Réaménagement de sa flotte avec comme ambition affichée de séduire la
clientèle affaires tout en conservant les passagers qui ont fait son
fonds
de commerce attirés par la politique tarifaire, Corsairfly devenue
Corsair International fait évoluer son modèle économique avec une
contrainte qui pèse
sur l’ensemble des compagnies aériennes l’explosion du coût du kérozène.
Pascal Gardin, directeur commercial de la compagnie s’explique.
Corsair International a terminé l’exercice 2011 – 2012 avec
un résultat négatif. Comment la destination Réunion a-t-elle impacté ce
résultat ?
P.G. : L’impact sur les résultats de Corsair sont liés à la flambée
du prix du kérozène. Pour le premier semestre, le coût supplémentaire
lié au carburant est de 20 millions d’euros par rapport à l’année
dernière. Face à cela nos performances commerciales sont plutôt bonnes.
Le taux de remplissage sur la Réunion pour le premier semestre (77%) est
en progression de 1 point. Par rapport à l’année dernière, il atteint
même 79% en avril. Malgré une baisse de l’offre de l’ordre de 5% sur le
premier semestre nous avons 4% de passagers en plus. Sur l’ensemble de
nos lignes, le chiffre d’affaires a progressé de 18% au premier
semestre.
Où en êtes-vous de la restructuration de la compagnie ?
La phase de transformation entamée il y a dix-huit mois se poursuit.
Nous avons défini un plan stratégique et nous sommes en phase avec notre
calendrier puisque nous attaquons la rénovation de nos appareils (voir
encadré). Deux fondamentaux demeurent : l’évolution de notre programme
avec le passage à des vols quotidiens de nuit en abandonnant les vols
province depuis plus d’un an et le choix de devenir une compagnie
régulière. Le trafic avec l’offre TGV Air fonctionne très bien. Nous
avons conservé des parts de marché assez fortes au départ de la
province. Notre actionnaire TUI est solide. Il vient de recapitaliser la
compagnie à hauteur de 210 millions d’euros. C’était prévu dans le plan
de marche et cela a été fait le 9 mai dernier. La stratégie de Corsair
s’en trouve validée. Nous avons pu financer la reconfiguration de la
flotte et financer deux nouveaux Airbus A330. Comme tout actionnaire,
TUI attend des résultats. Ceux que nous présentons montrent que nous
sommes sur la bonne voie. L’engagement vis à vis de notre actionnaire
est toujours le même : retour à l’équilibre fin 2013.
Un accord semblable à celui que vous avez passé aux Antilles avec Air Caraïbes est-il envisageable avec Air Austral ?
Tout est imaginable. Pour l’instant nous n’avons aucun contact avec
Air Austral ni avec aucune autre compagnie. Ceci dit, tout est
discutable dans le transport aérien.
Air Austral annonce à partir du mois d’octobre deux vols quotidiens sur Paris en remplacement de ses vols vers la province.
N’y a-t-il pas un risque de surcapacité ?
La question de la surcapacité peut se poser. Nous verrons les
programmes des différentes
compagnies. Cela va être assez difficile d’avoir une évolution très
forte du nombre de sièges sur l’axe Paris – Réunion. Tout dépendra
également de la tendance du marché. Ce qui est certain, c’est que nous
ne bougerons pas. On est présent et on continuera à être présent. Nous
maintiendrons un vol quotidien. Nous ajusterons les capacités en
fonction des périodes en utilisant l’A330 ou le B.747.
Cette augmentation de l’offre peut-elle entraîner des baisses de tarifs ?
Aujourd’hui l’environnement économique avec l’envolée du prix du
pétrole donne des limites à la tarification à la baisse. Nous avons
toujours été dans une logique d’offrir les meilleurs tarifs. Nous
resterons dans cet état d’esprit mais nous ne pouvons pas méconnaître
les surcoûts liés au pétrole. Une forte baisse des tarifs sur la Réunion
ne serait pas tenable et ne serait pas sans conséquences pour la
compagnie qui s’y risquerait.
Vous alignerez-vous sur les augmentations tarifaires que viennent de décider Air France et Air Austral ?
La question des 40 euros est en discussion actuellement mais il est
fort probable que nous suivions dans les mêmes proportions d’ici juin
cette augmentation tarifaire pour une raison de surcoût liée au
kérozène.
Air France a repris le leadership sur l’axe Paris – Réunion. Quelles sont les ambitions de Corsair International ?
Notre ambition ne s’exprime pas en part de marché. Elle s’exprime en
qualité d’offre pour le client et en rentabilité pour la compagnie. On
ne veut pas être les plus gros, on veut être les meilleurs. La part de
marché est un indicateur à relativiser.
S’agissant des dessertes de Mayotte et de Maurice, comment vont-elles évoluer ?
Notre stratégie de desserte de Mayotte, Madagascar et Maurice reste
inchangée. Sur Mayotte, nous sommes à 89% de remplissage. Nous passerons
de deux à quatre fréquences en juin toujours appuyées sur Antananarivo.
Sur Maurice nous avons 86% de taux de remplissage et trois fréquences
en direct
Alain Dupuis
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