Monday, June 28, 2010

Situation économique de Madagascar face à la crise

Les commerçants ont passé six mois très difficiles. En effet, certains d'entre eux font savoir qu'ils ont enregistré la plus importante chute de chiffre d'affaires de leur histoire. «La crise de 2002 était très dure cependant les activités ont repris très vite mais pour cette fois, on a du mal à se relancer», devait confier un commerçant de la place. Celui-ci assure que la situation est presque identique pour les autres opérateurs de son secteur.

Redouter le dollar
Et si le bilan de la dernière semaine a été positif, côté festif ; côté économique le bilan du premier semestre 2010 qui prend fin demain est par contre catastrophique. Faute de financements, l’administration n’a pas été capable de faire face convenablement aux dépenses mensuelles fermes. Les ressources propres de l’Etat demeurent insuffisantes. Le recours aux autres sources de financements n’a pas produit les effets escomptés. En effet, après les effets d’annonce du début, la HAT est redevenue muette sur la situation exacte des 100 millions de dollars de Wisco. Aux dernières nouvelles, l’on apprend que les chèques sont déjà remis à l’administration malgache, mais leur encaissement n’a pas encore eu lieu. Les réserves en devises sont également en voie de tarissement, en raison du gonflement de la facture pétrolière. Bref, le second semestre s’annonce encore plus difficile. Surtout avec cette menace de hausse des prix des carburants, estimée inévitable, en raison notamment de la dévaluation de l’ariary par rapport au dollar. Bref, l’inflation menace de nouveau les consommateurs dont le pouvoir d’achat a été malmené depuis le début de la crise de 2009. Une crise qui risque malheureusement de se prolonger si les politiciens ne trouvent pas, dans les meilleurs délais, un terrain d’entente. Halte à la crise pour épargner un deuxième semestre catastrophique comme la première.

Le commerce évolue avec le pouvoir d'achat des ménages et quand ces derniers font face à une virulente crise comme celle que traverse le pays en ce moment, ce sont les activités commerciales qui en pâtissent. Certains commerçants confient que les maisons qui exercent comme activité la vente de produits courants tels les produits de première nécessité, arrivent à se maintenir un peu, mais ont quand même accusé une diminution de l'ordre de 25% de leurs recettes. Et l'on explique que dans certains cas, les consommateurs ne peuvent pas se passer de ces types de produits. Malgré cela, ces marchands confient qu'ils craignent encore que la situation ne se dégrade à nouveau et que la crise ne s'éternise davantage.

Outre ce problème lié au pouvoir d'achat des consommateurs, les commerçants redoutent également la montée en force du dollar. Il faut noter que la majeure partie des produits commercialisés sur le marché local, notamment les produits de consommation, proviennent d'un pays du continent asiatique.

Situation catastrophique

Pour les autres professionnels du commerce, ceux travaillant hors de la branche PPN, on indique que la situation est encore plus catastrophique. On y enregistre, selon certaines sources, plus de 50 % de baisse de chiffre d'affaires durant le premier semestre de l'année.

Cette baisse de recettes au niveau des commerçants est très difficile à gérer pour ces entreprises qui ont besoin de disposer assez souvent de liquidité pour régler leurs fournisseurs. Pour les opérateurs qui importent directement leurs marchandises auprès d'un fournisseur étranger, la situation est d'autant plus compliquée parce qu'ils courent chaque jour après les échéances des lettres de change.

Faut-il noter dans le contexte actuel de crise à Madagascar, beaucoup de partenaires d'entreprises malgaches ont déjà plié bagages pour s'allier avec d'autres entrepreneurs basés dans d’autres pays. Pour les activités de commerce, il faut noter que les fonds devront tourner plus vite que dans d'autres secteurs. Alors, avec la crise actuelle, ces opérateurs peuvent-ils encore maintenir leur rythme d'activité inchangé ?

Ambodiatafana détruit par les flammes: acte criminel


La résidence de l'ancien président Didier Ratsiraka sise à Ambodiatafana a été dévorée par le feu, hier. Il déplore un incendie criminel.

Alerte à Toamasina. La résidence privée de l'ancien président Didier Ratsiraka sise à Ambodiatafana sur la RN 5 a été dévorée par le feu, hier. Selon les sapeurs-pompiers locaux, un cour-circuit survenu au niveau d'un climatiseur serait à l'origine des flammes. Outre les dégats matériels, aucune victime n'est recensée. Joint au téléphone en début de soirée, l'amiral déplore un incendie criminel.
« C'est un acte de sabotage pur et simple. Ce doit être un acte fait pour empêcher mon retour à Madagascar », s'indigne Didier Ratsiraka. L'ancien chef d'État réfute le résultat du constat des responsables locaux. « Il ne faut pas duper le public et encore moins le propriétaire. La thèse d’un court-circuit est impossible vu que la propriété est privée d'électricité depuis des années. Le régime Ravalomanana a refusé de payer les factures à Ambodiatafana et a pris de force la résidence qui m'est réservée à Faravohitra », a-t-il martelé. Didier Ratsiraka se garde pourtant d'indiquer les éventuels responsables de l'accident.
Refus de réhabiliter
« Selon les rapports qui me sont transmis, ce bâtiment n'est pas habité, d'autant plus que les personnes chargées de sécuriser la propriété vivent dans un autre édifice autrefois occupé par les éléments de la garde présidentielle », poursuit l'amiral. « Non seulement les autorités malgaches ont refusé de réhabiliter ma résidence, mais elles ont également refusé de la céder à mes proches qui ont voulu s'y installer », dit-il.
Hier en début d'après-midi, les éléments des forces de l'ordre chargés de la garde de la résidence de Didier Ratsiraka ont alerté les sapeurs-pompiers de Toamasina stationnés à 22 kilomètres du lieu de l'incendie. Vers 15 heures, c'est-à-dire aussitôt après l'appel téléphonique,
quelques camion-citernes et des soldats du feu y ont été déployés afin de maîtriser l'incendie.
« Il n'y a pas beaucoup de dégâts. Les flammes ont dévoré le plafond de la salle de réception de la résidence », déclare le chef de corps des sapeurs-pompiers de Toamasina.
Il évite de livrer plus de détails et encore moins de faire des commentaires sur l'incident.
Le 5 juillet 2002, l'ancien président Didier Ratsiraka a quitté sa résidence privée d'Ambodiatafana construite en 2001 pour partir en exil en France avec une brève escale aux Seychelles. Après le retrait de ses partisans qui ont érigé un barrage à Brickaville, les « zanadambo » ont envahi le lieu. Livré aux pilleurs pendant des mois, le périmètre est mis sous la garde des forces de l'ordre qui continuent à assurer la sécurité de la fameuse résidence.

Wednesday, June 16, 2010

Monday, June 14, 2010

Thursday, June 10, 2010

COFACE: Madagascar dans la liste noire

Depuis la crise de 2009, les organismes internationaux de notation des performance économique et politique ne cessent de déclasser Madagascar. Ce qui provoque une fuite des capitaux.



« Les perspectives économiques et politiques très incertaines et un environnement des affaires comportant de nombreuses lacunes sont de nature à détériorer sensiblement le comportement de paiement. La probabilité moyenne de défaut des entreprises est élevée ». Plus que jamais, la situation économique et politique à Madagascar correspond à cette notation de la COFACE (Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur) qui classe toujours la Grande Ile dans la catégorie C, regroupant les pays à très haut risque pour les investissements directs étrangers.

Coup d'Etat

En tout cas, cette constatation de la COFACE, dont les informations sont très suivies sur le plan du commerce et des investissements internationaux, ne fait que concourir à la mauvaise image de Madagascar sur le plan mondial. L'analyse de la COFACE confirme par ailleurs que cette crise a fait beaucoup trop de mal au pays. Selon la COFACE, « La combinaison de la crise politique et de la crise économique a fait chuter la croissance en 2009. Le coup d’Etat a conduit à la remise en cause des flux d’IDE et à la suspension d’une part significative de l’aide bi- et multilatérale (hors aide humanitaire), la communauté internationale ne voulant pas cautionner le renversement d’un gouvernement élu. Par ailleurs, l’effondrement de la demande étrangère a contribué à la chute des exportations malgaches qui ont affecté les secteurs textile, des mines et de la pêche. Les recettes touristiques ont baissé significativement dans le contexte d’incertitude politique. Le bâtiment et les travaux publics ont pâti de la réduction de l’aide internationale »

La note de la COFACE de continuer que: « La persistance de la crise politique freine la reprise de l’activité. La relance des flux d’aides internationales reste, en effet, suspendue au retour à l’ordre constitutionnel. Dans ce contexte, le secteur du BTP, tributaire de l’aide au développement, devrait rester atone. Par ailleurs, l’achèvement des mines d’ilménite, de nickel-cobalt et de charbon, reste suspendu à la reprise des flux d’aides internationales et au maintien des IDE. En outre, le secteur touristique, malgré un léger rebond, continue de pâtir de l’incertitude politique.

Triste réalité

Des notes négatives, en somme, et qui ne font qu'aggraver la position internationale du pays. Ce, d'autant plus que d'autres organismes internationaux confirment cette triste réalité dans leurs analyses, notamment sur l'environnement des affaires à Madagascar où il devient de plus en plus difficile de travailler. A l'instar de la Banque Mondiale qui, dans une récente étude sur le secteur privé, annonce que « la promotion du secteur privé est fortement liée à la mise en place d'un climat des affaires qui réduit les coûts de création d'opérations des entreprises dans le pays. » Cette étude de continuer: « Plus grave, plusieurs carences ont augmenté à la suite de la crise politique, affectant la confiance des investisseurs qui retardent où annulent leurs projets, où même préfèrent partir à l'étranger ». En somme, la crise actuelle se trouve plus que jamais à l'origine des maux du pays. Les politiciens le comprennent-ils?

Tuesday, June 08, 2010

L'ACTA, l'Inde et la Chine



L'Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA) est un traité international sur le droit d'auteur, négocié de façon informelle et en secret entre l'Australie, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, la Jordanie, le Maroc, Singapour, les Etats-Unis, l'Union européenne, la Suisse, le Japon, les Émirats arabes unis et le Canada, depuis 2007. Le but du traité serait d'harmoniser la manière dont ces pays protègent la propriété intellectuelle, tant en ce qui concerne la contrefaçon "classique" (médicaments, sacs…) que la contrefaçon numérique (téléchargement illégal). Décryptage avec Michael Geist, chercheur en droit d'Internet à l'université d'Ottawa, au Canada.

La Chine et l'Inde laissent entendre qu'elles s'opposeront à l'ACTA. Pourquoi ces deux poids lourds économiques sont-ils contre ce traité ?

Michael Geist : Ce n'est pas une surprise ; une telle possibilité était déjà évoquée il y a un an. Je pense que l'ACTA représente une menace significative pour de nombreux pays en voie de développement. Il réduirait leur marge de manœuvre au sein des institutions que sont l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Surtout, les Etats-Unis et l'Europe considèrent que l'ACTA ne doit pas s'appliquer aux seuls pays qui négocient, mais à tous les pays. La Chine et l'Inde craignent donc de devoir se plier aux standards édictés par l'ACTA, alors qu'elles sont exclues des négociations.

La Commission européenne a publié fin avril une "version consolidée" du traité. Négociée depuis plus de deux ans, elle n'avait pas fait l'objet jusqu'alors de communication officielle. Pourquoi l'Inde et la Chine se manifestent-elles seulement aujourd'hui ?

Le calendrier présente une opportunité pour les deux pays : l'Organisation mondiale du commerce réunit, les 8 et 9 juin, un conseil sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce. Le fait qu'une version "officielle" ait été rendue publique, fin avril, permet aussi aux gouvernements de se positionner plus facilement, car il n'existait jusqu'alors que des versions non-officielles, disponibles sur Internet.

Par ailleurs, le prochain tour de négociations sur l'ACTA aura lieu dans trois semaines en Suisse. Les négociateurs font pression pour que l'accord soit entériné d'ici la fin de l'année. Si les pays qui souhaitent s'opposer ne parlent pas maintenant, il sera peut-être bientôt trop tard...

De telles pressions de la part de l'Inde et de la Chine peuvent-elles réellement peser sur les négociations ?

Des organisations non-gouvernementales sont déjà parvenues à faire pression sur les gouvernements afin qu'ils fassent preuve de transparence et publient les documents des tractations. Si des Etats comme l'Inde et la Chine critiquent à la fois le processus et la substance des négociations, cela peut avoir un impact.

D'autres pays envisagent-ils de rejoindre le front sino-indien ?

Certains États, comme le Brésil, l'Argentine et l'Égypte, semblent partager l'avis de la Chine et de l'Inde. La manière dont les négociateurs d'ACTA vont intégrer cette opposition aura une influence sur la crédibilité de l'accord. Si le traité ACTA doit ensuite s'imposer à tous, il faut que chacun soit inclus dans les négociations dès le début.

Monday, June 07, 2010

Il fallait s'y attendre: La sanction européenne est confirmée

L'aide humanitaire et d'urgence n'est pas affectée. L'appui budgétaire prévu dans les programmes indicatifs nationaux (PIN) des 9e et 10e FED est suspendu. Les projets et programmes déjà en cours au titre du 9e FED continueront à être exécutés à l'exception des actions et paiements impliquant directement le gouvernement et ses agences. Les modifications et avenants aux contrats en cours sont examinés au cas par cas. Les nouveaux contrats sont suspendus. La mise en oeuvre du PIN-10ème FED est suspendue. La Commission européenne peut mettre en oeuvre certains projets et programmes profitant directement à la population. Telles sont les « mesures appropriées » prises hier par le Conseil de l'UE « relatives à la conclusion de la procédure de consultation avec la République de Madagascar au titre de l'article 96 de l'accord de partenariat ACP-UE ».
500 millions d'euros. Ces « mesures appropriées » font perdre à l'économie nationale une aide budgétaire évaluée jusqu'à 500 millions d'euros étalés sur 5 ans. « D'après nos calculs et compte tenu des différentes procédures qui sont compliquées pour l'Union européenne, si on avait eu une reprise des activités, c'est à dire une solution politique dans le courant de cette année, le dixième FED aurait pu être mis en oeuvre à partir de 2012... », a déploré à la RFI, Mme Noro Andriamamonjiarisoa du GEM. Par contre, en coordination avec le GIC-M, l'UE ne rompt pas le dialogue politique. Ce dialogue politique pourrait conduire à la reprise de l'aide avec trois conditions préalables: arrangement consensuel pour un gouvernement de transition, élaboration d'une feuille de route claire en vue de la tenue d'élections, qui soit acceptable pour les parties concernées et permette une campagne électorale libre et régulière, élections régulières, reconnues comme telles par la communauté internationale et pouvant donner une légitimité démocratique au nouveau gouvernement.

17 mars 2009. L'UE a fondé sa décision sur l'événement du 17 mars 2009. Elle considère que « le transfert par la force du pouvoir survenu à Madagascar le 17 mars 2009 constitue une violation flagrante de la démocratie et de l'Etat de droit, éléments essentiels de l'accord de Cotonou conclu entre l'UE et les pays de l'ACP. » La décision du Conseil de l'UE, réuni à Luxembourg le 07 juin 2010, déplore que malgré la poursuite des consultations après la réunion de Bruxelles du 6 juillet 2009, les autorités de fait se soient engagées dans un processus de transition unilatéral. En tout cas, la décision de l'UE est un coup dur pour la HAT. L'histoire nous a appris qu'aucun régime n'a pu résister au manque des financements des baîlleurs de fonds traditionnels: Didier Ratsiraka en 1981, Zafy Albert en 1996 avec son fameux financement parallèle et Marc Ravalomanana en 2009. Actuellement, Andry Rajoelina tente de faire exception avec l'argent des chinois. Attention danger.

Les Razafindramanana

Saturday, June 05, 2010

Friday, June 04, 2010