Wednesday, February 29, 2012

Foyers de tension Les forces de l'ordre tirent la sonnette d'alarme

Les militaires craignent d’être débordés par les évènements .


Les forces armées et la police lancent une mise en garde sur la nécessité du règlement des crises sociales. Le régime de transition n’a pas de solution définitive.
Le régime de transition à l'épreuve. Au-delà de la tension politique autour de la mise en œuvre de la Feuille de route, il doit faire face à plusieurs foyers de tension latents.
« Nous avons fait part aux responsables des départements ministériels concernés quant à la nécessité de régler les foyers de tension actuels. Ceux-ci commencent à prendre de l'ampleur et nous risquons d'avoir du mal à gérer la sécurité autour d'eux si cela continue », a affirmé un haut responsa­ble des forces de l'ordre hier.
Ces propos rapportés ont été tenus au cours d'une réunion à Mahazoarivo lundi. Plusieurs hauts gradés ont participé à la séance de travail avec le Premier ministre Omer Beriziky dont les généraux Lucien Rakotoari­masy, Randrianazary, André Ndriarijaona, Bruno Razafin­drakoto, respectivement ministre des Forces armées, secrétaire d'état à la gendarmerie, chef d'état-major de l'armée (Cemgam) et commandant de la gendarmerie. Arsène Rakotondrazaka, Christine Razanamahasoa, Etienne Razafindehibe et Régis Manoro, ministre de la Sécurité intérieur, celle de la Justice, celui de l'Enseigne­ment supérieur et celui de l'Éducation nationale, étaient également présents à ce rendez-vous.
Vision incohérente
Selon certaines indiscrétions, aucune décision n'a été prise à l'issue de la réunion. Mais Andry Rajoe­lina, président de la transition, a ensuite touché quel­ques mots sur le dossier brûlant au cours du conseil des ministres qui a duré moins d'une heure, à Iavoloha hier.
L'homme fort de la tran­sition a « constaté qu'au niveau de certains secteurs de la vie nationale, certaines situations pourrissent davantage », selon le communiqué du conseil. Il fait référence aux foyers de tension à cause de diverses grèves, aux arrêts des cours à l'Université d'Antana­narivo, et à l'insécurité. Il « donne des consignes au gouvernement (...) de se pencher davantage sur tous ces maux minant la vie de la Nation, de les traiter dans les meilleurs délais et d’en tirer les solutions adéquates ». Le même communiqué évoque la sollicitation des départements « concernés par toutes ces situations en pourrissement de prendre toutes les mesures qui s'imposent ».
Un membre du gouvernement, présent au conseil des ministres, confie l'absence de débats sur le sujet après l'observation présidentielle. « Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a seulement pris la parole pour expliquer la situation dans son département », avance-t-il. Le communiqué du conseil relate la tenue d'une conférence des présidents aujourd'hui, pour se pencher sur la clôture de l’actuelle année universitaire et à l’ouverture de celle de 2012.
Au niveau de la Prima­ture, plusieurs réunions ont été organisées ces derniers jours autour de ces foyers de tension. Omer Beriziky a rencontré plusieurs membres du gouvernement touchés par les grèves hier. Il a également discuté avec une délégation des syndicats des transporteurs, pour évoquer les prix des carburants, une autre épine qui n'est pas encore ôtée, avec les pétroliers. Selon un des participants aux échanges, l'idée d'évoquer le sujet au cours du conseil dans l'après-midi aurait été avancée. Ce qui n'a pas été le cas. « Notre position dépendra de la réponse du gouvernement », confie un des syn­dicalistes, mettant l'accent sur l'impact d'une hausse des prix des carburants.
Curieusement, la plupart des foyers de tension en cours ont commencé depuis un certain temps, pour ne citer que le cas des prix des carburants. Il en est de même de la grève des magistrats depuis près de trois mois. Mais l'Exécutif n'a encore trouvé de réponse ferme et définitive sur ces questions. Pire encore, il donne l'impression de tergiverser dans la gestion de celles-ci.
Selon un analyste, la nature même du gouvernement, dit d'union nationale, ne facilite pas la mise en place d'une vision cohérente pour gérer des dossiers précis. Les divergences politiques dans la mise en œuvre de la politique semblent en même temps prendre le pas sur d'autres priorités.

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