Monday, January 05, 2009
Une parade contre le réchauffement climatique
Des Maldives au golfe du Bengale, la montée du niveau des océans risque de priver de logement et de terres 250 millions de personnes sur la planète au cours du XXIe siècle. Les prévisions les moins alarmantes estiment qu'une hausse d'un mètre entraînerait la perte de terres émergées d'environ 6 % aux Pays-Bas, 17,5 % au Bangladesh et jusqu'à 80 % dans l'atoll Majuro, en Océanie.
A ce cauchemar climatique, Vincent Callebaut oppose une réponse onirique. Le jeune architecte franco-belge s'est forgé une réputation par ses projets écologiques, ancrés dans des technologies réalistes mais naviguant aux frontières de la science-fiction.
Imaginez des villes-atolls amphibies, écologiques et autosuffisantes de 50 000 habitants, dérivant sur les océans au gré des vents et des courants. Baptisé "Lilypad", ce concept d'écopolis flottante se veut une arche de Noé futuriste pour les réfugiés climatiques à venir.
Lilypad est un concentré de développement durable. Au centre de l'île circulaire, un lagon d'eau douce immergé recycle les eaux de pluie et permet de lester la ville. Autour se déploient trois marinas et trois "montagnes", qui accueillent bureaux, commerces et loisirs, mais aussi les logements, végétalisés en jardins suspendus et desservis "par un réseau de rues et de traboules au tracé organique", décrit l'architecte.
La ville produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme - et sans émettre de CO2 - en combinant toutes les énergies renouvelables possibles et imaginables : solaire thermique et photovoltaïque, éoliennes, énergie hydraulique, maréthermique, marémotrice, etc.
Mais même dans ce monde idéal, on ne saurait vivre que d'amour et d'eau fraîche : les besoins alimentaires sont satisfaits grâce à "des champs d'aquaculture et des corridors biotiques sur et sous la coque".
DOUBLE COQUE
Symbiose avec Mère-Nature oblige, la structure du vaisseau s'inspire des nervures de la feuille du nénuphar géant d'Amazonie, Victoria Regina. "La double coque est constituée de fibres de polyester et d'une couche de dioxyde de titane sous forme anatase qui permet d'absorber la pollution atmosphérique par effet photocatalytique", détaille M. Callebaut.
Qui financera pareille construction pour recueillir les réfugiés de demain ? Mystère. Les candidats ne se sont pas encore fait connaître. Mais d'autres clients plus solvables pourraient mordre à l'hameçon : Lilypad peut servir à "étendre en offshore les territoires des pays les plus développés, comme Monaco", précise l'architecte, qui a pris soin d'amarrer ses Lilypad virtuels face à la Principauté.
Grégoire Allix
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