Tuesday, November 08, 2011

Printemps arabe et risque islamiste

Après la victoire électorale d'Ennahda en Tunisie et l'introduction de la charia dans la Constitution libyenne, assiste-t-on à une radicalisation islamiste dans le monde arabe ?. C'est pour l'heure l'impression que donne la réorganisation des pouvoirs dans ces pays. Mythe ou réalité ? Pour Luis Martinez (CERI), la Tunisie et la Libye font l'apprentissage de la démocratie et les concepts de liberté et de démocratie, s'ils sont reconnus en Europe de l'Est post-communiste doivent l'être aussi dans notre perception de ce qui se passe sur l'autre rive de la Méditerrannée. Effectivement, ajoute Jean-Luc Marret (FRS), sortons du manichéisme : opposer islamisme à démocratie est donc soit trop rapide, soit stupide. Si les classes moyennes quittent leurs pays, nous aurons un bon indicateur des difficultés d'une démocratisation. Certes, rebondit Jean-Jacques Roche (ISAD), mais l'islamisme était une conséquence prévisible du "printemps arabe", car il a été occulté pendant cette période révolutionnaire. Il revient donc aux Occidentaux de revoir leurs structures mentales qui organisent leur perception du monde arabe. D'autant que, souligne Kader K. Abderrahim (IRIS), les islamistes tunisiens seront capables d'altérité. La confrontation aux réalités provoquera des ajustements qui déboucheront sur une altérité de leur pratique politique. Il y a donc trois défis à relever désormais, conclut Frédéric Charillon (Irsem) : l'établissement d'un pluralisme au sud de la Méditerrannée, la normalisation des partis religieux et la réinvention en Europe de notre relation avec les nouvelles classes politiques du monde arabe.

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