Consternation chez les automobilistes ce vendredi 2 juillet ; les prix de l’essence et du gasoil à la pompe ont augmenté. En général cette hausse de l’essence est de 8% tandis que pour le gasoil, elle est de 12%. C’est la deuxième hausse de l’année disent les usagers. Le ministre en charge des Hydrocarbures, Mamy Ratovomalala est intervenu dans la soirée dans les médias pour expliquer les procédures de négociations qui sont en cours depuis le mois de février 2010, mais surtout pour appeler les compagnies de distribution à revenir à la table des négociations et à suspendre leur initiative en attendant. Il a déclaré que dans des situations d’exception comme c’est le cas actuellement, il faut des mesures d’exception et c’est pourquoi, on ne peut appliquer directement la loi du marché libre et la vérité des prix. Il faut observer une certaine méthodologie précise-t-il.
La hausse semble liée à la fin de l’application d’un accord entre l’État et les pétroliers garantissant une certaine stabilité du cours de change du dollar. Depuis, les nouveaux prix sont déjà entrés en vigueur, et on peut s’attendre à un effet boule de neige sur tous les produits qui doivent emprunter les moyens de locomotion à moteur, à commencer par tous les PPN. Les frais de transport ne peuvent plus demeurer de la sorte sans subvention de l’État. La crise économique serait-elle en train de reprendre de la vigueur ? Cela en a tout l’air ! puisque l'arrangement passé entre les pétroliers et la Banque Centrale ne pouvait pas durer indéfiniment. Appuyé par le gouvernement de la HAT, cet arrangement consistait à accorder aux pétroliers un taux fixe sur le MID afin de leur éviter les effets haussiers de la dévaluation de l'ariary. Ce taux était de 2 100 ariary pour un dollar. Autrement dit, dès que le dollar dépassait ce taux, les pétroliers pouvaient ne pas payer plus. Par exemple, si le dollar était avant-hier à 2 258 ariary sur le MID, les pétroliers, eux, ne payaient que les 2 100 Ar avec leur taux fixe. Par contre, au moment où le dollar était descendu en dessous des 2 200 ariary, les pétroliers pouvaient échanger sur le taux du MID.
Un gros avantage qu'on accordait aux pétroliers, en somme. Et qui provoquait logiquement la jalousie des autres opérateurs économiques. « Pourquoi ne pas accorder cet avantage aux distributeurs de produits de première nécessité ? » protestaient certains opérateurs. Par ailleurs, la mesure d'octroi de taux fixe était considérée comme anti-économique par les observateurs économiques. La thèse se confirmait d'ailleurs dans la réalité puisque cela a provoqué une hémorragie de devises du côté de la Banque Centrale qui a vu ses réserves diminuer considérablement ces derniers temps. En somme, malgré les énormes efforts de gestion de la part des dirigeants de la Banque Centrale, la conjoncture aggravée par cet octroi d'avantages aux pétroliers a faussé les calculs.
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