Tuesday, December 17, 2013

Les sept affaires qui menacent Claude Guéant, en attendant il est en garde à vue ...

Depuis 8 heures, mardi matin, Claude Guéant est entendu à Nanterre (Hauts-de-Seine) par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris ouverte en juin. L'ancien directeur général de la police, Michel Gaudin, est également en garde à vue.

Les questions des policiers portent sur l'affaire des « primes en liquide » : selon un rapport d'inspection remis au ministre de l'intérieur Manuel Valls le 10 juin, la Place Beauvau piochait dans les frais d'enquête et de surveillance destinés aux policiers.« Environ 10 000 euros par mois remis au directeur de cabinet du ministre », M. Guéant lui-même entre 2002 et 2004 alors qu'il était directeur de cabinet du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy. L'entourage de Claude Guéant a assuré que ces sommes ne lui étaient pas destinées, mais utilisées pour un système de« gratifications », notamment pour les policiers en charge de la protection du ministre Sarkozy.
A l'origine de l'enquête, des perquisitions au domicile et au cabinet d'avocat de M. Guéant dans le cadre des affaires Tapie-Lagarde et de l'éventuel financement lybien de la campagne de Nicolas Sarkozy. A cette occasion, les enquêteurs ont retrouvé trace d'achats en liquide, pour une somme d'environ 20 000 euros. M. Guéant a assuré que ces sommes lui avaient été versées lorsqu'il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur. « Cela vient de primes payées en liquide. Elles n'ont pas été déclarées car ce n'était pas l'usage. A posteriori, on se dit que c'était anormal. D'ailleurs, ça a été modifié », assurait-il, fin avril, au micro de RMC. Or, les « fonds spéciaux » des ministères ont été supprimés en 2002 par Lionel Jospin.
Le rapport remis au ministre de l'intérieur le 10 juin a conclu à la survivance, pendant quelques années, de ces primes prélevées dans les fonds destinés au frais d'enquête et de surveillance de la police nationale.




Claude Guéant, le 10 février 2012.


Les nuages s'accumulent autour de Claude Guéant. Petites ou grandes, des affaires judiciaires menacent l'ancien homme fort de la Sarkozie, ancien secrétaire général de l'Elysée, puis ministre de l'intérieur. Tour d'horizon de ces dossiers dans lesquels Claude Guéant, qui n'est pour le moment que mis en cause, est, ou pourrait être, inquiété par la justice.

L'affaire de l'arbitrage privé qui a permis à Bernard Tapie de toucher plus de 400 millions d'euros d'argent public a connu, ces dernières semaines de multiples rebondissements. Et plus les différentes enquêtes avancent, plus elles se rapprochent de Claude Guéant, qui était secrétaire général de l'Elysée lorsque cet arbitrage a été rendu.
En février, le domicile et le cabinet de M. Guéant ont été perquisitionnés par les enquêteurs qui le soupçonnent d'avoir forcé la main au ministère de l'économie pour que le conflit qui opposait Berbard Tapie au CDR (Consortium de réalisation, chargé de liquider les passifs du Crédit lyonnais) soit tranché par un tribunal privé.
Stéphane Richard, le directeur de cabinet de la ministre de l'économie de l'époque, a été mis en examen. Lors de son audition, il a confirmé que des réunions décisives avaient eu lieu à l'Elysée, où étaient présents M. Guéant et certains des principaux protagonnistes du dossier.
  • Le financement de la campagne de 2007
Le camp Sarkozy a-t-il touché de l'argent en provenance de Libye pour financer la campagne de 2007 ? En avril, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X pour« corruption active et passive »,« trafic d'influence »,« faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits ».
Le site Mediapart a révélé en juillet 2011 que Claude Guéant s'était rendu à plusieurs reprises en Libye entre 2005 et 2007 pour y rencontrer de hauts dignitaires du régime Kadhafi. Il était alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozyau ministère de l'intérieur. Au moment de ces révélations, l'aviation française bombardait le pays pour faire tomber le « Guide », et son fils exhortait M. Sarkozy à « rendre l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale ».
Selon Ziad Takkiedine – intermédiaire dans les ventes d'armes entre la France et le Pakistan, actuellement incarcéré –, « M. Guéant donnait des indications bancaires à M. Bachir Saleh », ex-directeur du cabinet de Kadhafi, qui « faisait des comptes rendus écrits de ses visites en France, destinés à M. Kadhafi », asoutenu devant les juges M. Takieddine. Ce que M. Guéant a qualifié« d'affabulations ». « Jamais quelque Libyen que ce soit, quelque autorité libyenne que ce soit, n'est passé par mon intermédiaire pour alimenter des enrichissements personnels ou bien la campagne de 2007 », s'est défendu M. Guéant
  • Les primes en liquide
Lorsque le domicile et le cabinet d'avocat de M. Guéant ont été perquisitionnés dans le cadre de l'affaire Tapie-Lagarde et d'un éventuel financement lybien de la campagne de Nicolas Sarkozy, les enquêteurs ont retrouvé trace d'achats en liquide, pour une somme d'environ 20 000 euros. D'où proviennent ces liquidités ? M. Guéant a assuré que ces sommes lui avaient été versées lorsqu'il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur. « Cela vient de primes payées en liquide. Elles n'ont pas été déclarées car ce n'était pas l'usage. A posteriori, on se dit que c'était anormal. D'ailleurs, ça a été modifié », assurait-il, fin avril, au micro de RMC. Or, les « fonds spéciaux » des ministères ont été supprimés en 2002 par Lionel Jospin.
Un rapport remis au ministre de l'intérieur le 10 juin a conclu à la survivance, pendant quelques années, de ces primes prélevées dans les fonds destinés au frais d'enquête et de surveillance de la police nationale. M. Guéant aurait ainsi touché, au nom du cabinet du ministre, 10 000 euros par mois en liquide de 2002 à 2004.
Une enquête préliminaire a été ouverte par le paquet de Paris pour « détournement de fonds publics ».
Le parquet de Nanterre a ouvert, le 10 mai, une information judiciaire contre X, pour « détournement de fonds publics, complicité et recel ». En cause, l'emploi supposé fictif de Philippe Pemezec, maire UMP du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine). L'élection de ce dernier à l'Assemblée nationale ayant été invalidée par le Conseil constitutionnel. Déclaré inéligible, il est embauché en 2008 au cabinet de la ministre du logementChristine Boutin, en tant que « chargé de mission sur l'accession sociale à la propriété ».
Interrogés par les enquêteurs, tant Mme Boutin que son ancien directeur de cabinet, Jean-Paul Bolufer, ont assuré que l'embauche de M. Pemezec leur avait été imposée par Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée.
  • La vente de tableaux
Claude Guéant a perçu un virement de 500 000 euros en provenance d'un compte à l'étranger. Selon M. Guéant, ces « 500 000 euros proviennent de la vente en 2008 de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un confrère avocat. Cela n'a rien à voir avec la Libye ». 
Comme l'ont assuré plusieurs spécialistes, les œuvres d'Andries van Eertvelt n'ont jamais atteint une telle cote, d'autant que l'ancien ministre parle de tableaux de taille réduite, qui sont évalués autour de 15 000 euros. Par ailleurs, M. Guéant aurait dû obtenir un certificat du ministère de la culture pour vendre, au tarif qu'il a indiqué, des œuvres à l'étranger. Or il n'en a jamais fait la demande, ce qui constitue un délit.


En 2007, Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, avait accompagné l'ancien président Nicolas Sarkozy en Libye.

  • Le tableau ivoirien
Lorsqu'il était ministre de l'intérieur, Claude Guéant a été reçu en Côte d'Ivoire par le président Alassane Ouattara. Ce dernier lui a offert une œuvre du peintre ivoirien James Houra. Peinture qui orne le mur de son cabinet d'avocat. Or, selon une circulaire de François Fillon, « les cadeaux offerts aux membres du gouvernement ou à leur conjoint, dans le cadre de l'exercice des fonctions gouvernementales, notamment à l'occasion des visites effectuées à l'étranger (...) sont, pour leurs auteurs, la manifestation de la volonté d'honorer la France. C'est donc à l'Etat qu'ils s'adressent, au-delà de la personne du récipiendaire (...). Il est par conséquent normal qu'ils n'entrent pas dans le patrimoine personnel du ministre ou de sa famille. »
M. Guéant se défend en assurant que l'œuvre n'est que de peu de valeur – entre 2 000 et 25 000 euros selon l'entourage du peintre. Mais s'il a bien conservé ce tableau, il est passible d'une sanction. Comme bien d'autres ministres et hauts fonctionnaires qui ont « emprunté » des œuvres appartenant au patrimoine national.
  • Le contrat Ecomouv'
Sur fond de fronde des « bonnets rouges », le partenariat public-privé signé en 2011 entre l'Etat et la société Ecomouv' n'a cessé d'alimenter la polémique ces dernières semaines. Le parquet de Nanterre a ordonné le 6 novembre une enquête préliminaire sur ce contrat, dont le coût a été qualifié de « scandaleux »par de nombreuses figures politiques. Dans cette affaire, Claude Guéant a été discrètement entendu comme témoin, mardi 26 novembre, par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique.
Les policiers cherchent en effet à vérifier si une infraction a été commise lors de l'attribution par le gouvernement de François Fillon de la collecte de l'écotaxe à la société Ecomouv', à l'époque où Claude Guéant était secrétaire général de l'Elysée. Les enquêteurs soupçonnent que l'appel d'offres pour ce contrait ait été vicié, même si aucun élément de preuve ne vient conforter pour l'heure cette hypothèse.


Par 

1 comment:

jak Cartis said...

Il est largement temps de s'intéresser au passé de M. Guéant :
http://www.bakchich.info/france/2013/05/01/la-chute-du-permanencier-gueant-62393