La
timidité est un trouble bénin que beaucoup apprennent à surmonter
naturellement. Mais quand elle finit par nous empoisonner la
vie, qu’elle provoque des souffrances sur le plan physique
et émotionnel, la timidité devient un problème de santé qu’il
faut soigner, avant qu’elle ne mène à l’isolement
ou à la dépression…
Chacun,
dans sa vie, doit affronter des situations particulièrement
intimidantes (passer un examen, prendre la parole en public,
engager la conversation avec des inconnus…). Généralement,
le temps et l’expérience finissent par faire disparaître
cette gêne. Mais quand elle devient chronique et généralisée,
la timidité est plus difficile à gérer.
Les origines lointaines de la timidité
Il
existe, sans doute, autant de timidités qu’il existe de
timides. Il faut bien souvent remonter à l’enfance pour
en trouver la source. Un enfant qui a grandi dans un contexte
familial trop protégé, s’est senti étouffé ou exclu dans
un environnement adulte, ou encore un enfant en manque d’affection
ou de compréhension, qui a subi des conflits familiaux. Bref,
un individu fragilisé émotionnellement sera plus particulièrement
enclin à souffrir de la timidité au cours de sa vie. Bien sûr,
échec scolaire ou déménagements intempestifs n’arrangent
en rien les choses.
Des manifestations diverses et gênantes
Généralement,
la timidité se traduit par une attitude craintive, une gêne
excessive et un manque d’assurance dans le comportement
face à autrui. Mais elle peut aussi se cacher derrière un comportement
agressif qui dénote tout simplement une absence de confiance
en soi.
Ses
manifestations sont à la fois physiologiques et psychologiques.
Une transpiration excessive, une sensation d’étouffement,
des rougeurs ou, au contraire, une pâleur du visage, un bégaiement,
une altération de la voix qui devient inaudible ou inintelligible ;
une raideur musculaire qui entraîne des gestes maladroits, des
tremblements sont les manifestations physiologiques les plus
rencontrées chez les timides.
Sur
le plan psychologique, le timide se sent paralysé, incapable
de la moindre réaction, focalisé sur l’objet de sa peur :
autrui. Il n’arrive pas à envisager la relation avec l’autre
autrement que sous le rapport dominant-dominé. Il fuit le contact,
se dévalorise. Dans les cas extrêmes, il imagine qu’on
lui “veut du mal” à lui qui ne demande rien à personne
et n’intéresse personne…
Le traitement de la timidité
Le
traitement essentiel de la timidité est probablement celui de
la thérapie comportementale qui aide le timide à dépister complexes,
blessures morales et frustrations. Adaptée à tous les âges,
cette thérapie très efficace permet d’affronter progressivement
les situations redoutées. Elle s’effectue dans un rapport
interactif avec le thérapeute. L’accent est mis sur les
causes actuelles du comportement qui pose problème, plutôt que
sur les causes inconscientes. Du point de vue médicamenteux,
il n’existe pas de traitement spécifique pour lutter contre
la timidité, même si certains contribuent à atténuer ponctuellement
les manifestations de la timidité. Efficace, la pratique d’une
activité sportive se montre un moyen d’intégration à un
groupe, d’échanges et de convivialité, qui permet de lutter
contre l’isolement.
Chez
l’enfant, le comportement des parents est important. Ils
doivent encourager et stimuler leur enfant dès qu’il perd
un peu de confiance en lui, dans la vie scolaire ou dans la
vie relationnelle.
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