Tuesday, April 17, 2007

Arrêter de fumer : 85% de réussite pour 50 000 ariary



C’est une désintoxication plutôt violente, mais la société malgache de lutte contre le tabagisme (SMLT) basée à Mandrosoa Ivato assure cependant que le succès est garanti à 85%.

Dans une projection diffusée, hier, au cours de la présentation des activités et des projets de la société malgache de lutte contre le tabagisme, on voit un volontaire au sevrage subir les premières conséquences de sa cure : vomissement, nausée et mal-être. C’est une première étape que le Dr Andrianaina Raharison de la SMLT qualifie d’«installation du dégoût de la cigarette.»



35 % des fumeurs

Le sevrage se fait en quelques heures et commence par des séances de psychothérapie et de réflexothérapie. «Après le massage, le fumeur ressent une répugnance face au tabac, jusqu’à en vomir. On lui fait fumer quelques tiges pour que son corps ressente bien cet écoeurement.»

Il faut compter 50.000 ariary pour arriver à une telle désaccoutumance et depuis décembre, plus d’une centaine de personnes se sont portées candidates.

Mais c’est vers la jeunesse que l’association se tourne : «Du 1er au 4 novembre, l’association organisera des journées «sans fumée» dans les lycées avec au programme des conférences, concerts, des tournois sportifs inter-établissements et des expositions», comme l’explique Tina Raoelimamy, présidente nationale de la SMLT. Chaque année, 25% des adolescents de 11 à 15 ans allument leur première cigarette, 35% des fumeurs sont âgés de 15 à 26 ans selon les statistiques du centre de cure d’Anjanamasina.



Allez, la dernière…

Le Dr Raharison précise : «Il n’y a pas de cure miracle. Il n’y a que la volonté de vouloir arrêter de fumer à laquelle nous apportons un coup de main qui, parfois, ressemble à un coup de poing !» La volonté d’arrêter ? Julianne Razafinitoavina est perplexe. Fumeuse invétérée, cette mère de famille est dépendante du tabac depuis une vingtaine d’années et a transmis le virus à ses deux filles de 22 et 26 ans. «Ne me dites pas que c’est une question de volonté. Depuis dix ans, je tente d’arrêter et je tiens la route pendant quelques semaines. Mais il suffit qu’on fume à côté de moi, de respirer un peu de cette fumée et cela me revient d’un coup.»

Avec trois séances de désintoxication ratée, Razafinitoavina reste perplexe. Et, allumant une cigarette, elle assure : «Allez, c’est la dernière.»


Mialy R.






La loi anti-tabac, lettre morte ?



Alors que les pays avancés comme la France viennent à peine de se familiariser avec la loi anti-tabac, Madagascar dispose déjà d’une disposition légale qui protège les non-fumeurs. Mais comme c’est aussi courant dans l’île, son application reste lettre morte. Sachez tout de même qu’il est interdit sur le territoire malgache de fumer et de chiquer dans tous les lieux de travail, les transports publics, les lieux publics couverts comme les salles de sport et de loisir, les centres hospitaliers et les établissements scolaires.

Il est aussi interdit de vendre ou de faire vendre du tabac aux moins de 18 ans. D’ailleurs, tous lieux de vente de ces produits doivent afficher cette interdiction.

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