Un acteur politique qui tenait à garder
l’anonymat nous livre les dessous de l’affaire Remenabila dans la partie
Sud de Madagascar.
1. Contexte global
L’affaire Remenabila est une affaire de
vol de boeuf banale à l’initiale, mais qui a très vite pris une
proportion énorme à cause de la particularité de l’affaire qui a
commencé au mois de mars 2012 avec le vol de 900 têtes de bovidés dans
la localité de Mahaly (point C), Vers le mois de juin c’est au tour de
Iabohazo, de la commune rurale de Marovitsika (point B), district de
Befotaka. Plus d’un millier de bovidés ont été emportés.
Les poursuivants composés d’hommes valides issus du fokonolona et
accompagnés d’éléments des forces de l’ordre ont été la cible de ces
dahalo armés de fusils d’assauts. 11 personnes ont trouvé la mort dans
les rangs de ces poursuivants. Mais le plus effarant, c’est l’audace de
ces dahalo qui ont rapporté au bureau du maire, les fusils abandonnés
par les poursuivants qu’ils ont abattus ou prit la fuite. Le fief de
Remena Bila ayant été localisé à Esira (point D).
Des personnes natives de cette région, notamment l’ancien chef de district de Betroka Paolo Emilio Raholinarivo Solonavalona
soutiennent qu’environ 300 cases isolées ont été brulées par les
militaires durant la traque contre les dahalo de Remena Bila, et qu’une
épuration ethnique est en train de se faire dans cette partie de l’Ile.
L’implication de haute personnalité, notamment citée par le général
Manakay contre le colonel Bellone, Chef de région Atsimo Atsinananana.
Pourquoi Ambotsirohitra a mis 6 mois après le début de l’affaire et 3
mois après la mort de 11 soldats pour réagir et déployer une logistique
conséquente ?
2. Pourquoi ?
2.1.Quel intérêt ?
La thèse officielle avance le phénomène dahalo, vol de zébu, pratique traditionnelle de la région Bara, ce phénomène existe depuis des générations, mais il est maintenant établi que ces dahalo ont bénéficié d’un financement conséquent et sont maintenant équipés d’armes de guerre, donc étant donné la taille du marché, ce serait étonnant que ce soit du simple vol de zébu, il est donc nécessaire de faire une petite analyse des attractivités économique de la région, assez conséquent pour financer une armada, 2.1.1 Cristal, pierres précieuses et semi-précieuses : Dont Remena Bila en personne est un exploitant reconnu dans la région, Mahaly et Esira sont réputés pour la qualité de leur cristal.
2.1.2 Terres rares : du côté de Sakaraha, Ankazoabo, Ankilikaoka Tulear
2.1.3 Uranium
: Le projet PAMA (Pan Africa Mining Atomics), plus communément appelés
Pan Atomics, le groupe exploite aussi le Mica, la citrine, le cristal et
le charbon de terre à Sakoa, le site pour l’exploitation d’uranium se
trouve à Maromby (point A), bourg le plus proche d’Esira et de Mahaly,
équipé d’une infrastructure conséquente dont un aérodrome, holding
appartenant à Premchai Karnasuta, 35e fortune selon Forbes, elle dispose de 10.000 Km2 de concession à Madagascar.
Premchai Karnasuta a pendant un temps arrêté
l’exploitation de ses unités à Madagascar, ce qui ne m’empêche pas de
venir 2 ou 3 fois par an à Madagascar dans la plus stricte intimité.
2.1.4 Souffre et mercure : il existe une grosse infrastructure sur Marotsiraka
2.1.5 Bovidés : On parle d’exportation massive vers les Comores
2.2. À qui profite le crime ?
Les victimes dues à cette affaire se compte maintenant par centaines, aussi bien civile, militaire que dahalo, l’État a démontré son incapacité à gérer cette poussée de violence, et a affirmé son intention de se réapprovisionner en arme lourde pour la lutte contre les dahalo.
Il y a donc 3 thèses :
Premchai Karnasuta : Financement occulte de certains dignitaires de l’État malgache, assez puissant pour transférer des armes lourdes sans qu’il y ait scandale au niveau de l’armée, ce qui peut se compter sur les doigts de la main.
2.2.2. Groupement d’intérêt économique : De toute façon
avec la complicité des tenants du pouvoir, un groupement peut fournir
le fond ou la logistique nécessaire, dans le but de dépopulariser
l’endroit et occuper le terrain
2.2.3. Trafic de bovidés
: La thèse de l’exportation de bovidés peut être retenue, cependant
soumise à des restrictions administratives des 2 pays concernés
3. Conclusion
Contrairement aux idées reçues sur cet endroit le percevant plutôt comme le « Deep South » profond où les Dahalo règnent en toute impunité et complètement enclavée, cette région dispose d’une très bonne infrastructure, notamment les routes où des centaines de 4X4 appartenant aux ONG et sociétés sillonnent tous les jours Radio, téléphone satellite, GPS sophistiqués, Andranondambo, Antirimena, Maromby, Esiran,Tranomaro, Tsivory, Marotsiraka, Ebelo, Mahaly sont accessibles par route, et un aérodrome se trouve même sur le site de Maromby.
Contrairement aux idées reçues sur cet endroit le percevant plutôt comme le « Deep South » profond où les Dahalo règnent en toute impunité et complètement enclavée, cette région dispose d’une très bonne infrastructure, notamment les routes où des centaines de 4X4 appartenant aux ONG et sociétés sillonnent tous les jours Radio, téléphone satellite, GPS sophistiqués, Andranondambo, Antirimena, Maromby, Esiran,Tranomaro, Tsivory, Marotsiraka, Ebelo, Mahaly sont accessibles par route, et un aérodrome se trouve même sur le site de Maromby.
Il y a des capitaux qui circulent et les
attractions économiques ne manquent pas, c’est d’une naïveté de croire
que l’enjeu réel est exclusivement dans le trafic de zébu, malgré que
c’est une tradition ancestrale.
Et on ne dispose pas d’un arsenal
militaire juste par le vol de quelques boeufs, il faut de l’argent, mais
surtout un vaste réseau.
— Qui a financé Remenabila ?
— Pour quelles raisons ?
— Qui a intérêt à voir ce secteur se vider de sa population ?
— Pour quelles raisons ?
— Qui a intérêt à voir ce secteur se vider de sa population ?
Voilà les questions que nous devons nous poser en tant que citoyen malgache.
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