La demande officielle pour mener ce travail expérimental a été déposée auprès de
Fabriquer de tels embryons n'a rien d'irréalisable. En 2003, une équipe chinoise avait annoncé, dans la revue Cell Research, être parvenue à créer une chimère embryonnaire "homme-lapin" dont elle avait obtenu des lignées de cellules souches semblant perdre progressivement leurs caractéristiques animales. Cinq ans auparavant, les chercheurs de la société américaine Advanced Cell Technology affirmaient avoir réussi à implanter le noyau d'une cellule humaine adulte dans un ovule de vache préalablement vidé de son noyau (Le Monde du 14 novembre 1998).
Les responsables de cette firme reconnaissaient que de telles expériences soulevaient de sérieuses questions morales, mais ils estimaient, en substance, que les bénéfices scientifiques et médicaux attendus étaient supérieurs aux risques encourus, et notamment au fait que l'on pourrait créer des êtres vivants pour partie humains, pour partie animaux.
En France, la loi de bioéthique du 6 août 2004 prohibe la création par clonage d'embryons humains. La question est de savoir si, dans ce cas précis, ces embryons chimériques doivent être qualifiés d'"humains".
L'approche envisagée par les équipes britanniques "pourrait a priori résoudre certains problèmes éthiques liés au clonage à visée thérapeutique, explique le professeur Jean-Claude Ameisen, président du comité d'éthique de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Elle éviterait notamment le recours au don d'ovocytes qui peut présenter un risque pour la santé de la femme. Mais pour les personnes qui refusent la création d'un embryon humain à seule fin de destruction pour la recherche, elle rajoute un problème éthique : celle du statut, à la fois humain et animal, de tels embryons."
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