Vendredi, 06 Juillet 2012 |
Le ministère
des Transports vient de sortir une décision antiéconomique qui risque
de priver le pays de milliards d’ariary de recettes fiscales et
douanières.
« Le
ministère des Transports tient à faire connaître aux compagnies
maritimes que les pièces établies pour les procédures de dédouanement et
de mise en circulation des véhicules doivent porter les nom,
prénom et adresse du propriétaire du véhicule à l’embarquement. Ces
coordonnées doivent être les mêmes que celles mentionnées dans le
certificat de cession ou la facture. Dorénavant, seules les corrections,
pour faute de frappe au niveau des connaissements, sont tolérées, le
changement intégral de coordonnées ou de destinataires ne sera plus
accepté ». Ce n’est ni plus, ni moins que le texte intégral d’une
note que vient de sortir le Secrétariat Général du ministère des
Transports. Une note qui concerne, l’attestation de conformité des
véhicules de plus de 3,5 tonnes et qui, à peine publiée provoque le
tollé général chez les transporteurs maritimes et les importateurs de
voiture, d’occasion.
Mercedes Sprinter. En
effet, ladite note met fin indirectement à la pratique de la
rectification de connaissement qui était pourtant valable depuis plus de
dix ans. La rectification de connaissement a, en effet, permis
jusqu’ici à une personne qui profite d’un voyage à l’extérieur pour
ramener une ou des voitures que des proches ont achetées à l’extérieur.
Conformément aux réglementations en vigueur, ces voitures sont inscrites
au nom de la personne qui les ont achetées pour le compte de ses
proches. Une fois arrivée à Madagascar et conformément à la pratique de
la rectification de connaissement la personne en question, avait le
droit, avant la publication de cette note de changer les destinataires. « La
rectification de connaissement est une pratique reconnue en matière de
droit international et on s’étonne que le ministère des Transports
l’interdise maintenant » dénonce un transporteur maritime, qui se
pose la question de savoir pourquoi le ministère vise en particulier les
véhicules de plus de 3,5 tonnes. En fait, l’on indique dans le milieu
des transports maritimes et d’importation de voitures d’occasion que
cette note vise en particulier les fameuses Mercedes Sprinter dont
l’importation a considérablement augmenté ces dernières années. Faut-il
en effet préciser qu’en matière de transports urbains, les « Sprinter »
ont le vent en poupe.
Pas de raisons valables.Et
ce qui étonne d’autant plus les observateurs, c’est que cette note
publiée par le Secrétariat Général du ministère des Transports n’est pas
apparemment motivée par des raisons valables. « Nous n’avons pas reçu des explications claires de la part du ministère » précise un opérateur du secteur.
Certains n’hésitent même pas à qualifier cette décision ministérielle
prise au niveau du Secrétariat Général du ministère des Transports,
d’antiéconomique. Tout simplement parce qu’elle réduira le nombre de
voitures importées, et par voie de conséquence les recettes fiscales et
douanières y afférentes. C’est d’ailleurs pour cette raison d’ordre
économique que ni la douane, ni Gasynet, des entités également
concernées par ce dossier ne s’opposent pas à cette pratique de la
rectification de connaissement. Cette attitude du Secrétariat général du
ministère des Transports est d’autant plus bizarre dans la mesure où
elle, n’est apparemment pas en conformité avec l’objectif du
gouvernement de transition de récolter le maximum de recettes douanières
et fiscales.
Emplois perdus. Quoi
qu’il en soit, les opérateurs du transport maritime et de l’importation
informelle de voitures d’occasion souhaitent que le ministère des
Transports revoie sa position concernant ce dossier. Ou du moins, à ce
que ce département donne des explications valables à cette décision qui
risque aussi de mettre un terme à des activités qui rapportent à une
partie de la population, comme l’importation de voitures utilitaires
d’occasion. Surtout en ce moment où d’innombrables emplois ont été
perdus.
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Friday, July 06, 2012
Importation de véhicules d’occasion à Madagascar: Une décision antiéconomique du ministère des Transports
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