Vendredi 20 juillet 2012 | |
Sur le MID du 18 juillet 2011 au 18 juillet
2012, l’on note une dépréciation de 0,91% de l’Ariary par rapport à
l’euro. Le taux de change passe ainsi de 2776,12 Ariary à 2801,49
Ariary.
Au regard du dollar, cette dépréciation est
de 15,5%. Le rapport étant de 1977,64 Ariary pour un dollar le 18
juillet 2011, et de 2285,24 Ariary le 18 juillet 2012.
Dans
cette conjoncture, il importe de rappeler qu’en théorie, la
dépréciation d'une monnaie correspond à une baisse de son taux de change
vis-à-vis d'une ou de plusieurs autres monnaies. Dans le pays,
généralement, les devises pivots sont l’euro, et le dollar américain.
Plus, et de l’avis des analystes, la dépréciation de l’Ariary devait
rendre les exportations de Madagascar plus compétitives, c'est-à-dire
moins chères sur les marchés internationaux. En revanche, le prix des
importations augmente.
Bref, notent
toujours les spécialistes, dans cette dépréciation de l’Ariary, la
valeur des importations augmente car celles-ci coûtent plus cher et les
agents ne réduisent pas immédiatement leurs achats de produits
étrangers. De même, les exportations, dont le volume ne s'accroît pas
aussitôt, rapportent moins de devises (leurs prix ont en effet diminué).
C'est seulement dans un deuxième temps que le solde des échanges
s'améliore, avec l'augmentation du volume des exportations (quantités de
biens exportés).
Aussi, va-t-on observer dans le pays un effet important et néfaste de cette dévaluation de l’Ariary. Celle-ci va favoriser l'inflation. Avec l'incompressibilité de certaines importations, si nécessaires que leur demande ne diminue pas alors que leurs prix augmentent après une dévaluation (énergie, matières premières, machines etc…), se produit un accroissement des prix intérieurs (inflation importée). Les coûts de production
des entreprises s'élèvent alors, ce qui contribue à l'augmentation
générale des prix et annule les effets bénéfiques de la dévaluation. En
outre, il est commenté que cette dévaluation a été la diminution de
transaction monétaire, l’insuffisance de devises entrant à Madagascar
due à la crise politique dans le pays et à la coupure de financement
international. Le tout avec en toile de fond, la limitation auprès des
banques des offres de devises demandées par les agents économiques.
Concernant, justement, l’inflation, les données de l’Instat mentionnent que l’indice des prix à la consommation a augmenté de +0,1% entre
avril et mai 2012. Les variations enregistrées ont été négatives pour
Mahajanga, Fianarantsoa et Antananarivo, entre -0,3% et -0,1%, alors que
la hausse a été de +1,0% à Antsirabe. Sur la période de décembre 2011 à
mai 2012, c’est-à-dire depuis le début de l'année, l’IPC a varié de
+2,8%. En termes de glissement annuel (mai 2012 rapporté à mai 2011), la
hausse est de +6,5%.
Dans ce
cadre, les informations publiées par Perspectives économiques en Afrique
font état qu’en variation annuelle, l’indice des prix à la consommation
a augmenté de 9.5 % en 2011. La hausse des prix a été plus importante
pour les produits locaux (+7.5 %), que les produits importés (+5.5 %) et
les produits semi-importés (+3.4 %). Le prix des produits alimentaires a
augmenté d’environ 9 % en 2011, dont 9.7 %, pour le riz, contraignant
le gouvernement à en importer pour résorber le déficit d’offre.
L’inflation attribuée aux produits énergétiques a atteint 7.8 %,
reflétant l’évolution du prix du brut sur le marché mondial.
Pour
2012 et 2013, les autorités malgaches comptent poursuivre la mise en
œuvre de politiques budgétaire et monétaire prudentes, ce qui devrait
permettre de ramener l’inflation à respectivement 8.3 % et 8.2 %. Avec
tous ces éléments d’appréciation, il est loisible de dire que le pays
fait face à une dévaluation qui couve. Pour le moment, elle est à l’état
latent. Mais avec la conjoncture difficile actuelle, elle est prête à
se propager, comme une maladie.
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Thursday, July 19, 2012
Ariary: Une dépréciation qui couve
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