La quarantaine, la démarche posée, le verbe facile à l’image des hommes d’affaires américains, Célestin Ravonison fait partie de ces capitaines d’industrie qui ont réussi tout en restant modestes.
Les affaires, il les a dans le sang. Parti en France, il y a quelques années, pour faire des études, il en a profité pour acquérir des expériences qui lui serviront plus tard. « A 24 ans, j’ai créé une entreprise de publicité en métropole », raconte-t-il. Plus tard, il va monter une autre compagnie spécialisée dans l’électricité industrielle et le bâtiment.
Mais après une vingtaine d’années de carrière en France, l’homme s’est demandé s’il ne vaut pas mieux s’occuper des siens et apporter sa part de brique à la construction de Madagascar. « Participer au développement et apporter mon savoir » précise-t-il. Il décide alors de rentrer et lancer des projets.
Culture de travail
Comme Adam Smith, Ravonison croit que la première richesse est le travail. « Il faut travailler dur si on veut réussir » dit-il. Il pense que le principal facteur de notre développement vient de notre manque d’ardeur dans l’exercice de nos métiers. « Il ne faut pas attendre l’Etat pour commencer. Il faut prendre des initiatives, il faut avancer. C’est la clé de la réussite. »
Et il donne l’exemple. En 1990, il a monté un projet grandiose : la construction des villes nouvelles. L’objectif est de mettre à la disposition de ses concitoyens un cadre de travail dans lequel ils peuvent s’épanouir librement.
Pour lui, l’Etat est censé mettre en place les structures adéquates pour que chaque homme puisse évoluer et créer de la richesse. « Aucun Etat ne pourra jamais satisfaire tous les besoins de ses citoyens. Ces derniers doivent être des leaders prêts à relever les défis du développement ». Libéral ? Il l’est.
Promotion de la culture malgache
Certes, le monde des affaires d’aujourd’hui est exigeant. Mondialisation oblige, tout investisseur ou promoteur doit se mettre au même diapason que ses confrères des pays développés. Ravonison en est conscient. La preuve, il est à l’origine du projet de rénovation de l’ancien Immeuble Pullmann. « Les étrangers doivent constater que nous avons un savoir-faire. Que Madagascar peut s’en sortir grâce à ses enfants » justifie-t-il, optimiste. Mais il croit que tout développement doit s’accompagner d’un respect de la culture malgache.
« La culture et la modernité ne s’opposent pas » répète Ravonison. Il croit ainsi que les Malgaches ont un bel héritage. « Personnellement, je crois que Madagascar est l’"Eden". Cette terre est sacrée. Tout le monde, y compris les étrangers, doit la respecter » plaide notre homme. « C’est à ce prix que nous pouvons le développer. »
Et il ne se contente pas des paroles. « Il faut passer à l’acte », dit-il. Ainsi, lors du commencement des travaux de l’« Immeuble Assist », il a organisé un « joro » dans la pure tradition ancestrale.
Certains auraient pu penser qu’il s’agit d’une croyance superstitieuse d’un autre âge. Mais Ravonison se justifie : « De tous les promoteurs qui sont intervenus sur cet immeuble, on est les seuls qui aient réussi l’entreprise de reconstruction. Et ma foi, c’est parce que nous respectons cette terre et les Ancêtres nous ont bénis ». D’ailleurs, notre promoteur affirme être croyant et n’hésite pas à mettre la main dans la poche quand il s’agit d’œuvrer au service de l’Eglise.
1 comment:
Très beau portrait! Bravo! J'ai beaucoup aimé. Ce sont ces gens là qui vont avancer Madagascar!
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