S’il a jusqu’ici refusé de « se mêler à la polémique », Sarobidy Tsohara, directeur des Transports terrestres au sein du ministère des Transports et du tourisme, a enfin levé les inquiétudes des propriétaires de voitures dont les vitres sont teintées. Seules les vitres fumées qui empêchent de voir l’intérieur de la voiture sont prohibées. Mais la chasse au laxisme au volant est ouverte. Mettre sa ceinture de sécurité, ne pas décrocher son téléphone en roulant, ne pas mettre un enfant de moins de cinq ans sur le siège avant… le ministère voudrait que toutes ces précautions deviennent des habitudes.
La phase de sensibilisation touche presque à sa fin. Après plusieurs jours de diffusion de spots sur les radios et télévisions nationales et privées, le ministère entend faire appliquer l’arrêté 952/2007 sur la sécurisation routière à la lettre. «Durant la semaine du 19 au 23 mars, nous ferons un rappel à l’ordre aux usagers de la route, et la police nationale et les gendarmes séviront en cas de récidive.» déclare le directeur des Transports terrestres, Sarobidy Tsohara. Et d’ajouter : «C’est déjà une marque de compréhension de la part de l’Etat, si on considère que l’arrêté devrait légalement être appliqué un jour franc après sa publication au journal officiel, soit le 16 janvier».
Il a même fini par rassurer tous les propriétaires de voitures à vitres teintées, ceux qui n’ont pas «choisi» de se camoufler derrière des films miroirs ou quasiment noirs qui empêchent de voir à l’intérieur de la voiture. «Il fallait juste interpréter les termes ‘transparence limpide’ selon l’esprit de la loi, à savoir la prévention des méfaits qu’un individu en sécurité derrière des vitres fumées pourrait commettre.» explique-t-il. Mais sur le point des exceptions, le directeur des Transports terrestres est catégorique : «Il n’y aura pas de dérogations produites, que ce soit pour les artistes ou pour les présidents-directeurs généraux des grandes sociétés. Les seules exceptions autorisées sont celles qui sont formulées explicitement dans le texte.»
Montrer patte blanche
A partir du 16 mars, date d’application de la mesure d’interdiction des vitres fumées, les policiers et les gendarmes vont intercepter toutes les voitures aux vitres non transparentes. Sauf celles portant une plaque minéralogique rouge avec un drapeau malgache et des étoiles (pour les officiers généraux en activité) ou verte avec la mention CMD (pour les chefs de mission diplomatique). Seront aussi «épargnées» les voitures qui portent la cocarde officielle des chefs d’institutions, parlementaires, membres du gouvernement, responsables des régions et de l’exécutif dans les provinces.
Dans un premier temps, les policiers et gendarmes en faction ne séviront pas, mais se contenteront de rappeler à l’ordre les contrevenants, tout en notant leurs coordonnées. Pas de pitié pour les récidivistes : leur voiture ira directement à la fourrière. «La mesure est applicable sur tout le territoire, pas seulement dans la capitale», précise Sarobidy Tsohara. C’est le cas de toutes les mesures citées dans l’arrêté, dont le port d’un casque pour tous véhicules motorisés (y compris motocyclettes et scooters), l’éclairage sur les deux roues, ainsi que le port de ceinture au volant. Dans la même foulée seront définitivement interdits l’utilisation du téléphone au volant (dès lors qu’il entraîne la prise en main du mobile) et le transport d’enfants de moins de cinq ans sur le siège avant. Il faudra du temps avant que tout cela ne devienne des habitudes.
La sécurité routière et les jeunes
Du 23 au 28 avril, soit deux semaines après le week end de Pâques, se tiendra la semaine internationale de la sécurisation routière. Le thème : «la sécurité routière et les jeunes». D’autres campagnes de sensibilisation pour une appropriation des mesures de sécurisation routière seront entreprises à cette occasion. De nombreux jeunes sont victimes d’accidents suite à une conduite en état d’ivresse ou pour ne pas avoir respecté les signalisations routières, notamment les limitations de vitesses. Distribution gratuite de casques et diffusion de spots radiotélévisés seront financées par les nombreux partenaires internationaux comme l’Office mondial de la santé (OMS), Handicap International ou l’Unicef. Le ministère de l’Education, la commune, la police et la gendarmerie seront aussi parties prenantes.
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