Saturday, May 08, 2010
Impacts de la crise
Même en pleine crise, cette fillette de 8 ans ne baisse pas les bras et fait de son mieux pour aider ses parents en servant les clients.
Des chiffres.
L'absence d'un programme avec le Fonds monétaire international, une éventuelle sanction européenne, la baisse d'activités des entreprises, le manque à gagner pour les recettes de l'Etat sont autant de coûts qui restent à chiffrer.
Comment chiffrer les impacts économiques de la crise depuis le fameux lundi noir du 26 janvier 2009 ? C'est un exercice difficile mais qui, toutefois, pourrait constituer un argument de poids pour persuader les protagonistes politiques à trouver un terrain d'entente à tout prix.
Les dizaines de magasins et de grandes surfaces incendiés et pillés apparaissent sans doute comme la facture la plus salée en terme de perte directe.
Mais la baisse du chiffre d'affaires au niveau de toutes les entreprises constitue aussi un des impacts les plus ravageurs. Au mieux, les plus performantes ont réussi à maintenir le bilan de 2008 en 2009, la plupart ayant enregistré une baisse de l'ordre de 30 % en moyenne.
Les résultats les plus catastrophiques sont enregistrés par les opérateurs touristiques, pratiquement en cessation d'activité durant la dernière saison.
Les premiers chiffres disponibles à l'heure actuelle concernent certaines aides internationales. D'après le bilan du ministère des Finances et du budget, seulement 200 milliards ariary, sur les 1200 milliards ariary attendus, ont pu être débloqués.
La fameuse aide budgétaire qui regroupe quelques bailleurs de fonds, dans le cadre de l'accord de partenariat, est incluse dans cette enveloppe. Sa suspension a privé les caisses de l'Etat de plusieurs dizaines de millions de dollars.
Aides internationales
Pour le 9è FED par exemple, l'Union européenne devait encore injecter 16,2 millions d'euros en 2009, et près de 90 millions d'euros étaient encore prévus dans l'enveloppe du 10è FED.
Le Fonds monétaire international (FMI) était également partie prenante dans cette aide budgétaire. L'arrêt du programme de Facilité pour la réduction de la pauvreté et de la croissance (FRPC), en 2009, a impliqué la perte d'une aide de 20 millions de dollars.
D'autres bailleurs, comme la coopération allemande, la Banque africaine de développement, ou l'Agence française de développement, devaient aussi apporter des contributions.
Ajoutée à l'arrêt des financements extérieurs, la baisse de la recette fiscale et douanière a amplifié le manque à gagner.
La réalisation du service des douanes a été seulement de 65 % par rapport aux prévisions. Ce qui représente un gap de 190 milliards ariary. Pour la douane, 85 % des prévisions de la loi de finances initiales ont pu être réalisées. Ce qui représente autant de manque à gagner que celui de la recette fiscale.
L'arrêt d'une grande partie des aides internationales avait obligé l'Etat à fonctionner en autofinancement pour les dépenses de fonctionnement, la continuité de certains projets mais aussi pour les investissements en infrastructures.
S'y ajoutent également les frais occasionnés par les déplacements à l'extérieur des délégations officielles à la recherche de solutions à la crise.
Parmi les projets frappés par l'arrêt des financements extérieurs figurent, par exemple, le Programme national foncier (PNF) et la mise en place des guichets fonciers, le Programme de Fonds pour le développement local (FDL), réduit à 9 millions d'ariary par commune contre les 40 000 dollars prévus (74 millions d'ariary).
Les impacts économiques d'un an et demi de crise politique ne pourront pas tous être énumérés. Ce ne sont que des exemples de points les plus saillants.
Le plus gros des chiffres ne sera sans doute jamais connu, et d'autres aspects comme la perte d'emplois ou bien l'image du pays, ne sont pas chiffrables, mais tout aussi ravageurs.
La reprise sera difficile
La résolution totale de la crise politique sera le point de départ d'une reprise de l'économie. La tâche sera lourde et longue, aussi bien pour la future administration que pour le secteur privé et la population pour relancer l'économie.
Il faudra d'abord passer par la reconquête de la confiance internationale après cette crise d'une ampleur et d'une intensité sans précédents, avant de relancer la consommation, laquelle constitue le moteur pour un nouveau redécollage économique.
Mais la reconquête de la confiance internationale sera difficile. Il faudra tout recommencer à zéro. L'enveloppe de 677 millions d'euros acquise pour le 10éme FED, par exemple, risque d'être perdue ou au mieux, révisée considérablement à la baisse.
Pour l'aide budgétaire, une éventuelle déblocage, même en cas de résolution rapide de la crise, reste peu probable. Les conditions techniques requises pour ce dossier sont très importantes.
Le pays devra disposer d'un document de stratégie pour le développement, analogue au Madagascar action plan (Map) sous le régime Ravalomanana.
Il y a également d'autres aspects liés au développement humain, aux droits de l'homme et à la gestion des finances publics. Pour ce dernier point, le lancement d'un nouveau programme avec le Fonds monétaire international constitue une des conditions primordiales.
L'amélioration du pouvoir d'achat de la population reste le défi le plus difficile à relever. C'est un élément capital pour déclencher le mécanisme économique, reprendre la consommation et l'activité des entreprises, pour créer de la valeur ajoutée, etc.
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