Thursday, December 20, 2007

Il valait mieux un "no comment" qu'un mot de trop!!!!


«Tsy te hahalala izany hafatry ny vahoaka izany aho ...», littéralement : «Je me fiche du message du peuple...». C’est la déclaration faite par Marc Ravalomanana à la presse, hier à Ambohitsorohitra.
Marc Ravalomanana a l’art du contre-pied. À une question d’un journaliste lui demandant son avis sur le message transmis par le peuple à travers les résultats des élections communales, il a répondu sèchement : «Tsy te-hahalala izany hafatry ny vahoaka izany aho. Na faly na tsy faly ny vahoaka, tsy raharahako. Tsy ny hahafaly ny vahoaka no tadiaviko fa ny hahasoa azy». En traduction libre : «Je me fiche du message du peuple. Qu’il soit content ou pas, ce n’est pas mon problème. Je ne suis pas là pour lui faire plaisir mais pour son bien».
Le président de la République venait de recevoir à Ambohitsorohitra, Andry Rajoelina porté à la tête de la mairie de la Capitale aux dépens de Hery Rafalimanana, candidat du Tim. Un revers interprété par l’opinion comme un vote sanction à l’endroit du Tim et un avertissement à l’adresse du président de la République.
La réponse de Marc Ravalomanana a été à la fois pour le moins crue et péremptoire. Visiblement irrité, il n’est pas allé par le dos de la cuillère. Une manière délibérée en quelque sorte pour montrer au nouveau maire d’Antananarivo qu’il avait beau gagner, le maître à bord reste celui qui avait dirigé la Capitale de 1999 à 2001.
C’est ainsi qu’Andry Rajoelina s’est rendu au petit matin au Palais d’Ambohitsorohitra pour recevoir, dit-il, la bénédiction d’un raiamandreny. Coup de théâtre, à la sortie du palais présidentiel, il a annoncé la tenue de la passation à la mairie d’Antananarivo l’après-midi après avoir déclaré qu’il attendait les résultats de l’audit des comptes de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) avant de procéder à cette formalité. L’omnipotence présidentielle est passée par là.
Aux antipodes
La déclaration de Marc Ravalomanana se trouve aux antipodes de celle faite mardi par son parti, le Tim. Groggy par sa défaite à Antananarivo, le Tim s’est rendu à l’évidence. Yvan Randriasandratriniony, président du parti majoritaire, avait concédé. «Il existe un message de la population d’Antananarivo à différentes entités, y compris le Tim. Nous avons pris note afin de rectifier le tir».
Le président du Tim avait par la même occasion reconnu l’aspiration du peuple. «Les Malgaches espèrent l’accélération du processus de développement. Celui-ci devrait avoir de l’impact au niveau de chaque ménage». Ainsi, le Tim propose, le président dispose.
Le nouveau maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, s’est abstenu de tout commentaire des propos présidentiels. La prise de contact a été sans doute impressionnante qu’un commentaire aurait été superflu.
Quant à l’opposition, seul Evariste Marson du Rassemblement du parti sociale démocratie a réagi. Il a dressé un parallèle entre les propos de Marc Ravalomanana à Antsohihy il y a quelques semaines et ceux d’hier.
Dans les annales, la première République de Philibert Tsiranana et la deuxième de Didier Ratsiraka, s’étaient écroulées à cause d’un mot plus haut qu’un autre. Si les présidents se ressemblent, l’histoire se repète.

Encadré
Rajoelina se rend chez le président

Le nouveau maire d'Antananarivo a demandé, et obtenu, une audience de la part du chef de l'État, mercredi. «J'ai dû modifier mon programme de visite à Mahajanga et dans d'autres villes afin de le (Ndlr : Andry Rajoelina) rencontrer, très tôt le matin (de 8h 34 à 8h 59)», fait savoir le président Ravalomanana.
Ensemble, les responsables ont affirmé la nécessité de coopérer. «Une commune doit collaborer avec le pouvoir central, soutient le chef de l'État. Antananarivo est la vitrine du pays. Ne vous en faites pas, je l'aiderai financièrement et matériellement». Pour sa part, Andry Rajoelina, un peu crispé, a souligné que «l'objectif est de développer Antananarivo. Et c'est l'affaire de tous».

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