Wednesday, January 16, 2008

Les craintes de récession aux Etats-Unis font plonger les Bourses mondiales

A Wall Street, les craintes d'une récession aux Etats-Unis provoquée par la crise des crédits immobiliers (subprimes) se muent peu à peu en certitudes. Mardi 15 janvier, les pertes considérables annoncées par la plus grande banque américaine, Citigroup, ont porté un nouveau coup au moral des investisseurs. Il s'est traduit par un plongeon quasi général des marchés d'actions.

A New York, l'indice Dow Jones a cédé 2,17 % entraînant dans sa chute les Bourses de Paris (- 2,83 %), Londres (- 3,06 %) et Francfort (- 2,14 %). Les craintes sur la santé de la première économie mondiale ont gagné l'Asie. Mercredi, l'indice Nikkei à Tokyo a décroché de 3,35 %. Hongkong a dévissé de 5,37 %. La Bourse de Shanghaï (Chine), jusqu'ici résistante, a plié de 2,81 %.

Si l'origine de ce reflux des marchés d'actions est directement lié aux 9,8 milliards de dollars (6,6 milliards d'euros) de pertes trimestrielles annoncées par Citigroup, les inquiétudes des courtiers sont plus larges.

L'effondrement du marché des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis n'en finit pas de provoquer des dégâts. Tel un effet papillon, les subprimes rongent désormais des pans entiers de l'économie américaine.

Pour les analystes, l'annonce, mardi, du recul de la consommation aux Etats-Unis en décembre 2007, s'ajoutant à la dégradation du marché de l'emploi, l'atteste. "La récession est déjà là", assure Paul Jorion, économiste en Californie. L'ancien président de la Réserve Fédérale (Fed), Alan Greenspan, interrogé mardi par le Wall Street Journal, confirme lui aussi que "les symptômes (de la récession) sont là". Pour M. Jorion, "un krach est tout à fait possible, il suffit d'un grain de sable".

VALEURS BANCAIRES MASSACRÉES

Krach ou pas krach, pour la plupart des analystes, la crise est loin d'être finie. Selon les experts de Goldman Sachs, les marchés vont traverser une période difficile pendant encore six mois. Dans l'intervalle, la baisse pourrait atteindre entre 10 % et 15 % de chaque coté de l'Atlantique.

Aux Etats-Unis, les investisseurs mettent leurs derniers espoirs dans l'intervention de la Fed. En baissant rapidement et fortement ses taux d'intérêt, elle pourrait relancer la machine aux Etats-Unis, ce qui profiterait aux marchés d'actions. L'hypothèse est crédible. Ben Bernanke, le président de l'autorité monétaire, s'est dit prêt la semaine passée devant le Congrès à intervenir pour éviter la récession.

Dans le reste du monde, la situation est moins grave, mais tout de même inquiétante. Pour la plupart des experts, les économies des pays émergents, que l'on disait "découplées" de celle des Etats-Unis, devraient aussi ralentir du fait de la baisse de leurs exportations. Si l'économie européenne n'est pas menacée d'une récession, elle l'est par un ralentissement. "Les profits des entreprises vont reculer affectés par l'accès de faiblesse de l'économie mondiale", prédit un analyste. D'autant plus, que la Banque Centrale Européenne (BCE), inquiète des tensions inflationnistes apparait rétive à toute baisse des taux.

En Bourse, les valeurs du secteur bancaire sont massacrées, (Citigroup a perdu plus de la moitié de sa valeur en six mois), mais les autres secteurs commencent aussi à souffrir. En attendant un rebond des marchés, attendu pour les plus optimistes d'ici la mi-2008, les investisseurs se réfugient sur les grandes valeurs, plus solides et peu cycliques.

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