Saturday, November 05, 2011

Battlefield 3, les ordres sont les ordres

Au programme de Battlefield, une fusillade géante dans les rues de Paris et au sein de la Bourse. Avant l'inévitable bagarre sur le quai du métro. Electronic Arts



Des forces spéciales russes, des franc-tireurs russes, des Iraniens, des dissidents iraniens, et au milieu de tout cela, un marine américain déployé en Irak : Battlefield 3, le jeu de tir en vue subjective développé par le studio Dice pour Electronic Arts, donne assez vite le ton : ici, on est dans le registre hollywoodien. Explosions en pagaille, hélicoptères, tanks, combats épiques contre des hordes d'ennemis, Battlefield 3 cherche à en mettre plein les yeux au joueur... à condition qu'il installe le jeu sur sa console afin de profiter des graphismes haute résolution du nouveau moteur utilisé par Dice.

Mais au-delà des scènes à grand spectacle, qui placent le joueur aux commandes d'un chasseur-bombardier ou au milieu de batailles épiques, Battlefield 3 souffre d'une linéarité qui gâche tout. Impossible, pour le joueur, de s'écarter un tant soit peu du chemin prévu ; au moindre écart, il se voit intimer l'ordre de "retourner dans la zone des combats", ou, pire, il meurt subitement, fauché par des ennemis invisibles. Misant sur une certaine forme de réalisme, Battlefield 3 n'est pas particulièrement difficile, mais est impitoyable avec le joueur trop pressé ou trop peu prudent, qui mourra vite, souvent, et bêtement.

Ce dirigisme absolu se manifeste également avec la présence de très nombreux "quick time events", durant lesquels le joueur devra appuyer sur les boutons indiqués à l'écran pour passer une scène automatisée. Répétitifs et totalement inintéressants, ces passages se sont glissés dans l'ensemble du jeu, allant du combat au corps à corps au... rat à poignarder dans un tuyau. Ajoutés à quelques bugs et ralentissements, ces multiples séquences contribuent à gâcher une expérience de jeu par ailleurs trop courte.

Mais la réalisation de Battlefield 3 comporte aussi son lot de bonnes idées. Le mode de narration choisi – un long interrogatoire dans lequel un soldat suspecté de trahison raconte son histoire – rappelle la construction du film de Bryan Singer Usual Suspects, invitant le joueur à s'interroger sur le rôle exact qu'il joue dans le complot terroriste en cours. Certains niveaux sont assez jouissifs, notamment la mission d'infiltration de nuit, et les joueurs français pourront trouver le niveau parisien – dans lequel ils découvriront notamment que la Bourse de Paris est fort bien protégée – quelque peu étrange. Les graphismes réalistes du jeu rendent ce niveau où le joueur abat des policiers à tour de bras assez inhabituel.

Conçu avant tout pour le multijoueur, Battlefield 3 lève, dans son mode en ligne, les contraintes agaçantes du mode solo. Riche, ouvert et tactique, exploitant toutes les capacités des différents véhicules, le mode multi tient ses promesses... et renforce aussi l'arrière-goût amer que laisse la campagne solo, qu'une plus grande liberté aurait pu rendre bien plus accrocheuse.

L'attrait du jeu en ligne a, semble-t-il, été le plus fort : en une semaine, le jeu s'est d'ores et déjà écoulé à cinq millions d'exemplaires dans le monde, selon les chiffres d'Electronic Arts.

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