Elle s'est autoproclamée "Diana, la chasseuse de chauffeurs". A Ciudad Juarez, à la frontière avec les Etats-Unis, cette justicière des femmes violées a déjà revendiqué les assassinats de deux conducteurs d'autocar.
La raison ?
Les chauffeurs de bus ont souvent été accusés d'avoir commis des agressions sexuelles, notamment de femmes faisant des horaires de nuit dans les"maquiladoras", les manufactures américaines installées le long de la frontière.
Les deux conducteurs ont été abattus d'une balle dans la tête la semaine dernière à Ciudad Juarez, ville connue pour avoir été le théâtre d'une vague de crimes sans précédent contre des femmes ces dernières décennies. Dans les deux cas, des témoins ont identifié le tueur comme étant une femme.
"JE SUIS UN INSTRUMENT DE VENGEANCE"
Les autorités judiciaires du Chihuahua avaient dans un premier temps suivi la piste d'une "vengeance ou d'un crime passionnel", a indiqué son porte-parole Arturo Sandoval. Mais samedi, plusieurs organes de presse de l'Etat ont reçu un message anonyme revendiquant ces deux assassinats signé par "Diana, la chasseuse de chauffeurs".
"Mes camarades et moi avons souffert en silence, mais nous ne pouvons plus nous taire, nous avons été victimes des violences sexuelles de conducteurs qui assuraient les liaisons nocturnes des 'maquilas' ici à Juarez, mais même si les gens connaissent notre souffrance, personne ne nous défend ni ne fait rien pour nous protéger", explique cette lettre.
"Ils croient que nous sommes faibles parce que nous sommes des femmes (...) Je suis un instrument de vengeance", ajoute le texte, prévenant de nouveaux assassinats à venir.
Selon M. Sandoval, les autorités ont dressé un portrait-robot de cette femme, qui selon des témoins serait une brune d'une cinquantaine d'années, mesurant environ 1,65 m et utilisant une perruque blonde.
CAPITALE MONDIALE DU MEURTRE
Des policiers en civil ont également été déployés sur les lignes d'autocar concernées et 12 cas de viols perpétrés par des conducteurs d'autobus sont actuellement étudiés par la police pour tenter d'établir si la suspecte fait partie des victimes.
A Ciudad Juarez, quelque 200 000 ouvrières travaillent jour et nuit, par roulement, dans les usines d'assemblage de produits manufacturés ensuite exportés vers les Etats-Unis ou le Canada.
Dans les années 1990 et au début des années 2000, cette municipalité voisine d'El Paso (Texas) avait été le théâtre d'une vague sans précédent de meurtres de femmes accompagnés de violences sexuelles. Cette situation, mêlée à la violence liée au trafic de drogue, avait valu à la ville le titre peu envié de capitale mondiale du meurtre.
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