Monday, April 09, 2007

LE DARFOUR , UNE NOUVELLE POUDRIERE POUR TOUTE L’AFRIQUE



L'armée tchadienne est entrée, lundi 9 avril, au Soudan à la poursuite de rebelles hostiles au président tchadien Idriss Deby Itno, mais s'est heurtée aux forces de défense soudanaises lors d'accrochages meurtriers. Un porte-parole de l'armée soudanaise a affirmé que ses forces avaient repoussé une attaque tchadienne dans l'ouest de la région du Darfour à la frontière entre les deux pays, a rapporté lundi soir l'agence officielle soudanaise Suna. Selon ce porte-parole, cette attaque a fait 17 morts, dont un sous-officier, parmi les soldats et policiers soudanais, ainsi que 40 blessés. De même source on fait état, sans plus de précisions,"d'importantes pertes" civiles. D'après l'agence Reuters, huit blindés et une centaine de véhicules tchadiens était impliqués dans cette opération.

La présidence tchadienne a démenti avoir traversé la frontière et attaqué les forces soudanaises. Mais un haut responsable tchadien, qui a requis l'anonymat, a assuré à l'AFP que l'Armée nationale tchadienne (ANT) était entrée au Soudan à la poursuite de rebelles de la Concorde nationale tchadienne (CNT), à la suite de combats avec ce mouvement armé, survenus lundi matin côté tchadien dans la zone d'Amdjérima. Selon lui, les affrontements ont fait une trentaine de morts des deux côtés.

Cet incident survient alors que les hostilités entre armée et rebelles tchadiens ont repris après un mois et demi d'accalmie. Le gouvernement tchadien a accusé lundi les rebelles d'avoir attaqué son armée à Amdjérima, dans la région de Goz Béïda, non loin de la frontière soudanaise. "Les forces de défense et de sécurité ont riposté avec détermination pour mettre en déroute les assaillants", avait affirmé lundi en début d'après-midi le porte-parole du gouvernement de N'Djamena Hourmadji Moussa Doumgor. Les rebelles tchadiens avaient attribué la responsabilité des combats à l'ANT. Après six heures de bataille, "nos forces se sont redéployées sur de nouvelles positions", avaient ensuite ajouté sans fournir davantage de précisions les rebelles de la CNT d'Hassan Saleh al-Djinédi.

En annonçant les combats de lundi matin, N'Djamena avait aussitôt pointé du doigt son voisin soudanais, accusé, comme par le passé, de soutenir les rebelles. "Le Soudan n'a pas renoncé à son sinistre projet de déstabilisation du Tchad", a affirmé M. Doumgor. "Le Tchad attend de la communauté internationale qu'elle condamne sans équivoque cette énième agression menée depuis le Soudan contre le Tchad et prenne des mesures appropriées pour contraindre le gouvernement du Soudan à renoncer à ses visées expansionnistes et déstabilisatrices du Tchad", ajoute Doumgor.

Les deux voisins, qui s'accusent mutuellement de soutien à des rébellions hostiles à leurs régimes respectifs, entretiennent des relations très tendues, envenimées par la guerre civile au Darfour, dans l'ouest du Soudan, qui depuis son début en février 2003 a poussé plus de 200 000 personnes à se réfugier dans l'est tchadien.

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