INFOGRAPHIE - Deux médicaments ont déjà fait leurs preuves et d'autres sont en cours de développement.
«La piste des analogues des prostaglandines est la plus avancée, elle pourrait amener à un nouveau traitement dans les deux ans à venir, avec des résultats qui semblent plus prometteurs que les traitements actuels», assure le Dr Pascal Reygagne, directeur du Centre Sabouraud, à Paris. Deux médicaments ont désormais fait leurs preuves contre la calvitie et ils viennent s'ajouter aux nouvelles techniques chirurgicales pour offrir des solutions aux hommes et aux femmes qui vivent mal la perte de leurs cheveux.
Deux tiers des hommes sont concernés par la calvitie plus ou moins tôt dans leur vie et un tiers deviendront chauves: il s'agit d'un phénomène normal, lié aux hormones androgènes et donc majoritairement présent chez les hommes. Bien que normale, la calvitie modifie l'apparence du visage et peut avoir des conséquences psychologiques importantes, notamment chez les hommes jeunes.
La calvitie est, dans la très grande majorité des cas, d'origine génétique et le crâne d'un fils ressemblera souvent à celui de son père. Il est donc possible d'envisager un traitement précoce de la calvitie, ce qui augmente les chances de réussite.
Chez l'homme, les premiers signes de calvitie s'observent sur les golfes temporaux, qui se dégarnissent de plus en plus profondément ainsi que sur le haut du crâne. «Petit à petit, l'ensemble du crâne est atteint, à l'exclusion d'une couronne de cheveux qui perdure jusqu'à la mort», souligne le Pr Christian Dubreuil, chirurgien et professeur à l'université Claude-Bernard de Lyon.
Lorsque la calvitie se déclare brutalement, il faut rechercher une autre cause et, en tout premier lieu, le stress. Les régimes amaigrissants ou une alimentation trop déséquilibrée sont également en cause. Certaines affections cutanées, certaines maladies ou certains médicaments peuvent également être identifiées et devront être prises en charge avant toute intervention sur la calvitie.
Si l'origine androgénétique est cependant confirmée, le minoxidil en lotion, à appliquer sur les parties atteintes du cuir chevelu, est le traitement de référence. «Il faut au moins trois mois pour observer des résultats avec une repousse chez un tiers des personnes, une stabilisation de la chute pour un autre tiers et aucun effet pour le dernier tiers», souligne le Dr Reygagne. Les effets secondaires sont locaux: rougeurs, irritations, démangeaisons au niveau du cuir chevelu, cheveux gras.
Si cette solution n'est pas satisfaisante, les hommes bénéficient d'une autre option, lefinastéride, à prendre par voie orale. «Après trois à six mois au moins, on observe une repousse chez 40% des patients, une stabilisation pour 40% et aucun effet pour 20% d'entre eux», indique le Dr Reygagne.
Traitements à long terme
Cette molécule a des effets secondaires connus sur la vie sexuelle des patients mais les études restent controversées, notamment sur le long terme, pour l'utilisation de finastéride à faible dose tel qu'il est prescrit contre la calvitie.
Ces deux traitements doivent en effet être pris à très long terme car ils ne s'attaquent pas à la cause de la calvitie: l'arrêt du traitement implique une reprise de la chute des cheveux. C'est l'un des avantages des techniques chirurgicales, qui offrent un résultat définitif.
L'arrivée du minoxidil dans les années 1980 et du finastéride en 1999 contre la calvitie a révolutionné la prise en charge de la calvitie, mais ces traitements ne sont pas efficaces chez tous les patients et ne donnent pas de résultats spectaculaires. Ces traitements restent coûteux, de même que la chirurgie. La majorité des hommes étant concernés, la recherche est particulièrement active pour trouver de nouvelles solutions.
Cellules souches
Les cellules souches, à long terme, seront sans doute une voie de traitement intéressante mais probablement coûteuse. D'autres études s'intéressent à des facteurs de croissance qui pourraient favoriser l'émergence de cellules à fonction pilaire à partir des cellules souches présentes dans la peau.
À plus court terme, de nombreuses équipes sont déjà en train d'évaluer l'intérêt de produits à base d'analogues de prostaglandines: ces molécules, présentes dans des gouttes utilisées pour traiter le glaucome, favorisent la croissance des cils. Une étude anglaise récente a ainsi confirmé que le bimatoprost avait le même effet sur des follicules de cheveux humains en culture et sur le pelage de souris atteintes de l'équivalent d'une calvitie.
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