Panique aux abords de Nanisana, d'Ampandrianomby et
de Mahamasina vendredi à l’aube. Dix cocktails Molotov y ont été lancés par une bande d'agitateurs véhiculés. Les attaques ont été dirigées contre des bâtiments publics, dont deux établissements du ministère de l'Environnement, des forêts et du tourisme, et un autre appartenant au ministère de la Santé.
Cette triple attaque semblait synchronisée, car elle s’est produite entre 2h 45 et 3h 15 du matin.
Le siège social du ministère de l'Environnement à Nanisana a été la cible des quatre premières boules de feu. La police indique que les perturbateurs étaient à bord d'une voiture.
De peur de se faire prendre, ils auraient jeté leurs explosifs dans la précipitation sans prendre le temps de s'assurer que leur cible a été effectivement atteinte. Ils auraient pris la poudre d'escampette dans les secondes qui ont suivi l'acte. L'un des cocktails Molotov n'a pas explosé et les trois autres n'ont provoqué aucun dégât.
Des riverains terrifiés
Les enquêteurs indiquent qu'entre-temps, un autre gang se trouvait déjà aux environs de la direction administrative et financière du même ministère, à Ampandrianomby. Ils ont frappé vers 2 heures 50 en balançant trois cocktails Molotov dans la cour. Là encore, les agresseurs se sont empressés de fuir.
« J'ai repéré un 4x4 garé dans les parages, mais je ne pouvais pas imaginer que ses hommes allaient attaquer », rapporte le gardien.
Après 25 minutes d'accalmie, un vent de panique a aussi soufflé dans le quartier de Mahamasina lorsque des hommes ont lancé trois autres cocktails Molotov dans l'enceinte de l'ancienne école de médecine. L'acte a terrifié des riverains, dont un médecin domicilié près de l'endroit où les boules de feu ont explosé.
De source auprès de la direction de la police judiciaire, les agresseurs ne seraient pas des pyromanes. Leur but serait tout simplement de semer la panique afin de provoquer des agitations dans la capitale. Il ne serait pas à exclure qu'ils sont commandités.
Les forces de l'ordre ont examiné la bouteille qui n'a pas explosé. Il contenait un mélange d'essence et de sable. La mèche a été allumée mais s’est éteinte, sans doute lorsque les bandits sont partis précipitamment. La police travaille d'arrache-pied sur l’affaire.
Bras de fer entre le gouvernement et Andry Rajoelina, maire d’Antananarivo entre dans sa dernière phase ce jour à Ambohijatovo. Le maire de la capitale qui défie le régime, est condamné à réussir son coup, afin de pouvoir continuer ses revendications pour plus de liberté d’expression.
Qu'on le veuille ou non, l’« inauguration de la place de la démocratie » constitue un test de popularité grandeur nature pour Andry Rajoelina. Du succès de la manifestation dépendra la suite du mouvement : persister à revendiquer plus de liberté démocratique ou se plier face au régime qui, jusqu’ici, n’a jamais fait de concession à quiconque.
Un enjeu national
L’enjeu du rendez-vous d’Ambohijatovo dépasse largement Antananarivo. Roland Ratsiraka, ancien maire de Toamasina et président de Madagasikara tonga saina l’a très bien décrit. « Toamasina suivra si la foule se rend massivement à Ambohijatovo. Les habitants de notre circonscription pourront remplir à leur tour notre stade », a-t-il annoncé au cours d’une conférence de presse.
Le gouvernement semble également vouloir attendre le rassemblement pour pouvoir juger sur pièce des rapports des forces. « Il (Andry Rajoelina) est libre d'organiser la manifestation », a indiqué Désiré Rasolofomanana en marge de la présentation des vœux avec le corps diplomatique à Iavoloha. Une volte-face qui est loin d’être anodin dans la mesure où le pouvoir central avait interdit une semaine plus tôt le culte organisé par la commune de Tana au même endroit, prétextant la traque des évadés de la maison de force de Tsiafahy.
Mais Gervais Rakotonirina, ministre de l’Intérieur, tente de rassurer. « Des forces de l’ordre seront tout de même présentes pour une mission préventive », a-t-il garanti à Iavoloha.
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