En clair, il s’agit d’une action militaire
apparentée à un autre style de coup d’Etat. Devant les difficultés de la
vie sociale, des officiers qui se sont réunis le week-end dernier, se
sont mis d’accord pour mettre un terme à la Transition présidée
actuellement par le jeune Andry Rajoelina. Un comité émanant des
soi-disant officiers concernés de l’affaire a diffusé un communiqué en
la matière, à travers la station rebelle « Free-Fm » .
Il
s’agit en fait d’une nouvelle structure de la transition, ayant comme
institutions un comité militaire pour le salut public (CMSP), une
direction collégiale des notables et dignitaires du pays, une haute cour
de la Transition et un gouvernement des technocrates. Dans un document
divulgué dès hier dans l’après-midi, on sait déjà les principaux
responsables de ces organes.
Par
exemple, au CMSP garant de la souveraineté nationale et composé d’une
vingtaine de personnes, il faut choisir entre des anciens généraux, des
généraux et des officiers en activité. Quant à la Haute Cour de la
Transition, on cite la personnalité d’Eric Rakotoarisoa,
journaliste, puis membre de la Sefafi et non moins vice-président de
l’Université d’Antananarivo.
Ce
genre d’annonce de coup d’Etat n’est pas à l’honneur d’une société qui
espère rétablir l’ordre constitutionnel, et pratiquement cela ne va pas à
l’image de Madagascar. D’ailleurs, aucun nom d’officiers supérieurs n’a
été publié dans ce fameux « communiqué ». Le fait de citer qu’ils sont
issus des IX ème, X ème et XIème promotions de l’ACMIL ne convainquent
personne. Plus, toutes les actions militaires tendant à détrôner le
régime de Transition, à l’image de ce qui s’est passé aux FIGN de
Fort Duschene en 2010 et celle de la BANI en 2011 se sont soldées par
un échec. Dans ce contexte, il importe de souligner qu’actuellement les
Forces Armées malgache comptent plusieurs centaines de colonels qui ne
peuvent pas tous être nommés généraux. Les frustrés tentent souvent des
coups d’Etat. Ce qui explique l’une des raisons de l’instabilité
politique à Madagascar, du moins, de l’avis des spécialistes.
Plus, la Banque mondiale note, dans une de ses récentes analyses sur la situation malgache que l’armée
malgache peut être considérée comme un partenaire crucial des réseaux
politiques mais pas comme un acteur principal des changements. Plutôt
que dominant l’État comme dans d’autres pays africains, les militaires
peuvent être la source de changements de coalitions.
La
relative instabilité de l’armée résulte d’une politisation de longue
date, qui a progressivement sapé sa capacité organisationnelle. Mais, il
n’y a pas de militaires « hommes forts » qui domineraient
le paysage politique. C’est le signe d’un rôle restreint de l’armée, dont le budget ne représente que 1,1 % du PIB malgache.
Si
le président Andry Rajoelina semble faire face à des problèmes
actuellement dans la gestion de la Transition, c’est qu’il fut dans
l’obligation de cohabiter avec des opposants, comme l’équipe de Marc
Ravalomanana.
En tout cas,
sachant qu’une partie de celle-ci fomente un coup d’Etat, l’opinion en a
marre ! Il est temps de redynamiser les activités productives de
l’époque ! Puisque, trop, c’est trop ! Par
exemple, la mouvance Ravalomanana a signé la Feuille de Route, mais tout
d’un coup, les ministres de cette entité osent ne plus respecter la
hiérarchie en cours.
Pas plus
tard qu’hier, lors du face à face gouvernement- CST, les ministres de
l’Agriculture, du Commerce et de l’Elevage – tous issus du clan
Ravalomanana- ont boudé un tel rendez-vous. Et que dit la SADC ?
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