de dollars - s'est également élargi. Il a grimpé de plus de 10 % en 2005 pour constituer une communauté de quelque 85 400 individus. Même si les pays latins affichent la hausse la plus forte, l'Amérique du Nord reste la plus largement représentée, avec 12 200 grandes fortunes.
A la question : comment devient-on millionnaire ? La réponse varie selon les continents. En Europe, elle dépend à 50 % de la possession ou de la cession d'une entreprise, et au Moyen-Orient découle à 32 % d'un héritage. En Amérique du Nord, la fortune provient à 32 % des revenus.
A en croire l'étude de Merrill Lynch et Capgemini, tout cet argent devrait bientôt changer de mains, mais rester dans la famille. En effet, 61 % des individus les plus fortunés ont 56 ans ou plus, contre 15 % dans la population globale, et ils sont aussi 83 % à avoir des enfants. D'après les auteurs de l'étude, ce sont ainsi 41 000 milliards de dollars qui, d'ici à 2053, seront transférés à ces héritiers.
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