Les forces armées malgaches - police, gendarmerie et armée - ont adopté une position de neutralité dans la crise politique actuelle mais elles sont convoitées par les deux camps, qui cherchent à rallier leur soutien.
Même si elle a dirigé un directoire militaire de quelques mois en 1975, l'armée affiche en général son impartialité politique, une spécificité malgache sur un continent habitué aux coups d'État militaires.
"N'importe qui pouvait prendre le pouvoir lundi et mardi (26 et 27 janvier, jours de pillages généralisés dans l'île). Ici, il y a une tradition légitimiste, pas une tradition de putschistes", analyse Jean-ÉricANTANANARIVO (AFP) — Les forces armées malgaches - police, gendarmerie et armée - ont adopté une position de neutralité dans la crise politique actuelle mais elles sont convoitées par les deux camps, qui cherchent à rallier leur soutien.
Même si elle a dirigé un directoire militaire de quelques mois en 1975, l'armée affiche en général son impartialité politique, une spécificité malgache sur un continent habitué aux coups d'Etat militaires.
"N'importe qui pouvait prendre le pouvoir lundi et mardi (26 et 27 janvier, jours de pillages généralisés dans l'île, ndlr). Ici, il y a une tradition légitimiste, pas une tradition de putschistes", analyse Jean-Eric Rakotoharisoa, un constitutionaliste.
Lors de la précédente crise en 2002, l'armée s'était cependant scindée entre "légalistes" fidèles au président Didier Ratsiraka et "légitimistes" soutenant le mouvement de l'opposant Marc Ravalomanana, une fracture qui avait conduit à des combats et à l'emprisonnement ultérieur d'officiers restés fidèles au régime.
Cette fois, les 30.000 membres des forces de l'ordre du pays, qui avaient reçu l'ordre de ne pas tirer sur la foule, ont semblé tergiverser sur la position à tenir face aux premiers débordements et pillages, le 26 janvier, et ont justifié publiquement le lendemain leur passivité.
Les forces de l'ordre "sont prêtes à assumer pleinement leurs responsabilités; toutefois, elles tiennent à ce que les politiciens assument également les leurs", avait indiqué le commandement de l'Emmo-nat, qui chapeaute gendarmerie, police et armée.
Depuis, le président Ravalomanana a nommé des proches à la tête de deux des trois corps armés du pays.
Dès le 29 janvier, le patron de la gendarmerie était remercié, remplacé par le général Gilbain Pily, un fidèle du chef de l'Etat.
Douze jours plus tard, son homologue de l'armée connaissait le même sort. Son successeur, le général Edmond Rasolomahandry est connu pour avoir pris le grand port de Toamasina (côte-est) en 2002, au profit du clan Ravalomanana.
Cécile Manorohanto, première femme ministre de la Défense en Afrique, a quant à elle démissionné pour dénoncer la mort de 28 partisans de l'opposant Andry Rajoelina, abattus par la garde présidentielle.
La sécurité présidentielle, corps autonome d'environ 500 membres qui prend ses ordres à la présidence, n'avait elle pas hésité à faire feu.
Les troupes de l'Emmo-nat présentes aux abords du palais avaient fini par céder devant la pression des manifestants qui voulaient marcher sur le palais abritant le bureau du président, classé "zone rouge".
Aujourd'hui, l?armée continue toutefois d?afficher son impartialité.
Une source proche du commandement militaire assure que le nouveau chef d'état-major veut surtout "préserver la cohésion de l'institution, sérieusement ébranlée".
Celle-ci a été mise à l'épreuve à partir du 17 novembre 2006, lorsque le général Randrianafidisoa, dit "Fidy", a tenté d'instaurer un directoire militaire à quelques jours de l'élection présidentielle pour laquelle sa candidature avait été rejetée. Il a depuis été arrêté.
Militaire respecté, il avait gagné en 2002 la bataille de Fianarantsoa, sur les hauts plateaux, avant de passer dans l'opposition au régime Ravalomanana.
Son coup d'éclat, combiné à une "liste noire" de hauts officiers dévoilée quelques semaines plus tard, avait conduit au remplacement du chef d'état-major de l'époque et à la mise sur la touche d?une centaine de cadres, divisant l'armée.
Depuis, l'unité des forces armées a été ébranlée et leur position vis-à-vis du régime reste incertaine.
De son côté, le camp de M. Rajoelina, qui prétend mettre en place un "gouvernement de transition", a déclaré poursuivre des "consultations" pour choisir "son" ministre de la Défense. Rakotoharisoa, un constitutionaliste.
Lors de la précédente crise en 2002, l'armée s'était cependant scindée entre "légalistes" fidèles au président Didier Ratsiraka et "légitimistes" soutenant le mouvement de l'opposant Marc Ravalomanana, une fracture qui avait conduit à des combats et à l'emprisonnement ultérieur d'officiers restés fidèles au régime.
Cette fois, les 30.000 membres des forces de l'ordre du pays, qui avaient reçu l'ordre de ne pas tirer sur la foule, ont semblé tergiverser sur la position à tenir face aux premiers débordements et pillages, le 26 janvier, et ont justifié publiquement le lendemain leur passivité.
Les forces de l'ordre "sont prêtes à assumer pleinement leurs responsabilités; toutefois, elles tiennent à ce que les politiciens assument également les leurs", avait indiqué le commandement de l'Emmo-nat, qui chapeaute gendarmerie, police et armée.
Depuis, le président Ravalomanana a nommé des proches à la tête de deux des trois corps armés du pays.
Dès le 29 janvier, le patron de la gendarmerie était remercié, remplacé par le général Gilbain Pily, un fidèle du chef de l'Etat.
Douze jours plus tard, son homologue de l'armée connaissait le même sort. Son successeur, le général Edmond Rasolomahandry est connu pour avoir pris le grand port de Toamasina (côte-est) en 2002, au profit du clan Ravalomanana.
Cécile Manorohanto, première femme ministre de la Défense en Afrique, a quant à elle démissionné pour dénoncer la mort de 28 partisans de l'opposant Andry Rajoelina, abattus par la garde présidentielle.
La sécurité présidentielle, corps autonome d'environ 500 membres qui prend ses ordres à la présidence, n'avait elle pas hésité à faire feu.
Les troupes de l'Emmo-nat présentes aux abords du palais avaient fini par céder devant la pression des manifestants qui voulaient marcher sur le palais abritant le bureau du président, classé "zone rouge".
Aujourd'hui, l?armée continue toutefois d?afficher son impartialité.
Une source proche du commandement militaire assure que le nouveau chef d'état-major veut surtout "préserver la cohésion de l'institution, sérieusement ébranlée".
Celle-ci a été mise à l'épreuve à partir du 17 novembre 2006, lorsque le général Randrianafidisoa, dit "Fidy", a tenté d'instaurer un directoire militaire à quelques jours de l'élection présidentielle pour laquelle sa candidature avait été rejetée. Il a depuis été arrêté.
Militaire respecté, il avait gagné en 2002 la bataille de Fianarantsoa, sur les hauts plateaux, avant de passer dans l'opposition au régime Ravalomanana.
Son coup d'éclat, combiné à une "liste noire" de hauts officiers dévoilée quelques semaines plus tard, avait conduit au remplacement du chef d'état-major de l'époque et à la mise sur la touche d?une centaine de cadres, divisant l'armée.
Depuis, l'unité des forces armées a été ébranlée et leur position vis-à-vis du régime reste incertaine.
De son côté, le camp de M. Rajoelina, qui veut mettre en place dès lundi 16 février 2009 un "gouvernement de transition", semble damer le pion en nommant comme ministre de la défense le Général de Division Raonenantsoamampianina, un ex-proche de Ravalomanana et aussi un ami du Général Ranjeva.
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