Monday, August 19, 2013

L'Allemagne, premier pays européen à reconnaître un troisième genre

L'Allemagne s'apprête à devenir, dès le 1er novembre, le premier pays européen à proposer officiellement la possibilité d'inscrire un sexe "indéterminé" aux nourrissons sur leur certificat de naissance, rapporte lundi 19 août le Guardian, citant le journal Süddeutsche Zeitung.


Les bébés intersexuels, c'est à dire ceux qui présentent une ambiguïté sexuelle constitutive, provenant d'une anomalie dans le déterminisme des gonades (ovaires et testicules) ou dans la différenciation des organes génitaux, pourront en effet être déclarés "indéterminé" à leur naissance.

MODIFICATION POSSIBLE
Si les transsexuels, qui ont le sentiment d'appartenir à l'autre sexe que celui que la biologie leur a assigné, sont déjà reconnus légalement en Allemagne, il s'agit cette fois d'un premier pas vers la reconnaissance du statut des hermaphrodites, soit le fait qu'un humain n'est pas nécessairement un homme ou une femme. Dans la majorité des pays, les intersexuels sont toujours déterminés à leur naissance par l'un ou l'autre sexe.

Cette reconnaissance d'un troisième genre par Berlin prend appui sur une recommandation de la Cour constitutionnelle, qui estime en effet que le genre ressenti et vécu est un droit humain de base.
Les personnes qui seront enregistrées sous un sexe "indéterminé" pourront toutefois à tout moment dans leur vie modifier leur identité sexuelle sur leur certificat de naissance si elles le souhaitent. 

UN NOUVEAU-NÉ SUR 5000 EN EUROPE
En Europe, un nouveau-né sur 5 000 est concerné – soit, en France, environ 200 nouveau-nés par an. Dans l'hémisphère Nord, plus de 50 % des personnes touchées ont un sexe génétique féminin (XX), aux ovaires correctement différenciés, mais ayant reçu de trop grandes quantités d'hormones mâles (ou androgènes).

Ce déséquilibre est dû à une maladie des surrénales : celles-ci fabriquent plus d'androgènes qu'elles ne devraient, ce qui virilise les embryons féminins. Pour accéder à une sexualité "normale", il leur faut en général subir une ou plusieurs opérations.
Aux Etats-Unis, des associations de défense des droits des intersexués militent pour que ces interventions ne soient pas pratiquées à la naissance, mais à un âge où le patient peut décider lui-même de son sexe d'assignation. La plupart des médecins estiment quant à eux qu'une intervention rapide après la naissance reste préférable, pour que l'enfant puisse grandir en se situant comme garçon ou comme fille.

Source Le Monde

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