Tuesday, May 15, 2012

L’Airbus 340-300 satisfait pleinement Air Madagascar.

Airbus 340-300: Recettes en hausse, location en baisse pour Air Madagascar PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 16 Mai 2012 

Par la voix de son directeur général et des explications de son staff, la compagnie présenté, hier, un bilan nettement positif de l’exploitation de cet appareil dont les incidents survenus peu après sont ont valu bien des critiques sur le choix de l’appareil tant au niveau technique que financier.
« Cet avion a depuis réalisé 60 vols, il n’y eut aucun problème nonobstant ces incidents du début grâce à la suite desquels Air France a établi une cellule spéciale pour suivre cet appareil en matière de maintenance », révèle Hugues Ratsiferana en soulignant par ailleurs un taux de remplissage très élevé de 83 % avec notamment « le retour des clients locaux, plus particulièrement ceux à forte contribution qui remplissent à 100 % la classe affaires ».
Financièrement, ces résultats probants se traduisent durant le mois écoulé par des recettes supplémentaires de 2 milliards Fmg par rapport à la même période de l’année dernière sur un autre appareil. Ce qui cadre parfaitement aux axes de redressement financier de la compagnie que sont l’amélioration des recettes et l’optimisation de la trésorerie. Ainsi, Nicolas Randriamaholy a annoncé que l’acquisition en leasing de cet appareil est de deux fois moins cher que la location d’un A330 ou d’un B777. Plus concrètement, « pour 100 Ar de loyer pour l’A340, ce serait 205 Ar de loyer pour les autres appareils ».
« Ce qui permet de compenser son coût plus élevé en carburants qui est de l’ordre de 13 %, la marge brute étant de 26 % ». D’après le directeur financier, les compétences techniques et ses capacités en passagers et en fret permettront de générer plus de recettes, « ce qui favorisera à très court court terme l’injection de sommes nécessaires aux besoins de fonds de roulement et à court terme aux investissements indispensables.
En attendant, Air Madagascar négocie avec ses partenaires traditionnels, les banques et les fournisseurs avec lesquels elle s’engage à payer tous les courants et à honorer les arriérés.
Enfin sur le plan  de la gestion, la compagnie est en train de mettre en place la comptabilité analytique afin de maîtriser ses comptes. 50 ans seulement après sa création, Air Madagascar veut donc connaître par exemple le coût réel au passager des bonbons qu’elle offre aux passagers à chaque atterrissage ou de l’usure des pneus à chaque vol. Vaut mieux tard que jamais, d’autant que parallèlement aux améliorations engagées au niveau des finances, la compagnie est en train de se redéployer sur le plan commercial.
Toutes ces actions, selon les intervenants d’hier au siège de la compagnie, sont engagées en synergie. Ainsi, les personnels navigants bénéficient d’un programme de formation pour être qualifiés sur l’A340.
« D’ici un mois, les hôtesses et stewards sur l’appareil seront ceux d’Air Madagascar. Par contre, la formation des pilotes peut aller jusqu’à un an. Et sur l’Asie où sera exploité le second avion, les pilotes malgaches continueront d’être encadrés par leurs collègues d’Air France », explique le directeur des opérations, Ratinahirana Miharisoa. Ce commandant de bord a tenu à préciser que l’un des avantages techniques apportés par Airbus se trouve au niveau des télécommunications. Désormais, les vieux micro et haut-parleurs avec parfois des crissements de voix et de risques de mauvaise interprétation font place à la nouvelle technologie faite de communication écrite et par images.
Tout ce programme à travers lequel Air Madagascar veut décoller pour de bon vers la prospérité, repose cependant sur la fiabilité de la flotte et donc de la maintenance. Celle-là même qui fait depuis sa création, la force de la compagnie nationale. En dépit des critiques sur le choix du constructeur européen contre le partenaire de longue date américain, le centre technique d’Air Madagascar s’adapte parfaitement au changement. « De toute façon, nous sommes déjà habitués avec les appareils d’Air France pour avoir assurer la maintenance en ligne depuis de nombreuses années », déclare Roger Rakotozafy. D’après le directeur technique, Air Madagascar a traité depuis, de l’atterrissage au décollage, des avions de la compagnie française dont des A340 et des Boeing 777 pendant la haute saison. Afin cependant d’assurer une maintenance plus lourde sur l’A340, notamment les contrôles périodiques au bout de 800 heures de vols, les techniciens du centre technique sont en cours de formation, notamment 12 mécaniciens et 20 techniciens managers.
A lire le visage du staff au cours de cette conférence de presse, l’optimisme est de mise. Même s’ils laissent entendre que rien n’est facile. Au moins, les chiffres apportés au cours de la rencontre d’hier contribueront sans doute à apaiser les critiques apportées contre cet appareil et contre le co-contractant qu’est Air France. Celle-là même que certains, notamment l’opposition à Rajoelina, accusent proprement la manœuvre d’engloutir Air Madagascar.
Hugues Ratsiferana exclue cependant cette éventualité. « Pour protéger son marché dans la région, Air France a besoin d’un partenaire fort en appuyant Air Madagascar. Regardez l’exemple d’Air Seychelles qui est contrôlée par Etihad », dit-il en réitérant qu’« avec notre potentiel sur les réseaux intérieur et régional, nos activités sur l’Afrique australe et de l’est et l’Asie, Air France n’a pas intérêt à phagocyter Air Madagascar ».
Evoquée et entretenue par l’opposition, cette éventualité ne pourrait, en tout, être possible. Politiquement incorrecte, elle risque d’heurter aux conséquences incalculables les réactions d’une population jalouse de sa compagnie aérienne.

No comments: