Les commerçants ont passé six mois très difficiles. En effet, certains d'entre eux font savoir qu'ils ont enregistré la plus importante chute de chiffre d'affaires de leur histoire. «La crise de 2002 était très dure cependant les activités ont repris très vite mais pour cette fois, on a du mal à se relancer», devait confier un commerçant de la place. Celui-ci assure que la situation est presque identique pour les autres opérateurs de son secteur.
Redouter le dollar
Et si le bilan de la dernière semaine a été positif, côté festif ; côté économique le bilan du premier semestre 2010 qui prend fin demain est par contre catastrophique. Faute de financements, l’administration n’a pas été capable de faire face convenablement aux dépenses mensuelles fermes. Les ressources propres de l’Etat demeurent insuffisantes. Le recours aux autres sources de financements n’a pas produit les effets escomptés. En effet, après les effets d’annonce du début, la HAT est redevenue muette sur la situation exacte des 100 millions de dollars de Wisco. Aux dernières nouvelles, l’on apprend que les chèques sont déjà remis à l’administration malgache, mais leur encaissement n’a pas encore eu lieu. Les réserves en devises sont également en voie de tarissement, en raison du gonflement de la facture pétrolière. Bref, le second semestre s’annonce encore plus difficile. Surtout avec cette menace de hausse des prix des carburants, estimée inévitable, en raison notamment de la dévaluation de l’ariary par rapport au dollar. Bref, l’inflation menace de nouveau les consommateurs dont le pouvoir d’achat a été malmené depuis le début de la crise de 2009. Une crise qui risque malheureusement de se prolonger si les politiciens ne trouvent pas, dans les meilleurs délais, un terrain d’entente. Halte à la crise pour épargner un deuxième semestre catastrophique comme la première.
Le commerce évolue avec le pouvoir d'achat des ménages et quand ces derniers font face à une virulente crise comme celle que traverse le pays en ce moment, ce sont les activités commerciales qui en pâtissent. Certains commerçants confient que les maisons qui exercent comme activité la vente de produits courants tels les produits de première nécessité, arrivent à se maintenir un peu, mais ont quand même accusé une diminution de l'ordre de 25% de leurs recettes. Et l'on explique que dans certains cas, les consommateurs ne peuvent pas se passer de ces types de produits. Malgré cela, ces marchands confient qu'ils craignent encore que la situation ne se dégrade à nouveau et que la crise ne s'éternise davantage.
Outre ce problème lié au pouvoir d'achat des consommateurs, les commerçants redoutent également la montée en force du dollar. Il faut noter que la majeure partie des produits commercialisés sur le marché local, notamment les produits de consommation, proviennent d'un pays du continent asiatique.
Situation catastrophique
Pour les autres professionnels du commerce, ceux travaillant hors de la branche PPN, on indique que la situation est encore plus catastrophique. On y enregistre, selon certaines sources, plus de 50 % de baisse de chiffre d'affaires durant le premier semestre de l'année.
Cette baisse de recettes au niveau des commerçants est très difficile à gérer pour ces entreprises qui ont besoin de disposer assez souvent de liquidité pour régler leurs fournisseurs. Pour les opérateurs qui importent directement leurs marchandises auprès d'un fournisseur étranger, la situation est d'autant plus compliquée parce qu'ils courent chaque jour après les échéances des lettres de change.
Faut-il noter dans le contexte actuel de crise à Madagascar, beaucoup de partenaires d'entreprises malgaches ont déjà plié bagages pour s'allier avec d'autres entrepreneurs basés dans d’autres pays. Pour les activités de commerce, il faut noter que les fonds devront tourner plus vite que dans d'autres secteurs. Alors, avec la crise actuelle, ces opérateurs peuvent-ils encore maintenir leur rythme d'activité inchangé ?
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