Tuesday, May 08, 2007

Quid des 22 milliards de Tantely Andrianarivo

La décision d’une banque suisse de lever le gel des 2,8 millions Francs suisses au nom de l’ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo alimente toujours les discussions dans les salons. Suite à l’intervention des autorités malgaches, l’ancien locataire de Mahazoarivo, par le biais de ses proches collaborateurs ont mis fin au mutisme. Joints au téléphone, les proches de Tantely Andrianarivo ont reconnu qu’une enquête a été ouverte en 2003 à l’encontre de l’ancien chef de gouvernement concernant son compte personnel dans un établissement bancaire suisse. De Suisse jusqu’à Madagascar, en passant par la France, les enquêteurs ont remué ciel et terre pour savoir l’origine exacte de ce fonds. Mais jusqu’à maintenant, selon nos interlocuteurs, aucune trace d’illégalité n’a été décelée. S’agit-il d’un blanchiment d’argent ou de détournement de deniers publics ? Pour l’instant, rien d’anormal et aucun soupçon ne pèse sur Tantely Andrianarivo. Raison pour laquelle, la justice suisse a remis au propriétaire la somme de 2,8 millions FS, soit 22 milliards de fmg.
La décision de la justice helvétique ne semble pas plaire à la partie malgache. A rappeler qu’en 2003, le gouvernement suisse avait informé l’Etat malgache de l’existence de ce fonds dans une banque suisse. Du coup, les deux parties sont convenues de geler ce compte au nom de l’ancien premier ministre pour déterminer l’origine de cette somme. « Pourquoi s’acharne-t-on contre Tantely Andrianarivo alors que la partie malgache n’a apporté aucune preuve pour pouvoir justifier l’origine de cet argent ? », s’interrogent les amis de Tantely Andrianarivo. Et ces derniers de conclure qu’ils croient en la justice suisse par son impartialité, son indépendance vis à vis de l’exécutif. « Que la vérité soit rétablie dans cette affaire, ont-ils souhaité ».

Pourquoi l’ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo a-t-il retiré d’une banque suisse ses 22 milliards fmg en cette période où des mouvements de contestation surgissent un peu partout dans l’île ? La question préoccupe sérieusement les dirigeants du pays qui accusent la République hélvétique d’avoir « unilatéralement » brisé l’accord entre les deux gouvernements sur le gel de ses avoirs. A vrai dire, les hautes autorités malgaches s’inquiètent que l’ancien Premier ministre de l’amiral Didier Ratsiraka utiliserait ces fonds pour financer de l’extérieur ces mouvements de contestations. Des mouvements qui font paniquer les gens au pouvoir alors que les meneurs ne peuvent pas aller plus loin faute des moyens financiers suffisants.
D’après nos sources, le régime en place, après avoir été mis au courant de la restitution de ces fonds à son proprietaire (Tantely Andrianarivo), n’a pu que contraindre le ministre des Finances Radavidson Andriamparany à improviser une conférence de presse au cours de laquelle il a martelé que ces 22 milliards fmg sont de l’argent sale. Une affirmation à propos de laquelle l’Etat malagasy n’arrive pas jusqu’à présent à appuyer par des preuves convaincantes.
Bouc-émissaire
Vraiment, c’est la panique au sommet. Qui va payer le pot cassé ? Voilà la question qui se pose en ce moment car il n’est plus à rappeler que le président Marc Ravalomanana cherche toujours des bouc-émissaires en cas d’échec. Plus d’un parlent d’échec avec cette incapacité du régime de faire pression sur le gouvernement suisse pour le maintien du gel sur ces avoirs de l’ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo. Le ministre des Finances et du Budget Radavidson Andriamparany serait-il limogé du gouvernement ? On chuchote dans les coulisses que le patron d’Antaninarenina ne ferait plus partie de la prochaine équipe gouvernementale. Mais, il ne serait pas le seul à être « remercié » dans quelques semaines. Le remplacement du Gal Charles Rabemananjara serait probable car des baîleurs de fonds verraient mal un officier général à la tête du gouvernement. En tout cas, le remaniement de l’actuel gouvernement s’avère incontournable pour que le président Marc Ravalomanana puisse réaliser ce qu’il a promis lors de sa visite en Allemagne sur le fameux « un ministre par région ».

1 comment:

tomavana said...

La conclusion des deux parties se situe sur deux plans différents:
- manque de preuve, le chargé d’affaires de l'ambassade suisse à Mada, Benoît Girardin se place sur un plan juridique et légal,
- Andriamparany Radavidson, ministre des Finances et du Budget Malagasy rétorque sur un plan politico-diplomatique en attaquant la crédibilité de la suisse

J'ai établi la chronologie des événements chez malagasymiray.net